Philippe Poupon et autres navigateurs adeptes des Marquises ou de la Polynesie

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 17 Sep 2010 23:04
Bonjour,

Ce matin, mon capitaine me réveille en fanfare à 5H40. Je quitte le rêve, dont je ne connaîtrai jamais la fin, pour ouvrir les yeux, sur une "bille" enthousiaste, qui me dit l'air malicieux "viens voir!".

Je m'extirpe de ma couchette pour trouver sous le pont lumineux d'un arc en ciel, "Fleur Australe", le bateau de Philippe Poupon. Il lève l'ancre pour se diriger vers Hiva Oa. Bizarre ce hasard. Hier, nous regardions un film que Claude du bateau Vent de Soleil, nous avait prêté. Un film produit par Jacques Perrin sur Tabarly, où tous ses élèves, dont Philippe Poupon, apparaissent et relatent leurs souvenirs à bord de l'un des fameux Pen Duick. Un très beau film, nullement amené comme un hommage pathétique, mais où Tabarly vit, parle, éternel et fidèle à lui-même.

J'aime ces navigateurs : Tabarly, de Kersauson, Poupon. Chacun avec des caractères très différents a su se tailler une place dans le grand livre des aventuriers en quête de machines océaniques capables de battre des records. Ils ont en commun cet amour de l'océan qui les pousse dans les latitudes dangereuses, pour le plaisir du risque et l'envie de se frotter aux éléments les plus violents de cette planète.

Philippe Poupon n'est pas aux Marquises pour ce type d'exercices. Il vient en famille. Son bateau est sponsorisé par EDF, Suez et le ministère de l'Environnement. Ses voyages aquatiques familiaux s'inscrivent dans des projets écologiques élaborés par L'IFREMER. J'avoue ne pas en savoir plus, et ne pas trop bien imaginer ce que cette "fonction" lui demande. Peut-être est-il, comme Tabarly l'était pour la France, un ambassadeur de la cause écologique sur notre belle planète? Je me promets d'aller voir en quoi consiste son rôle, sur son blog à la prochaine escale où l'Internet fonctionnera (d'ici un mois ou deux).

En tout cas, cette année, les Marquises attirent les célébrités. Nous savons par radio Tahiti, que l'ancien footballeur Karambeu et sa femme Adriana arriveront bientôt sur place, pour un reportage. L'ex-champion du monde, devenu réalisateur et sa femme, ambassadrice de la croix rouge, sont attendus par les autorités de Nuku Hiva.

Et puis, sur un plan plus large de la Polynésie française, Laurent Bourgnon se "balade" sur un catamaran de 23 mètres avec sa famille pour offrir dans les îles du Pacifique des croisières de luxe. Quant à Monsieur de Kersauson, il passe en moyenne six mois par an sur Tahiti... A croire que la Polynésie est en passe de devenir le futur spot de la Jet7 sportive!

Je doute que ce soit ce qu'ils recherchent au beau milieu de ce "continent bleu". L'espace est si vaste, qu'il y a de la place pour chaque initiative.

Je trouve que le caractère trempé d'un marin tel que de kersauson sied parfaitement à la Polynésie. Voici ce qu'il dit dans "Ocean's Songs" : "De Tabarly, Moitessier et Colas... Je suis le seul survivant. Je me dis que je ne vais pas mourir sans avoir vécu en Polynésie... ça devient une évidence, une décision.(...) Je me dis que je dois prendre soin de ce monde-là, que je vais non plus l'aimer, mais le chérir. La Polynésie est éblouissante. Et ce qui fait la beauté des choses, c'est notre attitude personnelle." (...)

"C'est définitivement un pays sans vanité qui a une conscience profonde du "c'est pas grave", "ça n'a pas d'importance". D'où peut-être, cette indifférence douce aux mouvements du monde qui me bouleverse.
Il y a chez eux la décision commune, raisonnable et culturelle que cela n'a pas d'importance, car ils sont loin de toutes les alarmes du globe. Alors que dans nos mondes tout a de l'importance, même la rumeur du tramway. (...)J'aime leurs yeux mi-clos sur nos troubles, nos préoccupations sans importance. "

Je m'arrête là, j'aime tant l'écriture et la tournure d'esprit de Olivier de Kersauson que je vous recopierais tout le livre!

A plus pour d'autres nouvelles
Nat et Dom
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