Fwd: RAIATEA_HEIVA2011_groupe Apooiti_photos

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Wed 27 Jul 2011 00:31
Bonjour,

Les soirées d'Heiva commencent toujours par des discours et une prière. Toute la difficulté est de repérer le moment de la prière. Tout se passant en langue tahitienne, la tâche n'est pas aisée! De plus, les oraisons ne sont pas nécessairement dites d'une voix recueillie ou sobre. Le prêcheur n'est pas repérable, non plus par un habit particulier, on l'a vu en short, tee-shirt et tongs, en chemise à fleurs... Quel qu'il soit, il s'empare du micro en début de soirée, s'adresse aux officiels, il hausse le ton parfois de manière si affirmée, qu'aux premières soirées de Heiva, n'imaginant pas qu'une prière soit débitée sur ce ton, je pensais que c'était un discours politique. Les soirées s'écoulant, et la rencontre salutaire de Raiatéens m'a permis de repérer ce moment où les têtes s'infléchissent en terme de recueillement. Pour autant, le grand silence du public n'est pas de mise, certains continuant à s'exprimer à leur guise.

S'il paraît un peu long, tout ce rituel fait partie la tradition, et de cette manière typiquement polynésienne d'intégrer la religion dans tout, même au sein de spectacles commémorant les scènes les plus païennes de la culture ancestrale.  Après le "Amen" qui ouvre la soirée, une suite de "mauruuru" (mercis) pour les participants achève cette allocution préliminaire.

La soirée débute par les Himene, c'est-à-dire des chants à Capella. C'est un curieux mélange des hymnes religieux apportés par les premiers missionnaires protestants et les chants polyphoniques païens qui étaient pratiqués avant l'arrivée des Européens. Il existe cinq sortes de Himene :
Ute arearea
Ute Paripari
Himene ruau
Himene tarava
Hiemene Papaa

Chaque groupe doit chanter ses textes dans chaque catégorie. Le Ute Paripari est le plus amusant de tous. Sur un rythme enlevé, accompagné d'instruments non traditionnels (guitares, ukulele, harmonica...) les chanteurs improvisent des paroles inspirées par la vie quotidienne, et souvent par le côté charnel de celle-ci. Ces femmes en robes missionnaires déclamant les paroles les plus triviales, souvent mimées par des acteurs aux gestes non équivoques, n'ont pas besoin de sous-titres, et les rires du public sont gage de leur succès.

Après ces effusions de voix, voici que les danseurs entrent en piste. D'abord les petits, puis les adultes. Mais le déroulement du spectacle est le même.

Le chef de troupe présente le thème choisi. Nous avons, alors, droit à un long monologue (toujours en tahitien) déclamé avec conviction, force de gestes évocateurs... (En réalité, nous n'y comprenons rien du tout!). Chaque spectacle est basé sur un grand événement historico-légendaire de la culture polynésienne. Le jury qui donne une note à chaque groupe accorde une importance primordiale à la manière dont le thème sera défendu dans les chants, et mimé dans les danses. Un groupe qui paraîtra excellent au niveau technique, mais qui n'aura pas développé suffisamment le thème ne gagnera pas le concours...

Les critères du jury, pour classer les groupes, sont outre le thème choisi :
- l'orero (déclamation d'un des danseurs expliquant la légende, c'est l'ouverture du spectacle)
- les costumes (le More ou costume végétal, en toute rigueur les danseurs doivent changer trois fois de costumes au cours du spectacle)
- le niveau de technique par type de danse (Paoa, Hivinau, Aparima, Otea)
- les chants et l'orchestre ( selon le thème choisi, une musique et des textes originaux sont écrits)

Place aux images, les petits et Himene aujourd'hui... la suite avec les grands dans prochain envoi

Nat et Dom
www.etoiledelune.net

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