Panama_San Blas_Coco bandero

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Sun 29 Nov 2009 16:54
Objet : Premières impressions pour le nord de l'archipel des San Blas.
 
Bonjour,
 
Pour venir aux San Blas, il faut aimer le ciel gris!
Les copains nous avaient prévenus. L'été le Panama est copieusement arrosé, orage et pluies au cocktail de chaque jour, et lorsque les touristes étonnés demandent aux locaux si c'est normal, les autochtones répondent que c'est une année record en pluviosité. Chaque année est une année record au Panama, puisqu'il est l'un des pays au monde où il pleut le plus! Et oui,  rien ne va sans rien!
Tout comme un capitaine, qui veut du vent, naviguera dans une mer houleuse, un pays luxuriant sera abondamment arrosé!
C'est normal tout ça!

Ha... mais avant de vous parler de notre arrivée, je veux vous conter deux anecdotes de notre navigation.
 
La première concerne mon capitaine. Figurez-vous que les vagues étaient si hautes, qu'un poisson volant a atterri sur la joue de mon capitaine. Il était pourtant debout dans le cockpit, la tête passée par dessus la capote, à hauteur de la bôme. Et bing! Un exocet dans la figure.
Voici que Dom sent le poisson à plein nez. Rien à voir avec du Chanel!
Nous avons cherché partout le poisson volant, afin de le remettre à l'eau. Mais malheureusement pour lui, il a atterri dans l'annexe et nous ne l'avons trouvé que le lendemain. Il se laissait alors pister à l'odeur.
 
La deuxième anecdote de navigation concerne nos amis les dauphins.
 
Je fais un décompte très précis de nos rencontres. Vous le savez, une maman et un bébé sont venus nous souhaiter bonne route à la sortie des récifs de San Bernardo.  Question identification c'étaient des dauphins tachetés pantropicaux. Cette espèce est la star de laplupart des films de fiction. Les tâches qui parsèment leur corps augmentent avec l'âge. La maman rencontrée mesurait plus de 2m50.  Le bébé par contre était complètement dépourvu de taches. Sa coloration est relativement neutre, elle se joue au niveau des gris : gris clair sur le ventre, gris foncé sur le dos.  Ce dauphin comme la plupart de ses congénère évolue à l'avant des bateaux. Sa vitesse peut atteindre 20 noeuds. Nous sommes loin du compte, peut-être une raison pour laquelle ils n'ont pas insisté!
 
Le dauphin pantropical est très touché par les pêches industrielles.
 
Au lendemain de cette rencontre, au petit matin, alors que nous sommes encore à 20 milles du point d'arrivée, trois dauphins viennent nous voir. Cette fois ce sont des dauphins bleu et blanc. Ils sont aussi appelés dauphins rayés, car une longue ligne noire parcourt leur corps. Ils sont passionnés par l'étrave des bateaux et "naviguent" de concert. Leur vitesse moyenne est de 15 noeuds. Il faudrait leur désapprendre à jouer avec les bateaux, car les nations du Pacifique oriental en profitent pour harponner ces proies faciles.
 
Nous pensions arrivés seuls dans la passe de Coco bandero. Le chemin d'accès est certainement facile par temps dégagé, mais malgré que nous nous présentions aux meilleures heures du jour, le temps reste désespérément gris, la luminosité n'est pas suffisante pour déceler les différentes couleurs d'eau qui nous indiqueraient les écueils. Pour nous encourager, une bande de dauphins, encore une(!) accompagne notre étrave. Ils doivent ressentir l'inquiétude, car ils ne jouent pas. Ils encadrent notre bateau, comme pour nous dire:
"Mais oui, c'est bien par là. Ne t'inquiète pas moussaillon, le capitaine a si bien préparé sa navigation qu'il pourrait passer son Etoile entre les récifs, les yeux bandés!"
 
Ces dauphins là, sont très grands, très gros... ce sont les dauphins que nous connaissons tous, appelés dauphins souffleurs, ou gros nez et même grands dauphins. Ils sont volumineux, et mesurent jusqu'à 4 mètres! L'un d'eux a le nez à l'étrave et sa queue arrive à la hauteur du l'étai largable. Vraiment des bêtes impressionnantes.
 
Comme nous nous engageons dans le lagon, ils nous quittent. La pêche est certainement meilleure dehors!
 
A l'intérieur du lagon, nous ne sommes que précairement protégés de la houle qui descend du Nord. La barrière de corail n'est pas suffisante, les îles posées en quinconce sont éparpillées et les fonds si profonds à l'approche des plages que nous logeons loin, où paradoxalement il y a moins de fond. Bref, ça ne remue pas autant qu'en navigation, mais ça bouge assez pour ne pas se sentir à l'hôtel. Mais là encore nous avions été prévenus par les copains. Aux San Blas, les mouillages ne sont pas protégés!
 
Nous espérons que le soleil viendra nous dévoiler les beautés des cet archipel si réputé. Car la carte postale manque, pour le moment, de luminosité.
 
A plus pour d'autres nouvelles
Nat et Dom