Colombie_ Les neiges éternelles sous les tropiques_ Magique!
11:27.321N 73:54.869W Sujet : navigation vers Santa Marta côte Nord de la Colombie et spectacle magique du Mont San Cristobal de Colon (5778 mètres) Bonjour, "Il y a toujours assez de vent, il suffit de patienter" Suivant son adage, le capitaine hisse haut la grand voile. Puis il déploie le génois. Hier, sous le soleil de plomb au large de Cabo de Vela, il fallait y croire! Il n'y avait pas même un soupir d'alizé. Nous avons hésité un moment... Que faisons-nous? Arrêtons-nous à Cabo? Ou allons-nous continuer? Il reste alors 165 milles à parcourir. Faudra-t-il les parcourir au moteur?Ce vilain Cabo de Vela nous l'avons assez vu! Tout le
monde se souvient que nous y sommes restés coincés 55 jours, dans des conditions
assez rudes. Je lève le nez en l'air... J'attends la décision du Capitaine.
Jean-Yves, nous a envoyé la météo, samedi, il y aura encore une quinzaine de
noeuds, après il y aura encore moins. Jean-Yves est un des rares
météorologues à ne pas se tromper sur cette partie de Caraïbes. Vrai!Quand il
nous a annoncé la bérézina nous l'avons toujours eue. Là, il annonce des
conditions "exceptionnellement calmes sur cette côte, généralement balayée
par des vents de 25 à 30 noeuds". OUF! ça fait du bien aux oreilles! Les voiliers sont rarement conçus avec une cage moteur suffisamment isolée pour ne pas subir le bruit infernal que nous impose des navigations "mécaniques". Couper le moteur, retrouver les sons de la mer et du vent. Quel délice! Floup, floup, floup la jupe arrière chante dans les vagues. Nous retrouvons les bruits familiers du bord : le couinement des écoutes de génois, le cliquetis des poulies du lazy jack... L'étrave qui fend l'eau, l'intérieur et ses boiseries qui craquent. Et claque... ha celui là, je ne le connaissais pas? Hum, la poulie de la balancine vient de se suicider au grand large de la Colombie. Agir vite, récupérer la balancine avant qu'elle ne s'entortille dans les échelons du mât. Opération réussie, rien de bien méchant, tout est beau, tout est merveilleux. Le bateau glisse comme sur un tapis roulant. Pendant la nuit, le vent nous abandonne, mais au petit matin, la Sierra Nevada nous fait oublier les heures de moteur. C'est un phénomène unique. Il faut beaucoup de chance pour y assister: un ciel dégagé, une heure d'arrivée conforme à l'ouverture du rideau sur le spectacle des neiges éternelles du mont San Cristobal de Colon. Et les comédiens arrivent en piste selon leur bon plaisir. C'est dire si l'ouverture du rideau est aléatoire! Le mont San Cristobal gravit depuis la mer des Caraïbes 5778 mètres, c'est la plus haute montagne de Colombie. C'est le seul endroit du monde où l'on peut observer, la neige, la haute montagne, sous les tropiques depuis le pont de son bateau. C'est tout bonnement féérique.Ces derniers temps, la région était plongée sous les nuages, enfouie sous des orages à répétition et les chances de voir le paysage grandiose étaient infimes. Depuis deux jours, le temps est calme, l'humidité et le vent non présents. La combinaison de tous ces facteurs nous a offert un panorama époustouflant. La première fois que
nous sommes passés dans les parages, en décembre 2007, nous avions distingué la
neige. Quelques secondes, tel un mirage avant que la brume occulte tout la
cordillère. Aujourd'hui, le spectacle a duré plus de 3 heures, et dure encore le
temps que je vous écrive. Je ne vous raconte pas l'orgie de clichés! Dom a
filmé, j'espère que les images seront assez stables pour partager cela, lorsque
nous aurons un lien internet avec une connexion suffisante pour envoyer de la
vidéo! Ce sera à Carthagène. Nat et Dom Précisions de navigation Nombre de milles parcourus depuis le début de la
navigation : 255 milles |