Panama_Las Perlas_ San José_nature sublimee...133
 
                EtoileDeLune
                  nathalie & dominique cathala
                  
Sun  7 Mar 2010 21:56
                  
                | Objet : San José : une île 
sublimée par la volonté d'un homme... Photos dans le texte : Edl dans un décor d'îlots  Chemins ombragés de San José Rencontre de sous-bois Bonjour,   Dimanche matin, le ciel 
est radieux, l'Etoile de Lune est sage à l'ancre et malgré le vent qui souffle à 
25 noeuds hors de la baie, elle ne subit que quelques rafales. La marée est 
haute, mais elle n'atteint plus les marnages de début mars et laisse un bout de 
plage idéal pour poser l'annexe. Il n'en faut pas plus pour nous décider à 
partir à la découverte de San José. Aux côtés d'un vallon tapi derrière un rideau de 
cocotiers, un chemin serpente la falaise. L'herbe chatouille les mollets, nous 
grimpons vers le sommet des roches rouges et ocre, là à l'ombre de la 
végétation, un panorama prodigieux s'ouvre devant nous. Sous nos pieds, l'eau 
émeraude foule la plage de sable, elle s'échappe vers l'horizon en déclinant les 
nuances outre-mer. Notre Etoile se balance tranquillement dans un décor d'ilots 
aux formes qui attisent l'imagination.  Nous sommes chanceux !  Le propriétaire de l'île a tracé des chemins qui 
sillonnent vallées, collines, falaises. Quel travail de Titan, pour une seule 
famille (aidée de ses ouvriers, j'imagine) que d'aménager un territoire aussi 
vaste! Nous n'avons pas eu à subir l'organisation d'une telle réalisation et 
pourtant nous en bénéficions. Les chemins sont bordés de cocotiers, palmiers, et 
toutes variétés d'arbres tropicaux. Sans rien gâcher, sans rien détruire, les 
sentiers nous révèlent une nature superbe. Nous déambulons sous l'ombre fraîche 
d'arcades naturelles forgées par les frondaisons des arbres et des cocotiers. 
Ici, nous avons la preuve que l'homme, lorsqu'il le veut, est capable de 
sublimer la nature!  Depuis que nous sommes aux Perlas nous avons pu assister 
aux différents stades d'occupation du territoire.  A Contadora, l'île est complètement asservie, rendue 
résidentielle, elle se plie à la volonté humaine. Néanmoins, elle a gardé une 
atmosphère bucolique très agréable.  A Bayoneta, l'île était totalement sauvage, impénétrable, 
laissée libre de se développer au rythme des saisons sèches et pluvieuses. 
 A Viveros, nous assistons à l'installation des hommes. De 
gros bulldozers passent, sans faire le détail, au travers de la végétation. 
Derrière eux, la route tracée révèle un sol jaune, écrasé par le soleil. Les 
arbres qui ne sont pas abattus tombent, en quelque sorte par solidarité. Pour un 
arbre abattu, il y a plus d'une dizaine de ses congénères qui se meurent. 
 La végétation de ces îles vit grâce à une 
« confraternité ». Un arbre combat la sécheresse récurrente, grâce à 
la présence de son voisin. Il est facile de comprendre ce phénomène en observant 
la disparité de verdure entre le rivage et le coeur des îles. Sur les côtes, les 
arbres luttent contre la sécheresse et les vents en se laissant dépouiller de 
ses feuilles (elles ne reviendront qu'avec les pluies). Au centre des îles, les 
végétaux gardent leurs parures. En réalité, ils sont protégés par cette 
avant-garde défeuillée. De plus, ils sont souvent enracinés, là où l'eau stagne 
le plus longtemps. L'écosystème d'une île est fragile, car interdépendant. 
 A Viveros, il semble que la nature soit oubliée devant les 
projets de construction de complexes hôteliers et de terrains de golf (si 
gourmands en eau qu'il n'y a pas ici...) A San José, le propriétaire de l'île veille à ce que la 
nature soit respectée.  L'île est propre, pas de plastiques, pas de papiers... Le 
béton n'est pas présent, les routes et même la piste d'atterrissage pour petits 
avions sont laissées en terre battue.  L'île est une sorte de sanctuaire, où la végétation dense 
et variée vit à son rythme. Où la faune se sent à l'aise. Nous rencontrons des 
perroquets curieux et néanmoins sauvages, des colibris, et une foule d'oiseaux 
qui ne se laissent pas voir, mais qui accompagnent notre balade de chants 
superbes. Et puis, nous observons les excréments de gros animaux. Pendant que 
nous marchons, les suppositions vont bon train sur cette espèce d'animal qui 
hante la forêt environnante.  Dom ne me rassure pas : « Tu ne peux imaginer la multitude de paires d'yeux en train de t'épier derrière les feuillages.»  Comme pour confirmer ses dires, j'entends détaler d'un pas 
lourd, un... un ??? Un quatre pattes que je ne distingue pas, mais que 
j'imagine très gros vu le bruit qu'il fait dans les feuilles mortes. Resserrons 
les rangs... un mouss n'est jamais trop prudent ! Au bout de trois heures de balade, nous découvrons cet 
être si véloce qui fait tant de bruit à notre approche.  Un chevreuil ! Ou une chevrette... Adorable, elle remue le museau vers nous. Nous ne bougeons pas. Elle se penche pour manger quelques brins d'herbe verte... Elle se ravise, nous ausculte. Et fuit dans les taillis. Texte et photos envoyés via le système satellite 
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