TAHITI_tour de lile_ARUE_la saga des Pomare_Histoire_suite
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Thu 3 Feb 2011 02:14
Bonjour, Voici, pour les passionnés d'Histoire, la suite de la saga des Pomare. L'histoire d'une dynastie, ou le résultat d'une succession de méprises(suite)Sommaire première partieCimetière et tombeau « royal » Au commencement, il y avait une hiérarchie sans roi La méprise de Wallis et de ses successeurs Point de vue en passant... Un coup de pousse vers le trône Faire accepter la « royauté » aux Maohis Aparté géopolitique Sommaire deuxième partie Pomare II, une implacable évolution Un demi-siècle de règne tumultueux La fin de tout : Pomare V Des rebondissements royaux Petit résumé dynastique Sources bibliographiques Pomare II, une implacable évolution Pomare I régna jusqu'à sa mort en 1803. Il consacra sa vie à légitimer son trône par le mariage et la guerre, en quelque sorte, « à l'ancienne». En 1803, beaucoup de nouveaux ingrédients permirent à son fils, Pomare II, de tirer parti d'une nouvelle ère, celle du commerce anglais et de l'implantation des Missionnaires dans les îles. Pomare II se lança dans « une guerre de religions », imposant par le force le dieu des Occidentaux, abandonnant despotiquement les anciennes idoles. Cette guerre s'acheva par sa victoire, contre les chefs conservateurs du culte ancien, dans la bataille de Fie Pi en 1815. Au cours de son règne, Pomare II apprit à lire et à écrire. Il aida à la rédaction de la bible en tahitien et il rédigea le « code Pomare ». Il imposa les nouvelles lois à tous les « districts » (anciennes chefferies) de son royaume. Afin de veiller au respect de sa dynastie, il installa ses alliés (d'anciens Arii) aux commandes des districts. On pourrait croire que les Missionnaires se félicitaient du succès de Pomare II qui imposa leur religion au peuple polynésien. Mais, les hommes d'Église se méfiaient des agissements despotiques du monarque. Ils tentèrent d'endiguer ses manipulations princières, par diverses manoeuvres politiques. Afin d'enraciner leur autorité ecclésiastique dans le temps, ils prirent en main l'éducation du futur Pomare III. Un demi-siècle de règne tumultueux Pas de chance pour les missionnaires, le jeune roi, Pomare III, mourut en bas âge. En 1827, Pomare-Vahine fut sacrée reine à 14 ans. Sa vie ne fut qu'une succession de défaites, dont les résultats marquent encore aujourd'hui la société polynésienne. Dans un premier temps, la jeune reine fut incapable d'exercer un quelconque pouvoir. Elle laissa quelques années son peuple à la merci des influences désastreuses des bateaux de guerres de passage, des baleiniers et des trafiquants de tous ordres qui relâchaient en permanence à Tahiti. La population, sans plus de chef désigné, rejeta en bloc le « code Pomare », jugé trop sévère. Ce fut la porte ouverte aux initiateurs de la secte des Mamahia qui tentèrent d'unifier l'ancienne religion maohie au christianisme. Ce syncrétisme eut pour conséquence de rejeter l'autorité des missionnaires et de remettre au goût du jour les danses et tous les ingrédients des cérémonies ancestrales. Mais ces rites sortis de leur contexte, suivis sans plus aucun repère culturel, versèrent dans l'orgie et le crime. Dépassée par les événements, Pomare-Vahine accueillit dans sa cour un jeune pasteur aux dents longues : George Pritchard. Dès lors, les missionnaires protestants, qui avaient subi les manipulations de Pomare II, profitèrent de leur ascendant sur la reine. Dans ces années troublées, Jacques Antoine de Moerenhout ethnographe, homme d'affaires, armateur, de nationalité franco-belge obtint, en 1836, le titre de Consul des Etats-Unis à Tahiti. Sa nomination ternit l'aura de Pritchart. Peu à peu, Moerenhout s'érigea en contre-pouvoir au directivisme pastoral : « Les missionnaires (...) modelaient à tort et à travers gouvernements, lois, institutions, arts, sciences, fabriques, etc. » Il s'allia à tous les chefs opposés à Pomare-Vahine, attisant les tensions entre la reine et ses ennemis qui ne reconnaissaient pas le pouvoir royal. Dans ces années de dissension politique, la situation sociale des îles ne s'améliorait pas, la dépravation de la population était croissante, la mortalité et la dénatalité étaient si dramatiques que certains observateurs n'hésitaient pas à parler de « disparation programmée de tout un peuple ». Dans ce contexte les ambitions antagonistes des Européens, et surtout la concurrence féroce que se vouaient Pritchart et Moerenhout n'arrangèrent rien. En 1837, Pritchart renonça à ses fonctions religieuses afin d'endosser les responsabilités de consul d'Angleterre. Dans le même temps, il expulsa les Pères catholiques Laval et Caret et s'arrangea pour que le consul des Etats-Unis, Moerenhout fut discrédité à Washington et démis de ses fonctions. L'amiral Dupetit-Thouars, en affaire avec la cheffesse Vahekehu des Marquises, reçut l'ordre de cingler vers Tahiti afin de « demander complète et éclatante réparation de l'insulte faite à la France » lors de l'expulsion des deux ressortissants catholiques. A son arrivée sur Tahiti, Moerenhout lui désigna les chefferies « pro-françaises » avec lesquelles il s'allia. Pendant l'absence de Pritchart, il arracha des excuses de Pomare IV et conclut sans réel assentiment, le 4 septembre 1839, un traité accordant aux Français, la liberté de s'établir et de commercer dans ses Etats, soit un Protectorat français. De plus, Dupetit-Thouars fit Moerenhout consul de France. Pendant ce temps, Pritchard « accourut » en Angleterre pour demander une aide militaire et un protectorat national. Celui-ci lui fut refusé, l'Empire britannique entendait garder de bons rapports avec les Français et nourrissaient des ambitions autrement plus importantes dans le Pacifique Sud. Pritchart désavoué ne se découragea pas. De retour à Papeete, il suggéra à la reine de ne pas respecter ses engagements vis-à-vis des Français, et travailla à l'encontre des ordres qui lui avaient été donnés par son gouvernement. Quand Dupetit-Thouars revint à Tahiti en 1843, il constata la situation et se heurta à la reine pour une histoire de pavillon instiguée par Pritchard. Celui-ci fut expulsé, et l'amiral remplaça les accords de protectorat par une annexion pure et simple. Des remous politiques s'en suivirent sur la scène internationale, désavouant les héros de la veille et rétablissant ceux du lendemain. Le résultat de cet imbroglio aboutit au départ des navires britanniques et de Pritchart vers les Samoa. La reine Pomare s'exila à Raiatea. En 1844, les Tahitiens, agacés par l'arrogance militaire française, joués comme de vulgaires pions sur l'échiquier international, se lancèrent dans une « guerre d'indépendance ». Outre Tahiti, elle gagna l'ensemble des Îles sous le vent. L'année 1946 fut particulièrement dévastatrice pour les guerriers polynésiens, elle marqua la fin de la guerre. En 1848, Papeete ne comptait plus que 1248 habitants, et Tahiti 8000. Malgré de nombreuses échauffourées qui éclatèrent sporadiquement aux quatre coins de l'archipel, la France établit peu à peu son autorité dans l'archipel. A la mort de Pomare-Vahine, en 1877, tout le Territoire n'était pas encore complètement sous contrôle. La fin de tout : Pomare V Le fils de Pomare-Vahine, Pomare V fut couronné en 1877. Il abdiqua en 1880. Par manque d'intérêt pour les affaires politiques, il offrit les îles à la France, qui en fit la base de sa colonie baptisée : « les Etablissements français d'Océanie ». En échange de ce cadeau royal, Pomare reçut du gouvernement français une pension, ainsi que les titres d’officier de la Légion d’honneur et du Mérite