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EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Thu 29 Apr 2010 22:14
Position à 21H30 heures Temps universel
Soit 13H30 heures locale (zulu)
Conditions :très très belles!
Vent :SE 15 noeuds
Mer : 8 à 13 pieds sur 13 secondes (tiguidou!)
Temps : beau, ensoleillé, quelques minis cumulus discrets
Navigation :
Nombre de milles en 24 heures : 150
Nombre de milles parcourus à 8H du matin : 1987
Nombre de milles restant à 8h du matin: 1018
Cap suivi:251°
Allure :140° du vent
Vitesses : 6.2 noeuds
Temps estimé d'arrivée : 6 jours 13 heures (dans la nuit du 5 au 6 mai)
Bonjour,
Pour ceux qui aiment les manières laconiques, résumons-nous : TOUT VA BIEN A BORD!
Pour ceux qui diraient : "Ha non! Trop facile! Un peu trop court! Développez!"
Là, je vous suggère de vous asseoir tranquillement, de vous préparer un petit thé ou un grand café, des gâteaux, nous allons prendre tout cela ensemble pendant que je vous conterai quelques petites histoires. D'abord, celle du bord, ensuite celle d'une grosse mama qui intrigue tout le monde et pour la fin, un petit retour dans les temps lointains qu'on n'a pas forcément envie de revivre.
Nous occupons nos journées chacun selon nos affinités. Dom épuise la bibliothèque et se repaît de romans. Il ne lâche plus son petit cahier à carreaux dans lequel il décline ses équations mathématiques. Après avoir "pondu" le théorème transatlantique en 2004, il se reprend en 2010 avec des équations pacifiques vaguement cousines avec une logique floue. Son livre de sudocu qu'il traîne le plus longtemps possible arrive à échéance.
A son grand damne!
Mais il est finaud!
Il écrit au crayon les solutions, les efface quand il a fini pour les recommencer. Ce n'est pas de l'avarice, mais c'est son dernier livre de sudocu.
Le moussaillon passe son temps dans le dico, à éplucher les dates et à égrener les siècles. Pour le clown de service, il n'est pas pratique de lancer des balles en l'air sans les rattraper sur la tête, alors je préfère jongler avec les mots, l'Histoire et les dates que me déniche le GPS.
C'est de votre faute, amis lecteurs. Vous m'encouragez par courrier à continuer mon petit jeu d'éphémérides.
C'est trop gentil, vos petits mots...
Mais cela dit, il ne faut pas stimuler mes travers vous allez le regretter!
Pour un clin d'oeil de lune, hier soir nous avons été gâtés. Elle est sortie belle, ronde, de l'horizon indigo cabossé. Ses reflets orangés se mariaient parfaitement dans un azur diaphane. Le ciel peint au pastel de bleu et de rose détachait cette boule lumineuse qui me rapproche tant de ceux que j'aime. Lorsque je la regarde, je me dis qu'ailleurs, ma famille, mes amis la voient aussi, dans le même cycle. Le monde n'est pas si vaste, les océans sont des traits bleus qu'il suffit de traverser pour rejoindre le pays des Hommes. Et les pensées éclairées toute la nuit volent et tissent des liens forts qu'aucun départ, qu'aucune distance ne détruiront jamais.
Puisque nous sommes au ciel, avec l'astre attitré de notre planète, restons-y!
Et reprenons les chiffres offert par notre GPS aujourd'hui.
1987
Ce chiffre est à la fois lié à une date et à un astre.
Dit-on un astre pour une supernova?
Le 23 février 1987, la supernova SN 1987 A, apparaît dans le Grand Nuage de Magellan. Vous imaginez, l'excitation des astronomes qui vécurent en direct la mort d'une étoile? Celle-ci était supergéante, et nommée Sanduleak. Elle explosa, puis elle s'effondra en formant un trou noir, tellement dense que rien, pas même la lumière, ne put échapper à son attraction.
Trop fort!
1018
Nous nageons en plein Moyen-Age : guerres territoriales baignées dans l'eau bénite. Dieu, que nous avons de la chance de ne pas naviguer dans le temps afin de ne pas nous retrouver par inadvertance au coeur des odeurs de cottes de mailles et de sang séché sous la ferraille!
Pourtant, l'année 1018, n'a pas laissé de combats mémorables dans les annales.
Ô Miracle!
C'est l'année où l'abbé Guillaume de Volpiano, livre un édifice d'art roman à Dijon. Une grande église bénédictine, celle de Saint-Bénigne, commencée en 1002. Ne la cherchez pas, il n'en reste que des petits bouts.
