Bonjour, 

Les premiers jours de grisaille, qui ne nous ont pas empêchés de nous balader, tirent à leur fin. Nous sentons le soleil percer au travers des nuages. Il n'est pas encore assez présent pour dégager toute la polychromie de l'océan. Mais, il est temps de profiter pleinement de l'île de Nacula. 

Nous partons en barque rapide vers les grottes de Sawa-I-Lau. C'est une formation étrange de mère Nature, bien gardée par un clan qui en surveille l'entrée afin de récolter des fonds des visiteurs. C'est une vieille île calcaire perdue dans l'ensemble volcanique des Yasawa. Le calcaire ne se forme qu'en sous-sol, ainsi, les parois de la grotte visibles à plus de 15 mètres au-dessus du niveau de la mer sont apparues par soulèvement des couches sous-marines. Par un escalier construit par la tribu à laquelle l'île appartient, nous pénétrons dans un antre exigu où les roches taillées en orgues présentent des teintes marbrées, émeraude et anthracite. Elles entourent un bassin où l'eau jaillit du sous-sol, elle n'est pas en communication directe avec l'océan. Ce bassin reflète les verts de la roche. Une belle grotte marine, aux eaux fraîches dans laquelle les visiteurs se jettent à corps perdu, lançant des cris de guerre qui résonnent à l'envi sur les parois. D'autres grottes sont accessibles à la nage, il faut néanmoins ne pas être claustrophobes ou craindre de nager dans le noir total, pour se retrouver après un bref plongeon dans une alcôve entourée d'une voûte noire. Elle présente ainsi que la grotte éclairée dont le plafond s'est effondré, des gravures dans la pierre. Personne n'en donne la signification, ni même une datation vague. 

Au retour de cette excursion, les nuages se sont complètement dissipés. Dom et moi, nous nous échappons vers les crêtes de Nacula pour une randonnée de quatre heures. Les collines tapissées d'une herbe rase laissent partout le regard s'échapper vers l'horizon. A chaque étape de notre balade, nous nous émerveillons de panoramas nouveaux. Au sud de Nacula s'étendent les îles du Yasawa. Vingt îles qui furent autrefois des volcans actifs s'étendent sur 90 kilomètres de long. Serties de plages dorées, au bord de plans d'eau turquoise, jaunes, verts, elles présentent toutes des reliefs différents. Certaines dodues et rondes sont d'humeur désertique et ne révèlent qu'une végétation ocre-roux. D'autres s'érigent en crêtes rocailleuses, d'autres encore se parent de forêts secondaires. Partout, les bras de mer d'un sombre outremer tranchent avec les récifs disséminés jusqu'au bout de l'horizon. A l'est, nous changeons complètement de décor. L'eau bleu indigo court jusqu'à l'horizon. A nos pieds se déroulent des baies profondes, taillées tout en rondeur, elles suivent des ondes sinusoïdales, elles s'entrecoupent, s'abritent du large sous de petits îlots et laissent échapper de la mangrove de menues plages aux dentelles de cocotiers. Au nord, les collines se resserrent autour d'une arrête centrale. Les baies s'évasent et se ponctuent d'immenses plages de sable blanc qui semblent inviolées. 

La journée s'achève en apothéose, par un coucher de soleil,celui que nous attentions impatiemment et qui a su illuminer les paysages que nous avions déjà aimés sous un ciel gris. Il nous offre le dernier spectacle du jour, à comtempler dans un moment d'extase, au fond d'un hamac tendu entre deux cocotiers. 

Voici quelques photos de ces balades, comme si vous y étiez...

A plus, 

Nat et Dom