TAHITI_Tiarei_ trois cascades et une légende_ photos
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Sat 26 Feb 2011 00:34
Photos : En fin de texte, vous vous baladerez au
coeur de la forêt tropicale. Bonjour, Nous poussons toujours plus loin, nos investigations sur la côte Est de Tahiti. Après Papenoo et le Paddle surf, nous voici à Tiarei. Les guides nous signalent un " trou de souffleur" qui mérite le détour. En réalité, sur la chaussée, au pied de la paroi rocheuse que la DDE perce pour y construire un tunnel, un trou filtre les embruns. Un bruit sourd s'en échappe à chaque poussée de l'océan. Rien de bien transcendant... Mais nous saluerons, l'esprit "bon public" du Petit futé! Plus loin, une route, difficile à trouver par manque de signalisation, conduit, au travers d'une végétation aux allures de jardin tropical, aux trois cascades. Une jolie balade en forêt nous attend parmi les plus belles fleurs et les plus belles espèces botaniques. A l'entrée d'un chemin d'agrément qui sillonne la forêt, sous un appentis de palmes, un panneau nous raconte la légende des trois cascades. Ah... La Polynésie perdrait un peu de son essence sans ses multiples légendes, contes historico-féériques. La vie polynésienne était autrefois rythmée de légendes, tout s'expliquait par des petits contes récités : l'existence des tikis, les actes de bravoure d'un guerrier, la naissance d'une fleur, d'une cascade, d'une montagne, l'apparition d'une île, d'un archipel... Le Monde Maohi trouvait sa genèse dans les légendes que récitaient les Tua (prêtres). Au sein des tribus une caste entière était dédiée à la seule mission de réciter sans faute, les légendes et la généalogie des chefs. Sur leur mémoire reposait la continuité d'une lignée, son héritage. De véritables livres vivants qui perpétuaient l'Histoire de tout un peuple. Beaucoup de ces légendes furent perdues lorsque les missionnaires interdirent toute manifestation de la tradition ancestrale. Cependant, bon nombre de Polynésiens continuèrent en cachette à réciter ce que les ancêtres leur avaient enseigné. Vers la fin du dix-neuvième siècle, les "colons" prirent conscience que si tout ce patrimoine n'était pas consigné par écrit, il serait définitivement perdu. Nombre de "Popa'a" ou prêtres se mirent à l'oeuvre pour transcrire le patrimoine oral. Aujourd'hui, les auteurs tahitiens sont de plus en plus nombreux à s'en charger. Tout le monde se souvient, du poète, peintre, chanteur, musicien, Bobby Holcombe qui toute sa vie défendit l'héritage des Maohis. Il n'est pas le seul. Parmi les grands auteurs tahitiens, Madame Vaetua Teriiama, saluée mainte fois par l'Académie de Tahiti, transcrit, entre autres, la légende des trois cascades. "La légende des trois cascades de Tiarei Il y a très longtemps, une très belle jeune fille vivait à Tiarei. Elle s'appelait Fauai. Elle avait à peine 17 ans et, comme toutes les jeunes filles de son âge, elle aimait orner ses cheveux de fleurs. Chaque matin, en compagnie de ses amies, elle parcourait les vallées afin de cueillir des feuilles et des fleurs qui lui servaient à faire des couronnes. Son père, le grand chef Marurai, l'adorait. Jaloux et cruel, il n'autorisait aucun homme à s'approcher d'elle, il la faisait accompagner dans ses promenades par deux de ses meilleurs guerriers. Dans la vallée, Fauai et ses compagnes rencontrèrent Tua, un beau jeune homme. Il ignorait le "tabu" dont Fauai, lui arracha des mains la couronne de "maire" et s'enfuit en riant. Sans hésitation, les gardes se lancèrent à sa poursuite, le rattrapèrent et le tuèrent... Fauai se réfugia auprès de sa mère. Cette dernière tomba malade et Fauai dut retourner, avec ses amies, dans la vallée pour cueillir des plantes médicinales. Elles rencontrèrent un autre garçon qui s'appelait, Ivi, parce qu'il était maigre à faire peur. Il cherchait aussi des plantes pour se soigner. Fauia eut pitié de lui. Elle eut envie de lui venir en aide, mais il y avait les deux guerriers. Comment faire? Elle eut une idée. Elle demanda à son amie de se cacher et de crier afin d'attirer les gardes. Dès que les cris retentirent, Fauai ordonna aux gardes d'aller voir ce qui se passait. Elle en profita pour rejoindre Ivi. En la voyant, le garçon pâlit encore plus. _ N'aie pas peur, je suis Fauai _ Je le sais, mais tu es tabu, éloigne-toi avant l'arrivée des gardes. _ Je suis ici pour t'aider à trouver les herbes qui te guériront. _ Non! Va-t-en! Je ne veux pas être mis à mort comme Tua... _ Eh bien, puisque tu as si peur, viens, suis-moi, personne ne pourra nous voir. Fauai saisit Ivi par la main et l'entraîna dans la forêt. Ils ne marchèrent pas bien longtemps. Soudain, ils entendirent des appels lointains. C'étaient les guerriers qui avaient compris la ruse et qui recherchaient la princesse. Ivi, épuisé, devait s'arrêter souvent pour reprendre son souffle. Les appels se faisaient plus proches. _Mon pauvre Ivi, nous sommes perdus. Que puis-je faire pour te sauver? -Rien. Retourne auprès des gardes. Laisse-moi mourir seul. _Non, si tu dois mourir, je mourrai avec toi. _Es-tu décidée à rester avec moi jusqu'au bout? _ Oui. _ Alors, s'il en est ainsi, Fauai, je vais te dévoiler mon secret, je ne suis pas Ivi, le malade. Je suis le bon génie de cette vallée. Dans quelques instants nous serons pour toujours prisonniers des cascades. Sur ces mots, ils se collèrent à la paroi rocheuse et Ivi se transforma en bun beau jeune homme. Soudain, un bruit assourdissant emplit l'espace. Du fond de la falaise, deux énormes masses d'eau se déversèrent recouvrant entièrement Fauai et Ivi. Quand les guerriers arrivèrent au fond de la vallée, ils découvrirent deux splendides cascades. Leurs eaux limpides glissaient sur la roche et venaient se rejoindre dans deux charmants bassins. Depuis ce jour-là, Ivi et Fauai restèrent cachés derrière les chutes. On appela ce lieu Da'aurama'i. Quant aux guerriers, ils ne purent jamais regagner le village, car au retour, une troisième cascade les engloutit. " A plus, pour la suite du tour de Tahiti Nat et Dom www.etoiledelune.net |