TAHAA_loin des bruits inutiles de ce monde_commentaires
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Thu 11 Aug 2011 02:05
Loin des bruits inutiles de ce monde, ou l'instinct de l'exilé... Bonjour cher lecteur,
Il paraîtrait que les bourses s'affolent, que les
économies battent de l'aile et que des spéculateurs aux aboient passent leur
temps derrière leurs machines à contribuer à l'écroulement des marchés et à la
déconvenue des petits épargnants ? Je dis bien "il paraîtrait", car nous n'avons
pas la télévision à bord. Vous le savez, nous ne sommes plus "connectés", la
seule voix patibulaire qui parvienne à nos oreilles est celle de la radio, aux
heures des Infos. Mais... curieusement nous ratons très
souvent l'heure propice où elle ânonne les bavures mondiales. Et lorsque
par hasard, nous "tombons sur le journal", nous nous retrouvons consternés de ce
que nous entendons. Consternés! Un quart d'heure d'une sombre litanie. On
épluche toutes les noirceurs de ce monde. Et rien d'autre !
Comment est-ce possible? Aurait-elle raison, cette voix de
la radio, contre nous tous et ce à quoi nous aspirons?
Ah! Cette petite voix, de la radio, elle en a du
pouvoir d'affolement ! Elle aime grossir, envenimer, et à l'occasion n'hésite
pas à "mentir" pour donner plus de relief à ses propos. Elle n'est pas seule
responsable... Et sur l'Etoile de Lune, si Nat (comme les Grecs anciens
coupaient la tête des messagers porteurs de mauvaises nouvelles) maugrée les
journalistes, Dom, quant à lui, aurait le verbe virulent contre les grandes
nations de ce monde. Et surtout contre celle qui se réfugie sous une bannière
étoilée, celle qui décide de dépenser des fortunes pour déployer sa sacro-sainte
chair à canon. Celle qui éternue pour que le monde entier s'enrhume... Celle
pour laquelle, Dom dit :"Puisque nous dépendons tant de leurs faits et gestes,
tous les citoyens du monde devraient avoir le droit de voter pour leur
président". ...
Finalement, qu'elle s'égosille sans nous cette grosse voix
de malheur!
Pouf! Eteinte, la radio. Depuis plus de sept ans, nous tournons lentement autour de la planète. Je
ne dirais pas que tout va bien partout... Nous avons vu des pays où la condition
humaine était autrement plus délicate que celle des plus malheureux des
Occidentaux. Pourtant dans ces pays, jamais une plainte, des sourires, des
chants... Ils dansent, car ils ont compris qu'aujourd'hui était un beau jour,
puisque le soleil s'est levé. Une incroyable leçon humaine que ces rencontres du
bout du monde! Mais au-delà de tout cela, et à ma minuscule échelle, je
n'ai pas la sensation que le monde entier ressemble à ce que j'entends. Tout
n'est pas blanc... mais tout n'est pas noir non plus! Il y a tant de gens bien
partout dont personne ne parle. Ceux-là existent vraiment, vous en faites
partie, et nous tentons chaque jour de rallier cette immense tribu qui a le
sourire et qui aime vivre! Après tout, nous ne sommes personne. Nous
n'avons aucun pouvoir de changer ce qui se trame si haut au-dessus de nos têtes
que nous n'en ayons qu'une idée trop déformée pour qu'elle ressemble à la
réalité.
Où se trouve la vérité?
Là-haut, sur les ondes, chez vous, ici au ras de l'eau?
La seule chose que nous maîtrisons, c'est nous-mêmes, notre manière
d'aborder la vie, les gens, de partager ou d'apporter ce qu'il nous est possible
d'offrir à notre planète et ceux qui s'y abritent. Pour le reste... Tout
reviendra bien un jour à une norme que d'autres auront décidé pour nous et à
laquelle nous devrons nous faire... Fataliste? Deviendrais-je fataliste avec l'âge?
Je ne le crois pas, mais il suffit d'user mes nerfs sur des événements sur
lesquels je n'ai pas la moindre prise!
J'avoue que le fait d'être dans un pays francophone depuis un
an, et que nous comprenons parfaitement les bulletins
d'information engendre l'envie de ne jamais interrompre le voyage. Est-ce
le choix de la facilité? Une fuite?
Je ne le crois pas...
La vie à terre nous appelle parfois par ses conforts si accessibles qu'ils
deviennent évidents. Cette vie où il suffit de presser un bouton pour
allumer une lumière, ou d'ouvrir un congélateur pour déguster une bonne crème
glacée... L'insouciance de la consommation, on communique à satiété, on ouvre un
robinet, l'eau coule. On téléphone, quelqu'un au bout du fil pour résoudre les
problèmes de plomberie, de mécanique, d'électronique, de coeur ou administratif.
Une compétence, même si elle se fait attendre, viendra!
La vie en mer fait rêver.
Pourtant, elle n'est pas plus simple que celle que chacun vit à
terre. Par son côté autonome, son caractère "non relié", son inconfort
certain, elle nous demande d'évoluer chaque jour dans un contexte étranger qui
requiert prudence et humilité ! La moindre panne handicape le voyage. Le
moindre changement de temps nous met sur le pied de guerre. Une mauvaise
rencontre peut tout gâcher. Un douanier mal embouché peut nous virer comme des
malpropres. Les "impératifs" administratifs pleuvent à chaque escale. Les
imprévus sont l'apanage de notre quotidien. Les circonstances inhabituelles, où
nous manquons de repères, sont légion. Je ne compte plus le nombres d'abus
financiers. L'éloignement affectif est un sentiment qui nous accompagne.
Régulièrement nous quittons ce que nous connaissons, ou avons appris à
connaître, pour aller à la découverte de l'inconnu. Ce mode de vie demande en
permanence d'évaluer les risques, de jouer de diplomatie et de
nous adapter à de nouvelles donnes. Mais nous l'avons choisi, nous l'aimons
et l'assumons.
Nous n'habitons nulle part et notre patrie est l'Océan. Nous affrontons ses
pièges chaque fois qu'ils se présentent, sans pour autant nous étendre sur le
sujet, ou réclamer une quelconque assistance. Pourtant, nous ne sommes pas des
"exilés", nous nous sentons citoyens de notre belle Planète. Avec la soif
inassouvie de partager une vision du monde différente de celle diffusée à
outrance. Voici peut-être notre manière de "lutter"...
J'aimerais partager cette phrase de Confucius : " Ecoute beaucoup, laisse
de côté ce qui est douteux et ne répète le reste qu'avec prudence; de cette
façon, tu te tromperas rarement. Observe beaucoup, laisse de côté ce qui est
suspect, et n'adopte le reste qu'avec prudence; de cette façon, tu n'auras que
rarement lieu de te repentir."
A plus,
Nat et Dom www.etoiledelune.net |