LE MARA'AMU_ mara'amu_photos et commentaires

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 26 Aug 2011 23:24
Bonjour,

Les coups de mara'amu sont annoncés plusieurs jours voire une bonne semaine à l'avance. Cela permet de choisir sa stratégie. Les vents de Mara'amu débutent par le sud sud est, puis sud est et le coup de vent se termine par un retour d'alizé d'est. Ces coups de vent apparaissent pendant la période hivernale australe soit de juin à septembre avec un pic dans les mois de juillet et d'août. On nous a parlé d'un dernier coup de semonce annuel qui généralement ébranle le mouillage de Punaauia (Tahiti) avec des vents qui atteignent alors 50 noeuds. Leur fréquence d'apparition dépend de la formation des dépressions australes. Entre les coups de mara'amu, le régime d'alizé d'est s'établit et des périodes de calme reviennent au rythme où la saison passe (périodes mises à profit pour faire des retours dans l'est).

Où sévit le mara'amu?
Il vient du sud, ainsi les archipels des Gambier, des Australes, des Tuamotu et de la Société sont concernés. Seules les Marquises y échappent, subissant leur propre régime de rafales dues aux configurations topographiques des îles. Par contre, la houle remonte jusque dans les mouillages des Marquises les rendant particulièrement inconfortables.

Les symptômes du mara'amu
Vent de sud sud est entre 25 et 35 noeuds, rafales plus fortes possible (mais pour le moment n'avons pas subi plus de 33 noueds). Grains, houle de sud sud ouest pouvant dépasser 5 mètres ajoutée à la houle du vent. Le coup de vent apparaît d'un seul coup, comme le mistral. Il est annoncé à une heure précise par les prévisions météo, et en général il s'y tient! Les dépressions australes insufflent de l'air froid vers la Polynésie, pendant ces périodes l'air se rafraîchit sensiblement (certains matins affichant une vingtaine de degrés pas plus)

Quelques conseils

Evitez de naviguer par temps de mara'amu et prohibez les navigations vers l'est. Ce n'est pas dangereux, mais particulièrement désagréable. Le temps est instable, les grains et rafales fréquentes, la houle croisée atteint des records d'amplitude dans une fréquence courte. La mer est donc cassante.

Aux Tuamotu, les lagons des atolls forment de véritables mers intérieures, il convient donc de trouver par temps de mara'amu un mouillage au sud de l'atoll afin de ne pas subir un clapot qui deviendrait dangereux en raison du fetch énorme. Les passes au vent sont à éviter pendant ces périodes. Il faut également rester attentif au fait que la houle remplissant les lagons plus rapidement qu'ils ne sont capables de se vider lors du renversement de marée peut engendrer un courant sortant qui ne s'inverse pas pendant toute la période. Dans ce cas, il sera totalement impossible de pénétrer dans certains atolls.

Dans les îles de la Société, le problème des passes est limité, car le courant est bien moins important. Néanmoins, les passes au vent ou soumises à la houle de sud sud ouest engendrée par le mara'amu sont à prendre avec d'infinies précautions. La passe de Maupiti, par exemple, est plus que dangereuse en cette période.

La stratégie de mouillage dans les îles de la Société
Au vent, sur fond de sable.
Certains lagons comme celui en face de Vaiare (Moorea) ou de Uturoa (Raiatea), voire de Taha'a s'y prêtent bien : sur fond de sable, il est facile d'y trouver une zone d'évitage sans patates de corail, les ancres tiennent bien. Face au vent dominant, celui-ci est fort certes, mais constant! L'équipage fait le dos rond, l'éolienne est heureuse elle produit plus d'énergie que le bateau ne peut en absorber, le clapot autour du bateau est très présent. Celui-ci rend les baignades moins heureuses, de plus, il faut également rester vigilant au courant provoqué par l'apport d'eau important via la houle qui saute par-dessus le récif. Autre point auquel il faut prêter attention : à côté d'une passe, la houle pénètre parfois au-delà des motus d'entrées créant un roulis certain.

Sous le vent des îles.
En général cette situation est rafaleuse. C'est une question de goût! Il suffit d'apprendre à ne pas sursauter au moindre caprice du vent et que ceux-ci soient les plus espacés possible. Le vent s'immisce dans les vallées, entre les monts, ou saute les collines et tombe sur l'étrave sans prévenir. Cette situation permet par contre de subir un fetch moins important et donc un clapot limité. Le grand désagrément de cette situation se trouve dans les coups de rappels sur la chaîne lors des gifles les plus violentes. Le vent appuie sur le nez du bateau et l'envoie sur un bord pour le rattraper sur l'autre. Cela donne un va-et-vient rapide auquel il faut s'habituer la première nuit.  Attention à certaines situations faussement protégées, souvent le vent fait le tour des îles, et aux extrémités nord ou sud, le vent d'est contrarié par les montagnes rebondit et contourne les pointes.

A plus,
Nat et Dom
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