agricole. En 1891, par trop de passion consacrée aux breuvages éthyliques, Pomare V décède à l'âge de 52 ans. A son enterrement, Paul Gauguin, fraîchement débarqué, suit le cortège. Il aiguise son jugement artistique sur la sépulture. Il éprouve un sentiment de répulsion pour " ce monument vénérable en contraste avec la belle nature ", amas informe de pierres de corail liées entre elles par du ciment. Des rebondissements royaux La suite de l'Histoire est à trouver dans l'établissement des colonies françaises en Océanie, qui sera traitée dans une autre rubrique. Pour leur part, les descendants des Pomare perpétuèrent une coutume maohie : la généalogie. Ce qui permit à Joinville Pomare de se proclamer Pomare XI le 28 mai 2009. Il se prit tant au jeu, qu'il voulut se faire sacrer le 9 septembre 2009. Mais, il souleva la vive opposition, d'une branche de la famille, qui trouva un leader en Léopold Pomare, descendant de la reine Pomare IV. Devant cet imbroglio représentatif de toute grande famille, les intéressés cherchèrent un arbitre en Oscar Temaru, président de la Polynésie française, lui-même cousin de la famille royale... Ce dernier épisode a certainement « réchauffé » l'ambiance des réunions familiales de ce début de siècle! Petit résumé dynastique Pomare Ier (1743-1803) Nommé Tarahoi Vairaatoa à la naissance, également désigné par les noms de Mate, Teina et surtout Tu (arii Tu), il est avant son « sacre » un chef (arii) tahitien, il adopta le nom de Pomare vers 1790. Il abdiqua, en 1791, mais demeura régent de Tahiti de 1791 à 1803. Il se maria 4 fois et eut 2 fils et 3 filles. Pomare II (1782 – 1821) Né Tunuieaiteatuai, il régna sous la régence de son père à partir de 1791, puis seul à partir de 1803. Il fut marié à Tetua-nui Taro-vahine, qui mourut le 21 juillet 1806. Il fut baptisé le 16 mai 1819 et les missionnaires anglais l'aidèrent à asseoir son pouvoir. Il mourut à Moorea le 7 décembre 1821 rongé de dipsomanie. Son fils Pomare III lui succéda, mais il mourut en bas âge. Pomare IV ou Pomare Vahine (28 février 1813 - 17 septembre 1877). Née Aimata, elle était la fille de Pomare II et de la princesse Teremoemoe Tamatoa, fille de Tamatoa III, Arii de Raiatea. Après la mort, en janvier 1827, de son frère Pomare III, elle fut sacrée reine de Tahiti, de Moorea et de ses dépendances. Son règne dura de 1827 à 1877, d'abord sous l'influence des missionnaires britanniques ( dont George Pritchard), puis sous le protectorat français. Pomare V (3 novembre 1839 – 12 Juin 1891) Nommé à la naissance Teri’i Tari’a Tera’atane, il devint roi de Tahiti après le décès de sa mère le 17 septembre 1877. Il fut couronné le 24 septembre de la même année à Papeete. Il fut enterré dans la tombe royale Utu’ai’ai à Arue. Sa Majesté la reine Marau La seconde épouse de Pomare V est également sa nièce, la princesse Joanna Marau Taaroa Tepau Salmon, de sang-mêlé (demi-juive, demi-tahitienne) fut sans en occuper les fonctions la « dernière reine de Tahiti ». Elle était la digne héritière du clan des Teva, longtemps opposés aux Pomare. Sources bibliographiques : - le Voyage en Polynésie _ Jean Jo Scemla - Souvenirs d'un vieux Normand _ Récit de ma vie d'aventures et de navigation - Aux Marquises _ Dominique Agniel - Te fenua Le livre de tahiti _ Jean Louis Saquet - Pour comprendre la Polynésie française_ Ouvrage collectif éditions île de Lumière - Te fenua enata _ Patrick Chastel - Tahiti Ma'ohi_Bruno Saura - Terre et civilisation Polynésienne _éditions Nathan - Voyage aux îles du grand océan de Jacques Antoine de Moerenhout Sur Internet Wikipedia www.tahitiheritage.pf http://www.tahiti1.com http://oceanien.bloguez.com A plus, pour la suite de la visite de la commune d'Arue, avec la maison de James Hall l'un des écrivains des "mutinés du Bounty" Nat et Dom www.etoiledelune.net |