Navigation pacifique vers Tahiti_la vie en bleu
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Wed 1 Dec 2010 01:05
Position entre Tuam's et Tahiti
Conditions pour les 48 heures à venir:
Deux belles journées ensoleillées malgré quelques fins nuages d'altitude.
Vent faible de nord-est venant temporairement au secteur Nord. Mer peu agitée.
Houle moyenne de sud-ouest d'1m à 1m50 et houle longue de secteur nord d'1m.
Températures extrêmes : 23 et 30°C.
Bonjour,
Nous voguons sur le grand Pacifique à la vitesse fulgurante de 2 noeuds (de 1,9 noeuds). Parfois, portés par un courant subi, nous poussons notre étrave à 3 noeuds. Ce qui donne à peu près une progression de 50 milles par 24 heures. Il nous reste 100 milles, deux jours, avant d'atteindre, l'île qui rendit tant de navigateurs poétiques : Tahiti!
En attendant, nous vivons dans un monde exclusivement bleu. Seul notre objet flottant identifié jaune tranche dans ce décor paisible. L'océan! Je pense ne jamais l'avoir vu si bleu...indigo, si profond. Il se distingue à l'horizon d'une barre sombre qu'il oppose au ciel azur clair, entrecoupé de beaux cumulus.
Le bleu, ma couleur préférée.
Quelle belle piscine!
Au milieu d'une telle immensité, tandis que le capitaine tente de trouver le sommeil, je regarde tout autour et moi et je ne me sens pas seule. Un banc de petits poissons suit avec une vivacité étonnante notre sillage. Ondulations noires, se ruant sous la coque à la moindre alerte. Vont-ils nous suivre sur 100 milles? On ne va pas vite, mais j'imagine l'énergie qu'il faut aux petites nageoires de nos poursuivants... Sur le tapis aquatique, je scrute, la moindre ride, la houle longue du sud, la petite vaguelette qui me dévoilerait la présence d'un dauphin, d'un espadon, d'un... "quoi que ce soit à écaille ou à peau douce". Mais il n'y a rien. Juste un sentiment de plénitude.
Bizarre, ce que la subjectivité engendre comme sentiments...
Aux Marquises, je ressentais un éloignement, comme jamais dans ma vie. Pauvre Mouss' esseulée sur son pont, au milieu d'un espace régi par la verticalité. Les montagnes étaient autant de barreaux qui emprisonnaient mon regard (Attention, cet avis n'est pas du tout partagé par Dom, qui trouvait dans cette dimension de la majesté!). Quand on y pense, je devrais me sentir bien plus seule, ici, au milieu de l'eau, de rien! Et pourtant, l'espace horizontal envole mon regard. La sensation de liberté est incommensurable. C'est grisant.
Avec un tantinet plus de vent, ce le serait davantage... Il fait chaud dans le cockpit, très chaud... Mais, en recevant les courriers des amis restés en France, au Québec, voire en Floride (où le Gulf Stream est infranchissable toute cette semaine) je me dis que nous n'avons vraiment pas à nous plaindre! Nous sommes sous le beau temps, et nous voguons vers des îles tellement convoitées...
D'ici, du plus infini des océans de notre planète, j'envoie des pensées pleines de chaleur et de soleil à tous ceux qui en manquent.
A plus pour d'autres nouvelles du large
Nat et Dom
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