Galapagos_Isabela_Los tunneles_rencontre avec requins et raies mantas_photos_152

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 2 Apr 2010 21:41
Objet : Nous vous emmenons pour une chevauchée fantastique sur l'océan Pacifique à la rencontre de requins pointe blanche, d'hippocampes, de tortues marines espiègles et de majestueuses raies mantas.

Photos :
Passage de la barre de houle par Roberto, El campeon!
Site de Los Tunnels
Tortues marines, Requins, perroquets, raies mantas

Bonjour,

Le ciel menaçant du lever du jour tire, une fois encore sa révérence, devant le soleil. A neuf heures du matin, Roberto vient nous chercher au bateau. Les barques des Galapagos sont nommées « fibras» et généralement sont fortement motorisées. Celle de Roberto possède deux moteurs de 115 chevaux. Nous avons peu de temps pour les salutations, les moteurs vrombissent et nous emmènent à trois quarts d'heure du mouillage à fond les manettes.

Quand enfin la folle chevauchée s'arrête, Dom compte, une fois de plus, ses vertèbres. Je me demande s'il ne ferait pas mieux de laisser les vieilles aux Galapagos et de s'en commander un nouveau jeu par transporteur spécial avant de partir à neuf pour les Marquises...

Trêve de bêtises.

Les moteurs cessent leur vacarme tumultueux, notre Roberto se calme sur les manettes et observe l'environnement. A bâbord, l'horizon cabossé du Pacifique, à tribord de volcan Cerro Azul s'enveloppe d'une robe de nuages. Entre le volcan et nous, une barre d'écume infranchissable ne cesse de frapper. Avec le calme revenu à bord, j'ose une réflexion à haute voix :
« Mais où allons-nous ?»
Roberto pointe d'un doigt malicieux le mur de vagues qui se dresse entre nous et le rivage et il crie en envoyant les manettes à fond :
« là bas !»
Difficile à dire ce que l'on ressent! La vie s'arrête, les sens anesthésiés n'ont pas le temps d'avoir peur, en tout cas, tout notre être s'accroche à la banquette de la barque et les yeux écarquillés, nous passons là, où jamais nous n'aurions osé penser passer quelques secondes plus tôt. Mais c'est fait! Nous y voilà, le lagon, calme, incroyablement calme, s'ouvre tandis que le mur de vagues, derrière nous, se referme.

Sur le coup, je vous avoue que nous nous demandons pourquoi nous venons de prendre autant de risques! Comme le dit Roberto la bouche pleine d'euphémismes :
« Es un poco peligroso»

Peu à peu, nous nous familiarisons au calme ambiant, et nous découvrons un paysage extraordinaire. Le volcan a propulsé des torrents de lave qui se sont jetés dans l'océan. La rencontre de la roche en fusion et de l'océan a sculpté des arches et des arabesques en enfilades. Roberto, champion de la manoeuvre, nous conduit au travers de méandres où l'eau translucide dévoile des socles rocheux effondrés où se prélassent d'immenses tortues marines. Il ne sert à rien de les chercher, elles viennent d'elles-mêmes par dizaines. Tranquillement, elles volent dans l'eau aussi gracieusement qu'un oiseau dans les airs. Roberto nous dépose aux confins de ce site qui n'en finit pas de nous émerveiller. Nous nous baladons au gré du socle accidenté. La lave figée par-dessus les flots émeraude jette des ponts fragiles que nous traversons en observant la faune aquatique aussi peu méfiante que des animaux domestiqués.

Au bout de cette balade, Roberto nous reprend à bord de son bolide qui se présente, à nouveau, au pied du mur de vagues. En trois zigzags, aidé de la pleine puissance de ses 230 chevaux, Roberto traverse l'impensable rempart océanique. De l'autre côté, la récompense est à la hauteur du risque. Nous ne réalisons pas immédiatement ce que nous voyons. Au début, nous discernons une dizaine de taches noires, immenses autour du bateau. Roberto, nous crie « mantas, mantas»...

Les raies mantas caressent le flanc des vagues. Quelle magie! C'est la première fois de ma vie que je les vois en vrai. Ce n'est pas la télé, pas un reportage... elles sont là, à côté de nous. Si proches que je réalise leur dimension. Elles sont énormes! C'est incroyable ce gigantisme ! Quelle chance de les trouver ici ! Elles nagent tranquillement, l'une d'elles sort toute la moitié d'une aile hors de l'eau, comme pour nous faire un signe, un coucou! Quel plaisir, c'est indescriptible!

Un cadeau de la vie!

Roberto nous arrache à la contemplation de ces déesses du Pacifique pour nous entraîner dans un autre site. Il nous promet, pour nous distraire de la déception de quitter nos nouvelles amies, de nager avec des requins. Dom ne sourcille pas. Mais, j'aurais sincèrement préféré me jeter à l'eau avec les raies mantas que d'aller à la rencontre de ces vilaines bêtes à pointe blanche. Sur le site de plongée, j'hésite sincèrement à me jeter à l'eau. Mais Roberto ruse, il me décide en me montrant toutes les têtes de tortues qui jaillissent autour de la barque. Elles sont innombrables. Je ne peux résister et en masque, tuba, palmes, je suis notre guide.

Il nous mène vers un recoin de mangrove, là, il nous montre deux hippocampes. Ils se laissent "tirlipotés" et malmenés par nos doigts curieux. Puis, nous partons vers des grottes sous-marines. Roberto sort la tête de l'eau, les yeux brillants. J'ai beau m'écarquiller les yeux, je ne comprends pas son engouement. Mais il me remet la tête sous l'eau et pointe le doigt, vers... vers... non pas un ... mais 5 requins! Je n'ai qu'une envie... fuir. J'ai la sensation que les requins ne sont pas à l'aise eux, non plus! Quand Roberto va les déloger de leur grotte, il sème la pagaille dans le rang des pointes blanches... et l'un d'eux ne pense à se dérober. Vers où? Mes jambes!

Non, mais... nous ne partageons pas les mêmes valeurs! C'est fini ces familiarités, oui!

Je tourne le dos à toute cette agitation. Dom reste en compagnie des pointes blanches. Son calme doit les rassurer. Ils se laissent prendre en photo sous leur meilleur profil. Quant à Roberto, il se fait pardonner de tout ce tapage de la plus belle des façons. Il me montre une grande tortue marine et me laisse en sa compagnie. Elle nage en cercle, je la suis. Je reste au dessus d'elle à quelques centimètres. L'envie de la toucher me démange, mais je me retiens, pour ne pas la faire fuir et prolonger cette baignade en duo. Elle me lance des regards doux. Quel bonheur!
"Merci mademoiselle tortue de me permettre de nager avec vous."

Si mes compagnons d'excursion ne m'attendaient pas, je pense qu'au lieu de vous écrire je tournerais encore dans l'eau en sa compagnie.

Je n'oublierai jamais cette excursion. Ce fut la journée des premières fois. Première fois que je voyais des raies mantas dans leur élément, première fois que je nageais avec des requins, première fois que si longtemps, une tortue m'acceptait à ses côtés.

Merci la vie
Le monde est merveilleux!

Nat et Dom
www.etoiledelune.fr/blog

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