ILE DE PAQUES_3_la genèse de Rapa Nui_P hotos
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 15 Apr 2011 17:34
Sommaire Naissance de Rapa Nui Présentation physique et géologique de l'île Les cadeaux des volcans Signes d'évolution En fin de message : photos Bonjour, Voici la suite des aventures pascuanes... Une énigme qui ne doit pas occulter la réalité.Les habitants de Rapa Nui et surtout ceux liés au tourisme aiment entretenir le côté mythique, énigmatique de cette île. Il est vrai que de nombreux mystères quant à l'érection des statues monolithiques que sont les Moaie, n'ont pas été élucidés à ce jour. Si ces molosses de pierres au regard impénétrable ont gardé le silence, la terre pascuane quant à elle a livré tous ses secrets. Elle se révèle aux géologues, un véritable musée vulcanologique à ciel ouvert. Laissons pour le moment la légende de côté et attachons-nous à la naissance de l'île de Pâques, qui elle n'a plus aucun secret pour les scientifiques de la Terre. Naissance de Rapa Nui Rapa Nui fait partie du grand ensemble des îles océaniennes. Elle surgit du plancher de l'Océan Pacifique. Celui-ci présente des fractures monumentales qui sillonnent tout le tapis océanien. Ces fractures délimitent les différentes plaques tectoniques de la croûte terrestre. A l'intersection de ces plaques, la roche en fusion jaillit en se solidifiant au contact de l'eau froide. Ces fractures forment des ramifications sous-marines à l'intersection desquelles apparaissent des points chauds. C'est la genèse des phénomènes volcaniques et sismiques du grand Pacifique. Ce sont eux qui ont engendré toutes les îles de ce que l'on nomme le grand continent bleu. Tant que le volcan reste attaché au point chaud, il reste actif et accumule de la matière qui modèlera la future île. Quand la plaque bouge, l'île se détache du point chaud et les volcans s'éteignent. Dès cette extinction, l'érosion fait son oeuvre grignotant peu à peu la matière. De plus, le mouvement de l'île perdure et glisse petit à petit sous les plaques terrestres. Ce qui amènera l'île à disparaître totalement après quelques millions d'années de vie. Rapa Nui n'échappera pas à cette loi immuable de naissance qui s'achemine à son rythme vers la mort. Comme toutes les îles du Pacifique, elle bouge et s'enfonce dans les nimbes de l'océan qui l'a engendré. Elle poursuit sa route vers l'est au rythme de 13 centimètres par an. Ce qui signifie que l'île est en permanence sujette à des tremblements de terre totalement imperceptibles. Elle se glisse subrepticement sous la plaque nazca. Ainsi, nos chers Moai d'ici quelques millions d'années, s'ils n'ont pas complètement disparu avant, érodés par les vents et les embruns, se glisseront sous le continent sud-américain. Présentation physique et géologique de l'île Trois volcans distincts sont à l'origine de l'île de Pâques : à l'Est, le mont Poike, au sud le mont Rano Kau et enfin au nord, le mont Maunga Terevaka. Il est le plus jeune, le plus vaste volcan de l'île, mais également le plus haut avec ses 511 mètres d'altitude. Le premier volcan sort la tête de l'eau, il y a 3 millions d'années, c'est celui que l'on nomme aujourd'hui le Poike. Il est suivi, un million d'années plus tard par le Rano Kau. Ces deux premiers volcans sont éloignés d'une vingtaine de kilomètres. Ils étaient de type "péléen" c'est-à-dire qu'ils crachaient de la cendre, tout comme la montagne Pelée. Et de type strato-volcan, formant un dôme composé de lave très visqueuse et empli de gaz, tout comme les volcans de Sicile, Tanzanie ou Java... Le Rano Kau connut, il y a 200 000 ans, un effondrement tel qu'il engendra une extraordinaire caldéra, d’un diamètre de 1,5 km et de 200 m de profondeur. Au fond, un lac, couvert de joncs, présente une profondeur de 11m. Les trois îlots au large du cratère sont les restes de cheminées volcaniques du Rano Kau. C'est vraiment le plus bel endroit de l'île. Ce cratère avec ses couleurs