Panama_Lemon Cays_belle vue au coucher du soleil
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Tue 15 Dec 2009 14:00
LEMON CAYS
Objet : Les joies de l'après-midi
Bonjour,
Sur Lemon cays, rien de compliqué, si ce n'est l'approche. Les îlots sont sertis de barrières de corail. Vous me direz, rien de très anormal, nous sommes aux San Blas, pays de cocotiers, de bancs de sable, de récifs coralliens et de mouillages qui se faufilent derrière, les bancs de sable, les îlots et les récifs pour offrir des aires de repos aux navigateurs. Oui, mais... A Lemon cays, certaines entrées demandent vigilance et visibilité. La passe que le capitaine choisit est proprement dessinée sur le guide, mais sans aucun repère et points GPS, ça paraît simple sur les plans et dès qu'on se trouve en grandeur nature à pointer son étrave entre les gros rouleaux d'écume, là...
Ben là, c'est beaucoup moins drôle.
Hé ben oui!
Il a fallu aujourd'hui, l'oeil de lynx de mon capitaine et ses nerfs d'acier pour passer, car ... au moment crucial, le soleil nous a abandonnés. Tout était clair, partout. Le soleil dispensait ses rayons avec générosité, partout... Partout autour de la passe, mais pas DANS la passe.
Ce n'est pas génial comme plan.
Les navigateurs dans les archipels tels que les San Blas se débrouillent toujours pour naviguer avec une bonne luminosité. Ils calculent très précisément l'heure de départ afin d'arriver aux abords des récifs entre 11 heures et 14 heures, au zénith. Car le soleil aide le navigateur à se frayer un chemin dans les labyrinthes de récifs. Le soleil dessine sur l'eau des taches de couleurs qui indiquent la nature des fonds et leur hauteur. Les couleurs brunes pour le récif, jaunes pour les bancs de sables, émeraude pour les bancs de sable un peu plus profonds et bleu franc pour les grandes profondeurs. Entre ces gros ténors de couleur, il existe toute une palette de nuances à interpréter.
Tout est facile avec le soleil, l'eau nous parle... Mais dans la grisaille, l'eau devient muette.
Le soleil a attendu que nous soyons engagés pour se cacher et l'eau sous notre Etoile est uniformément grise. Ni gris clair, ni gris foncé, mais gris ennuyeux, gris maussade, gris agaçant. Vous me direz, facile... attendez que le soleil revienne et vous passerez à ce moment-là. Oui, mais un bateau ne se manoeuvre pas comme une voiture, le tapis sous nous, est glissant et il faut continuer, car nous sommes au milieu de plein d'écueils à éviter. Dom ralentit l'allure, il trace des chicanes du bout de son étrave, et nous voici déjà, installés entre deux îlots.
Lemon cays est moins remuant et moins fréquenté que East Lemon cays. Ce dernier est la piscine préférée des Italiens. Tout comme BBQ Island est le rendez-vous des Américains. Chacun prend des petites habitudes en pays kuna.
Après le déjeuner, nous avons droit à la visite d'une grand-mère et d'une maman kuna avec ses deux petits enfants. Anaïda vend des mollas. Mais je ne peux acheter tous les mollas de la planète. Elle le comprend. Elle demande du lait pour les enfants. Nous sommes heureux de lui en offrir ainsi que quelques « dulce» (douceurs). Nous avons convenu qu'elle revienne à notre retour de Porvenir où demain nous irons faire les formalités. Entre temps j'aurai trié des vêtements pour elle et sa maman.
La journée se termine tranquille, il y a sur l'îlot à côté de nous, un simulacre d'hôtel. Trois cabanes sur pilotis, un kayak pour divertir celui qui viendrait se perdre par ici, quelques chaises dépareillées autour d'une table, et le tour est joué. Il n'y a pas de client dans l'hôtel. Deux chiens aboient à notre approche. Dom est arrivé en masque-palmes-tuba et moi en kayak, nous nous baladons sur un ambrion de plage, profitons du soleil déclinant pour nous ravir les yeux de ce miniarchipel. C'est sympa de finir la journée en regardant son bateau sur fond de cocoteraie dans les rayons doux de la soirée qui vient.
Très sympa, encore un moment doux, tranquille comme nous les aimons.
A plus pour d'autres nouvelles
Nat et Dom