Panama_Las Perlas_Isletas del Platanal_Photos_128
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EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Tue 2 Mar 2010 22:24
8:24.613N
79:05.509w
Objet : Un peu d'humour, de bonne volonté
et une journée mal débutée laisse un joli souvenir de plus...
Photos :
Isletas del platanal à marée basse Empilement de roches La Porte vers le Paradis Prologue
Il y a des jours comme ça... Où tout débute mal. On se dit qu'il n'y a qu'à retourner se coucher et gagner du temps à attendre demain qui ira mieux... Mais attendez... Pas sur notre Etoile! Bonjour,
Aujourd'hui, avant même de commencer quoi que ce soit,
c'était déjà l'enfer. Une houle erratique a basculé le bateau toute la nuit. Pas
un balancement qui fait ronronner l'équipage. Non, non... Rien à voir avec un
dodilement qui berce et endort... Mais bien ces à-coups qui viennent impromptu
chahuter tout ce que contient l'Etoile. Inutile de se battre contre les objets
qui roulent et qui frappent, le chef d'orchestre de la nuit est le bois! Il
grince! Un bruit aigu et irritant survient à chaque vague qui prend le bateau de
travers. J'ai beau m'enfoncer les boules quiez jusqu'aux trompes d'Eustache, ce
craquement passe au travers de tout!
Au matin, à rebrousse-poil, le Mouss' se lève... Le soleil
se fait tirer l'oreille, je pense trouver une consolation en retrouvant, sur les
ondes nos amis de 14 118. Nos capitaines québécois. Mais, non! Le sort en est
jeté, les bateaux du Blue Water Rallye sont venus nous polluer l'espace et les
ondes. Eoliennes, groupes électrogènes... tout est bon pour brouiller et
parasiter la radio. Oh... Ils ne le font pas exprès. Mais le résultat est le
même, j'entends avec difficulté ceux qui nous apportent chaque matin la bonne
humeur du bord.
Si c'est comme ça, je me recouche !
Je me cale des gros coussins dans le dos et j'entame la
lecture du guide nautique Charly's sur les Marquises. Dom n'entend pas que son
Mouss reste au fond de son lit ! Sans rien dire... avec douceur, il met
l'annexe à l'eau et me suggère de l'accompagner pour une balade sur Las Isletas
del Platanal(les îlots des bananiers).
Avec de tels arguments!
J'en rêve depuis que nous sommes arrivés. Ces îlots
attisent mon appétit autant que d'immenses mille-feuilles posés sur l'eau. A
marée basse, ces îles lilliputiennes présentent des silhouettes singulières.
Elles s'appuient sur des socles découpés par la houle. Elimés et affinés à la
base, ils s'évasent en surface, où la roche comme un empilement d'assiettes
instables défie toutes les lois de l'équilibre. Les plages blondes invisibles à
marée haute soulignent les teintes sombres de la pierre. Sur le sommet, tels des
acrobates les arbres se fondent dans l'espace minéral. Ces îles sont l'oeuvre de
sculpteurs de génie. Ici, la végétation dessine les contours d'un animal
mythologique. Ailleurs, la roche s'ouvre, telle une porte, sur le paradis.
Nous nous régalons à faire le tour des Isletas del
Platanal. Nous passons en revue tous leurs détails.
Je vous parlais l'autre jour de la Peregrina. Nul doute
qu'une des plus grosses perles du monde ait été trouvée ici. Les nacres sont si
grosses qu'elles s'agrippent au rivage pour l'éternité. Les pêcheurs ne prennent
pas la peine de les dévisser, elles sont ouvertes à même le sol, la chair
découpée, la perle emmenée, et la moitié du coquillage reste à jamais rivé dans
la roche, offrant au soleil toutes ses nuances nacrées.
Au bout de notre inspection, comme par magie, le mouillage
tout à coup retrouve une luminosité et une tranquillité merveilleuse. La logique
et le charme des Perlas reprennent le dessus. Les bateaux du rallye lèvent
l'ancre les uns après les autres. Ils laissent l'Etoile telle qu'elle aurait dû
l'être depuis qu'elle a jeté l'ancre devant Viveros : seule! ...
Ohohohoh....
La vilaine égoïste! Pas tant que ça! Avouez que ce n'est pas de chance. L'archipel des Perlas est encore l'un des rares endroits de ce monde où un bateau peut espérer jeter l'ancre dans une baie et apprécier sa tranquillité solitaire. Sauf... lors du passage de Rallye. Ceux-ci ne passent que tous les deux ans, à raison d'une trentaine de bateaux qui ne s'éternisent pas. Impossible : leur programme de navigation affiche des délais ambitieux : 18 mois pour un tour complet de planète. Et voilà qu'ils choisissent NOTRE baie pour se rejoindre... TOUS! Imaginez-vous la tête stupéfaite de mon capitaine, de se
voir encerclé de la sorte?
Vous ne devinerez jamais les grognements du Mouss dans ce champ d'éoliennes "persifflantes"... Mais vous concevrez facilement nos sourires à les voir en bon ordre gagner le large! Cette fois, nous ne les rattraperons plus ! A nous la belle vie!
A nous les clichés de mouillages solitaires! A nous les angles de vue paradisiaques! Nous allons coller à notre rêve pour les 15 jours à venir que nous nous offrons aux Perlas avant d'aller caresser la longue houle « pacifique ». |