ocres, rouges, anthracite et les verts d'une végétation subtropicale est une des merveilles de cette planète (nous y reviendrons) Sans l'éruption d'un troisième volcan, le Terevaka, aucune jonction n'aurait été possible entre les deux premiers et on n'aurait pas parlé de l'île de Pâques, mais de l'archipel pascuan. Le Terevaka, le plus vaste volcan de l'île, est né il y a seulement 250 000 ans. Il était de type bouclier-hawaiien. Pendant plus de 200 000 ans, il a craché de la lave qui a permis de souder les trois volcans en un seul territoire. Aujourd'hui ses résidus solidifiés couvrent 80% de l'île. Sa dernière éruption remonte à 11 000 ans. Les flancs de Terevaka sont parsemés de plus d'une cinquantaine de cônes secondaires. Les cadeaux des volcans Le joyau de Terevaka est le site de Rano Raraku (la carrière des fameux Moai), volcan résultant d'une éruption sous-marine. Grâce à un mariage unique d'eau et de magma (une activité phréatomagmatique), le volcan a engendré une falaise de tuff, matière première des sculpteurs pascuans. Le tuf du Rano Raraku est suffisamment tendre pour être travaillé avec des outils d'obsidienne, il présente un niveau de perfection tel que plus de 880 monolithes gigantesques ont pu sortir de la montagne. Le tuff de Rapa Nui, s'il n'est pas soumis à l'humidité qui le rend gris est en réalité de couleur safran. Toujours sur les flancs du Terevaka, un cône secondaire, le Puna Pau, regorge de scories rouges, dans lesquelles les ancêtres ont sculpté les "pukao" (les coiffes des Moai). L'obsidienne est un autre cadeau des volcans. Pierre surnommée "verre des volcans", l'obsidienne noire est concentrée autour du mont Orito, sur les flancs du volcan Rano Kau, dans le sud de l'île. Les premiers habitants la repère rapidement pour en façonner les outils indispensables à leur art. Forme de l'île et autres manifestations volcaniques Aujourd'hui, l'île de Pâques vue du ciel ressemble à une tortue que l'on verrait de l'arrière : un gros dos pointé vers le nord, une patte vers le sud, l'autre vers l'est. Sa plus grande largeur mesure 24 km, les autres côtés de l'île titrent tour à tour 16 et 18 km. Outre ses dômes arrondis aux nuances d'ocres et de rouges, l'île présente plusieurs cratères et d'anciens tunnels de lave. Ils sont également présents sous la surface de l'eau, tout autour de l'île, témoignant de son affaissement de plusieurs dizaines de mètres. Les traces du volcanisme d'antan ne manquent pas et se retrouvent dans les carrières d'obsidienne, les anneaux de tuf, les souffleurs... autant de messages laissés par la terre pour retrouver la genèse de l'île. Signes d'évolution Si le mouvement régulier de l'île vers l'est est imperceptible, certaines manifestations plus erratiques des plaques tectoniques engendrent des phénomènes plus violents, tel le tsunami de 1960. Tous s'en souviennent sur l'île de Pâques, c'était après le passage de Thor Heyerdahl, et sa tentative de réhabiliter les Moais. Sur le site du Ahu Tongariki (les 15 Moaie), les statues de plusieurs dizaines de tonnes ont été drossées de leur socle, emportées par les flots tels de vulgaires poupées de chiffons. On a vu récemment, au Japon, que rien n'était plus fort que l'océan. A plus, pour la prochaine escale, où nous vous parlerons de l'origine du peuple Rapanui. Nat et Dom www.etoiledelune.net Sources Document "le volcanisme de l'île de Pâques" écrit par B Déruelle, Oscar Figueroa, JL Joron, M Schilling, Carolina Silva, F Hervé, D Demaiffe Manuscrit déposé le 16.11.2001/ Laboratoire de magmatologie et géochimie inorganique et expérimentale, CNRS-ESA 7047, et IUFM académie de Versaille Rapanui.fr L'île de pâques : véritable musée volcanologique à ciel ouvert (Legéologue.com) Omar Benazzouz le 31 juillet 2010 Wikipedia La documentation du musée de l'île de Pâques Terres et civilisations de Polynésie chez Natan Ile de Pâques de Daniel Pardon chez "au vent des îles" ufologie.oldiblog.com |