Marquises_Hiva Oa_Retour a la civilisation_204
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Sat 12 Jun 2010 05:44
Baie des traîtres- Hiva Oa
Bonjour,
Nous levons l'ancre et quittons Iva Iva Nui dès 5 heures du matin.
Nous n'avions pas une longue navigation à faire, quelques 10 milles nous séparaient du mouillage principal de Hiva Oa, nommé "la baie des traîtres". (Il faudra que j'aille à la pioche aux informations pour comprendre ce nom curieux...)
Nous avions décidé de partir tôt, car les jours précédents nous avions remarqué, depuis notre petite baie tranquille, que le canal s'agitait dès 8 heures du matin. Le canal du Bordelais qui sépare l'île de Hiva Oa de Tahuata, est réputé pour ses rafales, sa mer houleuse et ses contre-courants. Lorsque nous y engageons l'étrave, nous comprenons pourquoi. Un beau couloir à vent se faufile entre les hautes montagnes des deux îles. Un effet thermique amplificateur sévit tout au long de la journée.
Aux heures matinales, nous passons bon train, à plus de cinq noeuds. Dom n'en revient pas et vérifie le GPS:
"Ils annoncent des courants contraires. Bizarre, nous filons à 5.8 noeuds sur régime moyen du moteur."
Personne ne s'en plaint!
Le nord de Tahuata est surprenant. Nous avions pris l'habitude de croiser sous les côtes verdoyantes de l'ouest, ici nous défilons devant un décor lunaire, autre visage d'une île dont je vous livrerai quelques photos dans les prochains jours.
A l'approche de Hiva Oa, nous voyons trois bateaux sortir du havre convoité. En pénétrant derrière la digne, nous en comptons 14. Ils sont tous alignés poupe au vent, étrave face au large. Notre Etoile se faufile en tentant de ne réveiller personne. Prévoyant de mouiller à l'arrière du mouillage, nous relevons la dérive. Les manœuvres pour faire demi-tour dans un fond de chaussettes, prennent des allures de casse-tête. Et notre Etoile au lieu de répondre aux coups de barre du capitaine, glisse mollement en travers (c'est normal, elle nous le fait toujours sans sa dérive!). Peu importe, nous étions prêts à ses facéties. L'annexe, trois ancres, des bouts, et :
"couche-couche où on te le dit!"
Non, mais depuis quand c'est le bateau qui décide?
Drôle de mouillage, que celui de la baie des traîtres. Personne ne mouille face au vent, tout le monde mouille parallèle au voisin. Tête-bêche, ou en ligne chacun selon ses affinités. Ainsi rangés comme de gentilles sardines dans leurs boîtes, dans un espace très réduit, les navigateurs parviennent à caser un nombre de bateaux hallucinants. Ne m'a-t-on pas dit que dernièrement, ils étaient plus de 30? Et pendant que nous paressions à Tahuata, plus de 40? Sincèrement, c'est au chausse-pied qu'ils devaient rentrer les derniers!
Peu importe, nous avons attendu patiemment dehors, en villégiature pendant que l'affluence était à son comble et aujourd'hui nous sommes récompensés et trouvons une place facilement.
A peine avons-nous posé les ancres, assuré le bateau, que Dom me monte l'antenne magique sur le pont. J'y connecte l'ordinateur et... pour la modique somme de 170 euros, nous voici les heureux bénéficiaires de 110 heures de wifi, valables sur Hiva Oa, Nuku Hiva et d'autres îles des Tuamotu et des îles de la Société. Fini le temps du wifi gratuit, ou du wifi en connexion illimité pour 10 dollars la semaine. Nous voici au pays où tout est cher, mais où 1.5 euros de l'heure le wifi est encore raisonnable, du moins s'il est possible de faire passer quelques mails et de faire du skype.
Essai réussi. Après 56 jours d'abstinence, voici que le Moussaillon peut enfin parler à sa petite famille!!!!
Quelle belle retrouvaille!
Dans l'après-midi, quelle n'est pas notre surprise de retrouver de très bons amis. Soledad et Julio, qui nous ont aidés à traversé le canal de Panama, sont ici, à deux bateaux de nous. Plus tard, nous retrouvons encore plusieurs couples très sympathiques. La chaude ambiance d'un mouillage de navigateurs comme on les aime!
Que c'est bon!!!!!
A plus pour d'autres nouvelles et cette fois, je vais pouvoir tenir mes promesses et vous gaver de photos!
Attention les yeux... bon, aller, demain, car il se fait tard!
Nat et Dom
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