Aruba, le 7 octobre
2009
Aruba_Oranjestad _ Barcadera_les formalités à quai
Bonjour,
Une île est un bout
de terre, ancré dans la mer. Elle ne peut comme le bateau changer de position,
alors, pour se donner un peu d'air ou d'aire (?) elle change ses habitudes.
Aruba a, de tout temps, exigé de la part des bateaux en visite de se
mettre à quai pour faire les formalités. Pas question de venir à pied, ils
aiment voir les bateaux défiler devant chez eux! L'an dernier nous nous étions
amarrés au quai de Oranjestad, la ville principale. Ces quais sont prévus pour
les gros paquebots et les cargos, de gros pneux noirs salissent la coque, mais
la gentillesse des douaniers faisait oublier ce désagrément. Cette année, nous
arrivons par le sud, passant devant un autre port d'entrée : Barcadera. De
nombreuses lanchas vénézuéliennes ont pris d'assaut le quai de ce port et des
petits cargos sont en attente. Nous nous présentons via VHF aux autorités. Pas
de réponse. Multiples appels pendant les derniers 5 milles à parcourir... et
toujours pas de réponse.
Connaissant Oranjestad, nous ne nous inquiétons
pas et entrons dans la passe vers les quais. Un bateau pilote vient à notre
rencontre et nous dit de rester dans la partie sud de la passe, un paquebot doit
arriver. Il nous dit qu'il nous rappellera par la suite pour les formalités.
Nous jetons l'ancre tranquillement et attendons en veille VHF. L'après-midi
venant, nous réitérons notre demande, via VHF. La réponse est surprenante : "on
ne fait plus les entrées à Oranjestad, vous devez vous rendre à Barcadera". Bon,
bon... Nous décidons de remettre les formalités au lendemain matin, peut-être
aurons nous une place à Barcadera.
Ce matin, du 7 octobre, nous partons
dès le lever du jour, le vent n'est pas trop fort, nous pouvons marcher bon
train contre le courant de 1.5 à 2 noeuds. Dès l'entrée de la passe de
barcadera, nous nous rendons compte que ce port est toujours en usage, mais
qu'il pourrait largement obtenir le titre de port désafecté. Les quais
s'effondrent, l'accès pour un voilier non manoeuvrant par vent fort n'est pas
aisé.
Les "quais" (j'ai un peu
de mal à les nommer ainsi vu leur état) accessibles en face de la passe, sont
encombrés de bateaux rouillés et de lanchas. A droite ils sont destinés aux
cargos, à gauche, le quai est difficilement accessible. Un bateau à moteur nous
fait signe de nous engager à gauche. Dom réfléchit. Il fait un tour pour rien et
réfléchit. L'aire disponible devant le quai fait moins de vingt mètres de large,
deux grosses lanchas encombrent l'entrée de ce fin passage, pas de possibilité
pour un bateau dériveur intégral sans propulseur d'étrave de faire demi tour
là-dedans. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, le vent se lève, le ciel est
chargé de grains, il annonce les rafales à venir. Si nous nous engageons dans
cette passe aux allures glauques, nous serons faits comme des rats...
emprisonnés.
Le bateau à moteur nous vient en aide, il appelle les
douaniers, et leur explique en papiamento (langage des ABC) que nous sommes un
voilier et que ces bêtes-là ne se manoeuvrent pas aussi bien que les bateaux à
moteur et cargos. Le douanier, nous appelle. Il comprend et nous dit de choisir
une place où nous nous sentons suffisamment en sécurité. Je lui dis que derrière
le petit cargo, sur la droite ce serait "parfait". C'est la partie commerciale
du port, mais il accepte...
La première leçon d'aujourd'hui : il faut
savoir nommer "parfait" ce qui ne l'est pas. (Vous en jugerez par vous-mêmes les
photos.) Mais cela permet d'avoir des interlocuteurs aux oreilles
ouvertes!
Le capitaine approche,
le vent nous éloigne du quai, le moussaillon saute et attache l'amarre à une
bite d'amarrage digne d'un croiseur de l'armée américaine , tout en se
rattrappant de justesse, car le quai s'éffrite réellement, fait d'un conglomérat
de pierres et de sable, des trous par ci par là apparaissent. Le capitaine reste
à bord, pour surveiller le bateau et pallier à tout ce qui pourrait lui arriver.
Le moussaillon part faire les formalités, et en questionnant l'immigration et
les douanes, j'ai la même réponse :
"Vous auriez pu faire les formalités à
Oranjestad, c'est plus facile de s'y amarrer pour un voilier"
Moi de répondre
:
"Ils nous ont envoyés ici."
Et eux de répondre, le front bas :
"Quand
il y a des paquebots, parfois, ils ne veulent plus traiter avec les petites
embarcations."
Interprétation :On peut toujours faire les formalités à
Oranjestad. Tenter sa chance, mais il faut s'attendre à se faire refouler selon
l'humeur des douaniers en poste. A Barcadera par contre, personne ne sera
refoulé, il faut seulement être patient et trouver une place à quai.
Une
chose certaine :Le personnel d'administration est très gentil. Même s'il vous
refuse, il fera avec une politesse extrême.
Une chose incertaine :A la
question : Pouvons-nous revenir sans le bateau pour les formalités de sortie.
Selon le douanier, j'ai eu un oui, contre un non. A jouer à pile ou
face...
Fin de l'histoire :Le douanier nous propose de l'aide pour le
départ. Trois douaniers, tout de blanc-crême vêtus, arrivent dans une belle
voiture toute blanche. La voiture commence par se salir dans les grosses flaques
d'eau boueuses pour arriver jusqu'à nous. Les douaniers finissent le travail de
salissure en nous envoyant les amarres. C'est trop gentil! Merci les
gars...
Petite aide à la navigation pour les candidats à venir
sur Aruba :
Points GPS d'entrée de Barcadera :
Trois bouées en
quinconce en marquent l'entrée. La bouée sur bâbord est au ras du récif. Les
deux bouées sur tribord sont au bout d'un banc de sable et corail.
Point
à l'approche première bouée (jaune) à laisser sur tribord en entrant : 12°
28.830 N 70° 00 512W (15 mètres de profondeur d'eau)
Point de la bouée
jaune à laisser sur tribord : 12° 28 851N 70°00.421W (10.6 mètres de profondeur
d'eau)
Point de la bouée à laisser sur bâbord : 12° 28 972N 70° 00 364W
(11, 4 mètres de profondeur d'eau
Point estimé de la bouée qui marque
l'entrée du chenal étroit vers la partie gauche du quai en étant face à lui :
12° 28 964N 70° 00 247W
Entrée de Oranjestad
Approche
en vue de la première bouée :12°30 045N 70° 01 992W (cap 330 °)
Première
bouée à laisser sur tribord : 12° 30 282N 70° 02 167 W (profondeur 22 mètres,
couleur rouille sur le bas, jaune sur le haut)
Deuxième bouée à laisser
sur tribord :12° 30 431N 70° 02 196 W (profondeur 10 mètres, couleur
rouille)
Entrée du mouillage sur tribord, attention à ne pas raser la
deuxième bouée, les fonds remontent rapidement. Passer au nord du point suivant
: 12° 30 519N 70° 02 141W (4 mètres de fond)
Dans le mouillage qui
se trouve devant les pistes de l'aéroport, il y a une remontée à 1,90m à l'est
du point : 12° 30 517N 70° 02 009 W (Après les fonds redescendent autour de
2,5m)
Amitiés marines et bonne navigation à tous
Nat et Dom de
l'Etoile de Lune
Photos jointes : L'étoile de Lune à
quai à Barcadera.