Panama_Las Perlas_Isla del Rey_photos_135
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Thu 11 Mar 2010 22:41
8:13.871N 78:54.115
Objet : Départ de San José, pour Isla del Rey (18 milles) Photos : Le rocher mimétique
Bonjour,
Notre séjour à San José s'achève sous l'égide d'une houle de
Sud Ouest. Le vent du nord nous en avait protégés jusque-là. Mais lorsqu'il se
retire de l'autre côté de l'Isthme, il nous laisse, nous pauvres marins dans un
bouillon d'écume qui ne nous donne que deux solutions :
- Partir... fuir, vers le large où il vaut mieux naviguer que
subir
- Trouver un autre mouillage. Nos vacances dans les Perlas ne sont pas tout à fait
terminées. Il nous reste quelques jours.
Et... L'occasion est trop belle! Jusque-là, le vent du Nord nous refusait l'accès aux mouillages de Isla del Rey (L'île du roi). Nous levons l'ancre,
sans regret de San José. Nous en avons pleinement profité. Nous lui lançons des
mercis à la volée. Cette île nous a accueillis, elle a ouvert ses chemins
ombragés pour des balades en toute liberté. Par ses bienfaits qu'elle nous a
prodigués sans compter, nous l'avons portée au rang des plus agréables, des plus
« sereines » et des « tant et plus ». Mais... c'est bon
aussi d'en partir.
Le coeur du marin est ainsi fait. Il idolâtre, il aime
éperdument, il brûle d'envie pour une île, puis lorsque la curiosité est
assouvie, son tempérament refait surface. Il faut qu'il bouge, qu'il voie
ailleurs, de l'autre côté. De l'autre côté de quoi? De tout : de la côte, du
chenal, de l'île, du continent ou de l'horizon, peu importe pourvu que ce soit
de l'autre côté de là où il est!
Voilà pourquoi, nos bateaux naviguent. Ils sont les véhicules
de notre insatiable curiosité!
Nous levons l'ancre, donc. Et nous faisons nos adieux au
rocher qui a surveillé notre séjour. Il n'a pas de nom sur les cartes. Je
l'appelle le Rocher Tiki. Pour moi, il est magique, selon les heures du jour et
l'angle d'observation celui-ci se métamorphose en gros poussin frileux, en
sphinx ou en bonhomme aux expressions comiques.
Salut à toi, le Tiki
protège les marins à venir...
Pendant notre navigation au moteur nous en profitons pour
faire marcher le dessal. A l'arrivée tout est plein : de la moindre bouteille
aux réservoirs.
Nous trouvons abri derrière la Pointe Coco de l'île du Roi.
Dans le Bauhaus nous lisons qu'il y a "un servicio maritimo", des maisons...
Un vrai retour à la civilisation! A notre arrivée, nous découvrons une myriade de criques, toutes plus belles les unes que les autres. Elles sont inaccessibles, car battues par la houle, ce qui les rend plus désirables encore. Des plages enchâssées dans une roche rouge cachent derrière un rideau de cocotiers une île luxuriante. La mer s'enroule en gros rouleaux émeraude, d'où jaillit une écume étincelante. Au détour de la Punta Coco, nous cherchons à la jumelle, le
bâtiment du « Servicio Maritimo » devant lequel il est conseillé de
poser l'ancre. Sous un amas végétal, nous distinguons une bâtisse... Ho,
non ! je ne dirais pas cela... Une cahute mal fagotée serait le terme. Une
barque de pêcheurs vient le long de notre bord, tandis que nous jetons l'ancre.
Nous les faisons patienter, car ils nous demandent du chocolat...
Du chocolat? Comment diable, notre coque jaune en alu, peut leur faire penser que nous possédons du chocolat? Ils montrent qu'ils échangeraient bien leur poisson, contre la précieuse denrée. Oui, mais ... non. Moi pas du tout! Je préfère le chocolat au poisson! Le négoce se finit par un don d'assiettes en émail que nous
gardions pour une famille méritante, de vêtements, de biscuits... et une
tablette de notre précieux chocolat. Raphaël reviendra demain paraît-il avec de
la coco et de la papaye...
Voilà toute la civilisation de Isla del Rey, qui nous entoure!
Nous nous endormirons ce soir encore sans autre lumière que les nôtres, bercés
par une légère, très légère houle avec comme bruit de fond, le ressac.
A plus pour d'autres nouvelles (du Roi, si nous le
trouvons!)
Nat et Dom |