Nouvelles de Sully_globicephale de curacao_Via Pat de New life

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 11 Dec 2009 16:25
Objet : des nouvelles du mammifère marin sauvé à Curaçao, données par mon amie Pat du bateau New Life, qui est restée là-bas et qui fait partie de l'équipe de bénévoles qui veillent sur Sully.
 
Lien vers son blog où vous trouverez toutes les photos : www.svnewlife.blogspot.com
 
Bonjour,
 
La presse sera sans doute friante de relayer le transfert de l'animal, car il semble que l'on s'achemine vers cette solution. Merci beaucoup à Pat de m'avoir communiquer ces infos que je vous transmets à mon tour.
 
...extrait du blog de déc....
 
"Je sais que vous attendez tous des nouvelles de Sully. Eh bien, je le trouve bien changé depuis la tentative de remise en liberté. Il a l'air de s'ennuyer de l'autre côté de son bassin, il ne vient plus se faire brosser. L'autre matin, il n'a pas même voulu sortir en pleine mer pour son jogging matinal. On dirait qu'il n'a plus le goût, même la nourriture ne semble plus l'intéresser. C'est comme s'il avait réalisé qu'il avait raté sa chance en ne suivant pas les siens.
 
Il lui faudra une bonne semaine pour qu'il retrouve à nouveau l'appétit, l'envie de jouer et de se faire gratter. Cet après-midi, j'étais toute étonnée de voir aux côtés de Georges un vétérinaire des Etats-Unis qui avec l'aide de sa « nounou favorite » stimulait Sully à l'aide d'un flotteur au bout d'une perche, le faisant sauter, le sifflant, le récompensant d'un hareng à chaque fois qu'il touchait la perche.
 
Inutile de vous expliquer ce que je ressens en ce moment. J'ai l'impression que Sully devient un animal de cirque et je réalise que s'il ne retrouve pas la liberté rapidement, il en deviendra un, bien que le Seaquarium de San Diego est avant tout un Centre de recherches. Le plus fameux et populaire des centres aquatiques au monde. Les animaux ne sont pas dressés pour des shows, mais sont là avant toute chose pour que l'homo sapiens puisse les étudier et apprendre leur mode de fonctionnement, et qui sait peut-être un jour devenir aussi intelligent qu'eux.
 
Ce dimanche, des prélèvements sanguins ont été effectués. Difficile de choisir parmi les quelques 200 photos pour vous faire partager l'événement. En premier lieu, il s'agissait de mettre à l'eau et de maintenir un long filet, d'avancer avec ce dernier en y maintenant une tension permanente tout en le resserrant tranquillement afin de retrancher Sully dans un endroit accessible au vétérinaire. Georges tel un père attentionné, accompagne son « bébé » pour les analyses. A aucun moment Sully ne donnera un coup de queue mal-attentionné, ne tentera de fuir, il coopère pendant toute l'opération. Même au moment de la piqure il ne bougera pas.
 
Il est temps maintenant de le ramener dans son bassin naturel, d'ouvrir le filet - Georges restant à ses côtés - de le nourrir, de le brosser et de lui ficher la paix pour la journée. Mais Sully n'avait pas dit son dernier mot. Au moment où Georges le lâche et regagne le ponton, le globicéphale fait volte-face et attrape la jambe de Georges. Rien de grave dira Georges, Sully ne l'a pas fait exprès, ma jambe a rencontré malencontreusement les dents du petit. Ce n'est pas de sa faute.
 
Voilà une autre semaine de passée. Aujourd'hui Georges mesure nageoires, queue, diamètre du corps, etc. il lui donne une des pitances de la journée (il en reçoit 4), mais je vois que l'entrain n'y est pas. Lorsqu'il vient discuter il m'annonce que les résultats des analyses sont excellents. Sully est en pleine forme, il a plus d'oxygène dans le sang que n'importe quel animal sauvage, aucune bactérie. C'est qui est une bonne chose c'est sûr, mais cela veut aussi dire que son acheminement vers les States se dessine à l'horizon. Les mesures, vous l'aurez tous compris, seront pour avoir un hamac adapté lors de transport en avion.
 
A tout hasard, je demande à Georges si tout espoir de liberté est terminé. Et ce dernier de me répondre, la larme à l'oil, non, non, tout le monde reste en alerte au cas où un groupe passerait dans le coin, mais. . Il termine par une petite remarque, avec un sourire forcé  oh avec ses deux futures nouvelles girlfriends Ninelifes and Bubbles, il ne sera pas si mal ! Et puis il ne peut pas continuer à vivre seul, il va tomber dans l'ennui à la longue..
 
Tout le monde s'est attaché à ce gros mammifère, mais, il nous faut rester réalistes aussi, car Sully demande de plus en plus d'attention des humains, il aime se faire remarquer, il coopère avec les bipèdes comme aucun animal sauvage ne le ferait. Est-ce de la reconnaissance pour lui avoir sauvé la vie il y a quelques mois ? En plein océan, il est incapable de survivre seul, alors.
 
Tel un garnement qui veut n'en faire qu'à sa tête parfois. Voici le dernier événement de la semaine. Alors qu'une quinzaine de touristes assistaient à son exercice matinal, à bord du Pélican (un catamaran qui fait du charter à la journée), il décide de disparaître. Quelques clichés pris et hop, plus de Sully. Georges inquiet scrute la surface de l'eau. Aucun signe. Les touristes qui avaient payés la sortie sont déçus bien évidemment. Après une heure de recherches il réapparaît, comme si de rien n'était, il saute, il surfe sur les vagues, il s'éclate comme jamais. Puis il disparaît à nouveau, plus aucune trace durant deux heures. Les touristes cette fois-ci rentrent à leur hôtel, mais Georges lui reste encore en mer.
 
Soudain, une vibration dans la poche, son portable sonne. La volontaire qui fait son « baby-sitting » sur la plage s'inquiète ne voyant pas revenir Georges et son équipe.
Vous est-il arrivé quelque chose avec le bateau ?
Non, non rien de grave, lui répond Georges, on cherche Sully, il a disparu.
Mais, il est là, de retour au bercail depuis un bon bout de temps déjà !
 
Au retour, Georges se positionne pour nourrir son globi favori, l'animal continue à sauter comme un fou, attrapant un hareng pour jouer, sans l'engloutir de suite, aspergeant tout le monde sur son passage. Il ne manquera pas non plus de donner un bon coup sous la planche, manquant de justesse de faire passer Georges à l'eau.
 
C'est comme s'il voulait dire : Eh Eh, vous avez-vu.. je suis un grand garçon maintenant, je me débrouille tout seul. Sacré Sully !
 
J'ai regroupé les événements de plusieurs semaines afin que vous ayez vous aussi - même à distance - l'impression de faire partie de l'équipe des volontaires. Bien entendu, il y aura d'autre nouvelles sous peu."