BORA_MOTU TANE_Paul Emile Victor_récit et photos

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 7 Oct 2011 16:58
![]() Bonjour, Au nord, Bora Bora est couronnée de motus, véritables remparts contre la voracité océane. L'un d'eux, nommé Tane (l'homme en tahitien) séduisit Paul Emile Victor. Un ami lui offrit le tour de Bora en avion, en décembre 1958, tandis qu'il survolait le lagon, PEV écrit dans son carnet de voyage : "nulle part ailleurs au monde". L'ethnologue a parcouru les régions les plus froides du monde, il s'est intéressé au mode de vie des Inuits jusqu'à partager leurs moeurs et prendre pour compagne Doumédia, une femme esquimaude. Pourtant, il tombe littéralement amoureux de Bora Bora, île au tempérament chaud et doux du Pacifique Sud. ![]() ![]() En 1977, à l'âge de 70 ans, il part avec Colette sa dernière épouse vers Bora. Il dira : "Ici (Paris) je suis absorbé, dévoré par mille petites préoccupations qui dévorent mon temps, m'empêchent de penser, de lire, et surtout d'écrire. J'ai décidé de quitter Paris et de m'installer, pour mieux travailler, à Bora Bora." Paul Emile Victor qui avait déjà écrit de nombreux récits de souvenirs rédige à Bora (la Mansarde, 1981; l'Igloo, 1987), des traductions (Poèmes inuits,1951), des études ethnographiques sur les Inuits (la Civilisation du Phoque : jeux, gestes et techniques des Esquimaux d'Angmassalik, 1989). Trente ans après son arrivée sur Bora, il dira: ![]() Si PEV dévore la vie paisible de Bora, il y a aussi connu la ruine! Le cyclone Wasa en décembre 1991 détruit son motu, emporte les 6000 volumes de sa bibliothèque. "L'eau a déferlé comme un torrent de montagne et ça a tout emmené." déclara-t-il à un journaliste de l'époque. Ce cyclone met à mal les finances du couple, PEV vit d'une retraite équivalente au SMIC. En 1993, c'est l'embolie. Loin de le décourager, ![]() Naturellement, Paul Emile Victor partage sa vision de la mort : "Je ne la redoute pas, elle m'ennuie. Je la trouve idiote. La mort, cela m'est égal. Ce qui m'emmerde, c'est d'arrêter de vivre. J'aimerais vivre encore dix, cinquante, cinq cents ans." Quant à sa perception de la religion, il déclare :"Je pense que Dieu existe. Pas sous la forme du barbu assis sur un nuage et qui vous écoute, vous et vos jérémiades et vos tristesses. (...) Les hommes peuvent aussi peu appréhender Dieu que les poissons l'électronique. Avant de se suicider, Koestler a écrit sur son bout de papier : "J'espère qu'il y a quelque chose après.", El bien, moi aussi, je l'espère et si c'est le cas, je ferai tout ce que je pourrai — je n'y arriverai probablement pas plus que les autres — pour faire savoir qu'il y a quelque chose après." ![]() En 1995, la frégate "Dumont d'Urville" quitte le lagon pour les eaux profondes. Elle emporte à bord, le corps de l'explorateur, qui a désiré des obsèques de marin. Amitiés marines Nat et Dom www.etoiledelune.net Sources : Les citations ont été recueillies par Christian Brincourt, M Lasseur et S Granadam entre 1993 et 1995 Les timbres sont issus du site bibliographique : http://www.bookine.net/paul-emile-victor.htm |