Cette année-là, la France est sous le règne de Robert le "Pieux", fils de Hugues Capet qui a inauguré la lignée des Capétiens.
Il ne vous dit pas grand chose ce nom?
Ben pour tout vous dire, moi non plus!
J'ai beau fouiller mes méninges... Hugues Capet, oui... Son fils, non!
Hé bien c'est dommage. Car pour un coup, voici qu'un roi s'occupe plus de faire régner la paix que de partir guerroyer pour grignoter le territoire du voisin. Robert, le bien nommé "Pieux", renforça le royaume capétien en se portant garant de la "paix de Dieu". Il encouragea les institutions religieuses à oeuvrer pour le développement de l'enseignement, des institutions de paix, de l'hospitalité et de l'aumône.
Je n'en crois pas mes yeux... Un roi pacifique. Nous en avions un, et nous l'avions oublié.
Il fallait que je le retrouve d'où je suis!
Bon ne criez pas victoire, les fils du "Pieux" l'étaient moins et à sa mort, ils ont recommencé à se chicaner des lambeaux de pouvoir.
Pour le même prix, je vous fais part d'une petite remarque patronymique.
Avez-vous remarqué le nom des souverains du Moyen-Age en Europe?
La plupart d'entre eux se promènent jusque dans le fin fond de la postérité avec un petit nom, dont certains se seraient bien passés.
Chez les Philippe le prénom ne suffit pas. Il faut qualifier, amplifier, magnifier.
Chez les Espagnols, ha que le Philippe il était "Beau"!
En France, ils sont tour à tour Auguste, Hardi, Long, Bel... et finalement, appartiennent aux Valois.
Aux Pays-Bas, ils n'en font qu'un, mais aussi "Beau" que celui d'Espagne. Après tout, ils auraient dû le nommer "Tricheur"!
Les Henris sont, semble-t-il, nés sous de bonnes étoiles. Nous nous retrouvons avec Henri le "Saint", Henri le "Magnifique".
Ces deux-là ne sont pas Français!
Pensez-vous... L'un vient de l'Empire romain germanique et l'autre tout droit de Castille (la collerette haute!). Chez les Henri, nous chérirons le "navigateur ".
Henri le Navigateur!
Prince du Portugal au quinzième siècle. Il n'a jamais touché une voile ou la barre d'un navire. Mais il eut le mérite de dépenser beaucoup de ses deniers dans "le nautisme" de l'époque afin d'ouvrir le champ des possibles vers d'autres horizons.
Chez les Louis, ils ont moins de chance, en France on fabrique un "Bègue", un "Fénéant", un "Gros", un "Jeune", un Louis resté "Enfant" toute sa vie(?). Après cette lignée qui eut préféré marquer les mémoires autrement que par ses qualificatifs, les Louis redressent la barre et nous voici avec un "Juste", un "Grand" (comme Alexandre) un "Bien-Aimé (tout le monde a dû voter pour lui!).
En Hongrie et en Pologne, les Louis touchent le plafond, car eux aussi sont "Grand".
Chez les Germaniques du temps de l'Empire romain, ils sont "Pieux", "Aveugle" ou plus communément de Bavière...
Chez les Charles, ils ne sont pas gâtés, ils se retrouvent "Chauve", "Simple", "Bel" et... une erreur (?) un "Sage"! Un sage au pouvoir... ça se saurait! Pour rétablir la vérité, voici que Charles "le Fol" place ses pions.
Heureusement qu'ils ont détruit la Bastille, je n'aurais pas fini d'écrire que je serais déjà mise aux fers... de l'enfer. Ha je vous le dis... Il est très bien ce 21e siècle! On peut raconter autant de balivernes politiques qu'on le désire, et pour le même prix on reçoit au milieu du Pacifique des nouvelles de la famille et des prévisions météo qui se vérifient!
Quel pied!
Je tiens à remercier tout particulièrement trois copains du bord sans lesquels je ne serais qu'un "cerval" au "neural" rabougri (certains pensent en avoir plusieurs et se font fort de le décliner en un mot : "cerveau")
Je vous présentent donc mes amis, Robert le "Didactique", Encarta "l'Américain" et Universalis le "Vieux".
Aujourd'hui, je me suis lâchée sans retenue, demain je vous le ferai plus "soft", plus ramassé...
Nat et Dom (il signe aussi... oui, oui!)
www.etoiledelune.net