REPONSES aux questions concernant l'internet en bateau

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Mon 29 Aug 2011 00:36
Bonjour,
 
J'ai reçu récemment plusieurs questions d'une de nos lectrices, qui nous demandait ceci :"Vos connexions sont toutes payantes ? n'avez-vous pas le côté ADSL comme nous ?" Autre question : "quel moyen de correspondre au moindre coût pour vous ?"
 
Je reprends ici ces questions et un essai de réponse, car je pense que cela intéressera les candidats au voyage, et plus particulièrement les navigateurs. Quant à nos lecteurs, cela leur donnera un aspect plus pragmatique des contraintes des globe-flotteurs.
 
- "Vos connections sont toutes payantes ? n'avez-vous pas le côté ADSL comme nous ?"
 
Oui, nous payons chaque connexion. Nous achetons des cartes prépayées qui donnent droit à X nombres d'heures. Plus on achète d'heures, plus le tarif est avantageux, mais dans les premiers prix, l'heure d'internet des deux pourvoyeurs en Polynésie (Ioranet et Hotspot) est de 5 euros de l'heure! Pour ce prix, il ne faut pas croire que nous disposions d'un débit très rapide!
 
Prenons, l'exemple de ce matin où le débit ne dépassait pas 6 kilos bits par seconde. Or lorsque j'envoie la photo du jour, ce mail "pèse" entre 120 et 150 kilos octets (entre 960kb et 1200kb) Une photo prendra donc plus de 4 minutes. Une seule photo! En général à ce débit-là, c'est peine perdue! Car le débit est si faible que la connexion n'est pas stable. Elle peut se rompre à tout moment. Le bateau bouge, il n'est plus dans l'angle des antennes, et l'ordi perd le signal. Par contre, ce qui est plus vicieux, c'est que le compteur du pourvoyeur de WIFI ne s'arrête pas nécessairement. Il continue à décompter les minutes, puisque de notre plein gré nous n'avons pas "délogué" le réseau (il ne le fera qu'au bout de plusieurs minutes d'inactivités, ce qui permet, d'être déconnecté et que la totalité de la carte prépayée n'y passe pas d'un seul coup pour rien, mais néanmoins de se voire grappiller des minutes non utilisées).
 
Dans ces mauvaises conditions, je ne vous parle pas des envois d'albums photo, de mises à jour du site Internet et de pages élaborées, ou de blog plus longs avec plusieurs photos, je vous ferais peur! Je ne vous parle pas, non plus, de la consultation de pages internet "type météo" qui deviennent de plus en plus lourdes en raison des nombreuses publicités qui fleurissent autour du sujet que l'on cherche. Nous réservons ces travaux pour les jours fastes, où l'internet est particulièrement gentil avec nous! J'ai essayé un temps d'ouvrir une page sur Face Book, mais j'y ai renoncé, le "capital" voyage allait y passer.
 
- ADSL
Nous sommes loin de disposer de l'ADSL. Nous sommes en mode bateau, il n'y a aucun câble relié en permanence entre L'Etoile de Lune et La Terre. Nous devons nous trouver à proximité d'une antenne émettrice et réceptrice, il n'y en a pas partout, et leur rayon d'action est limité, ainsi que le débit. Les zones de wifi sont en général chargées de bateaux (parfois sur bouées payantes, ce qui fait une charge supplémentaire). Les antennes sont parfois saturées. Le subterfuge est de se décaler par rapport aux horaires de pointes, parfois, à la faveur d'une insomnie, le site est rapidement mis à jour... de nuit!
 
Cela dit, certains endroits sont tellement bien équipés, que cela devient un bonheur de communiquer! On en profite pour retrouver la famille sur skype et ces jours-là on oublie tout. Nous pouvons, de plus, améliorer, quelque peu, le débit en aidant nos ordis par une antenne externe. Celle-ci est indispensable pour nos vies d'itinérants. Nous allons prochainement changer la nôtre devenue obsolète en raison de l'évolution des technologies (elle date de 2009)
 
- Le satellite
Dans les cas extrêmes (traversées océaniques) ou manque total d'infrastructure, je passe en mode "satellite". La connexion est très chère (1.50 dollar la minute), mais pour un message de texte simple le débit est suffisamment rapide et ne prend que quelques secondes. De plus, des logiciels de compression très performants sont mis à jour régulièrement et permettent de gagner en débit. Mais il reste que cette solution n'est envisageable que pour des envois et réceptions de texte brut. Les pièces jointes et photos sont à bannir, ainsi que la consultation Internet. Il est également essentiel de penser à décocher toutes les mises à jour que l'ordinateur fait par défaut. (Souvent les textes sans photos du Blog sont envoyés via satellite)
 
-La BLU
Par ondes HF, il est possible d'envoyer (gratuitement) des messages de textes et de recevoir la météo. Ce n'est pas un système lié à l'internet, la consultation de pages, la mise à jour d'un site ne se font pas par ce biais là. Elle nous a rendu un fier service dans la mer des Caraïbes, mais dans le Pacifique la raréfaction des stations émettrices rend ce moyen fastidieux.
 
- "Quel moyen de correspondre au moindre coût pour vous ?"
Tout dépend de ce que l'on nomme le "moindre coût". Vous l'avez compris en plus du tarif horaire, le débit délivré par les systèmes intervient dans la note. Car avec un débit correct, on passe moins de temps de connexion. Le moindre coût est une _expression_ qui n'existe pas en Polynésie. Ici tout est cher, l'internet, la nourriture, les transports... tout, absolument tout! Ce n'est pas le cas de tous les pays que nous avons fréquentés. L'Amérique latine avait été très avantageuse, le coût des communications est aligné sur le coût de la vie particulièrement bas. On ne peut tout avoir...
 
J'imagine, cher lecteur, que vous devez trouver ces méthodes très fastidieuses en rapport avec les facilités dont vous bénéficiez à terre. Néanmoins, nous trouvons que notre sort s’est drôlement amélioré en huit de vie sur la mer! Nous sommes partis sans skype, le WIFI en était à ses balbutiements, on ne le trouvait que très rarement. Il fallait se trimbaler l'ordi sous le bras et trouver un "cyber" café, ou utiliser des machines antédiluviennes, des claviers espagnols, anglais... Ne communiquer que dans les heures et jours d'ouverture des magasins. A présent, lorsque le wifi marche, nous communiquons directement depuis le bateau, aux horaires qui nous arrangent ce qui nous laisse beaucoup de temps pour vivre tout ce que nous vous racontons... Et finalement, nous trouvons un tel plaisir dans le partage de notre voyage, que "tout cela le vaut bien"!
 
A plus,
Nat et Dom
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