Marquises_Tahuata_entre grains et soleil_Texte
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Tue 21 Sep 2010 21:24
Nous coulons des jours paisibles, dans notre baie de Hanamoenoa. Dans les paysages austères des Marquises, si hauts, si sombres qu'ils absorbent la lumière, nous avons trouvé une niche claire. Une anse aux bras ouverts, dans lesquels notre Etoile se love avec volupté. Elle ondule et pointe du nez vers les menues rafales, qui précèdent les grains. Ceux-ci se succèdent, laissant passer de larges heures de soleil. Un vrai climat tropical.
Dans l'ensemble, nous trouvons le climat marquisien très agréable. Je parle du temps qu'il fait, et non de la mer houleuse ou des rafales prodiguées par les reliefs. La chaleur n'est pas écrasante, nous oscillons entre 20 degrés et 29 degrés en milieu de journée. L'alizé est constant. Entre 20 noeuds et 30 Noeuds au large, sans surprise. Les grains ne fabriquent pas d'aussi violentes rafales et changements de vent qu'aux Antilles. Ce qui change la donne, ce sont les montagnes des îles qui accélèrent le vent et le lancent en rafales incontrôlées. Mais le climat sans prise en cause des reliefs est constant.
A bord, Dom a terminé le grattage des amarres qui s'étaient encrassées dans la baie glauque de Tahauku. A présent, l'eau douce des grains est bienvenue pour les dessaler.
Le moussaillon travaille aux futurs articles que nous mettrons dans le site internet. J'ai plusieurs chantiers en route. Celui qui donnera naissance aux carnets de voyage de Polynésie, mais également des sujets de fonds comme "la sécurité à bord" ou le "budget".
Concernant la sécurité à bord, j'attaque une nouvelle fois, le chapitre de la piraterie. C'est un sujet que trop de marins prennent par dessus la jambe. J'avais promis de m'en charger après l'agression qui a eu lieu en Colombie au printemps dernier. La donne a complètement changé entre les mois sereins que nous avions passés là-bas et maintenant. C'est l'évolution des choses. Cependant, ayant été particulièrement optimiste lors de la rédaction de la rubrique "sécurité en Colombie", je ne pouvais laisser les choses en l'état.
Néanmoins, parler de "problèmes de sécurité" en Polynésie est anachronique. En y réfléchissant, je me disais qu'au Venezuela, nous ne serions jamais restés seuls dans une baie reculée comme celle-ci. Ici, nous voyons quotidiennement, deux ou trois bateaux rapides passer au large, ils font la liaison entre Tahuata et Hiva Oa. Personne ne pense à venir nous voir. Nous sommes transparents. Et sincèrement, ici, l'esprit de vigilance quitte le bord!
L'autre question à laquelle je m'attaquerai bientôt est le budget. Ce sont les questions qu'on nous pose plus souvent. "Avec combien vivez-vous sur l'eau?" "Comment faites-vous?". J'ai toujours pensé que ces questions étaient mal posées. L'important n'est pas de savoir comment "nous" faisons, mais comment les futurs candidats au départ se débrouilleront. Voilà encore un sujet en chantier qui demandera recherches et concertations avec nos "collègues" marins.
L'important lors de la rédaction de ces dossiers est d'élaguer les "états d'âme" ou les jugements de valeur, pour se concentrer sur ce qui aidera les lecteurs.
Nous ne manquons pas d'occupations! Ni d'énergie, puisque l'éolienne tourne et les panneaux solaires font leur office, car le soleil brille plus qu'il ne pleut. Et dans les heures les moins chaudes, nous partons à pied, en kayak ou en annexe à la découverte de notre environnement. Mais cela est une autre histoire...
A plus pour d'autres nouvelles.
Nat et Dom
www.etoiledelune.net