Colombie_Rosario_LIVRAISON A DOMICILE

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 20 Nov 2009 21:12
Objet : La vie tranquille de Rosario, les petits métiers fleurissent sous le soleil.
Photos : Filipe nous livre le déjeuner, Simon en barque et la planche à tout faire.
 
Bonjour,
 
Vous vous souvenez sans doute que lors de notre arrivée à Rosario,  la musique jouait un peu fort. Je vous rassure, elle s'est arrêtée très vite, nous laissant dormir quelques heures avant qu'un bel orage coupe les vents de nord pour nous envoyer 25 noeuds de Sud Ouest.
 
En pleine nuit... nous adorons ça!
 
Et hop... un peu d'exercice sur le pont, pour relever l'ancre, car nous nous approchons des caillasses qui titillent notre jupe arrière. Heureusement que le mouillage était alors désert, nous pouvons en pleine nuit noire (nouvelle lune) relever l'ancre et nous replacer à l'aveuglette. Cela ne dure qu'une heure ou deux, assez pour rincer le capitaine et ramasser de l'eau.
 
Dès le lendemain, le soleil reprend peu à peu le contrôle du ciel. La mer qui était très trouble devient plus claire. Aujourd'hui elle a retrouvé sa belle couleur translucide : un régale ! Depuis cette nuit mouvementée, nous avons passablement eu la même météo. Pas ou peu de vent la journée, il se lève à la nuit tombée et souffle toute la nuit entre vingt et vingt-cinq noeuds. Je pense que le "thermique" influence beaucoup ces conditions. Les orages sont cantonnés loin sur le continent ou vers le sud. Finalement, c'est une situation idéale, nous faisons de l'énergie avec le soleil la journée et avec le vent la nuit. Les batteries reçoivent leur goulée 24h/24, génial !
 
Les alizés sont annoncés pour la semaine prochaine... En attendant qu'ils reviennent, nous vivons au rythme de Rosario.
 
Qu'est-ce que le rythme de Rosario ?
 
Le matin après le petit déjeuner, Ramon et son copain passent en barque. Ils nous demandent si nous désirons du poisson, du crabe ou de la langouste. Nous passons notre commande. Ils partent pêcher sur le récif. Pendant ce temps, leurs copains Simon, Felipe ou Bonito nous rendent visite. L'un nous propose de nous emmener nos poubelles, l'autre nous demande si nous voulons faire un tour dans son village, un autre encore nous propose des colliers fabriqués par sa femme. Tous les habitants de Rosario déploient une belle imagination pour travailler avec les plaisanciers. Au départ, nous avons dû négocier, ils plaçaient la barre très très haut : 30 dollars pour moins d'un kilo de langouste. Mais très facilement nous sommes arrivés à un accord, et baisser le prix de moitié. Je pense que cela leur convient, car aujourd'hui nous sommes 4 bateaux dans la baie, et l'un d'eux nous a dit que le prix négocié par nous a tout de suite été adopté par les locaux. Donc tout le monde s'y retrouve.
 
Nous préférons travailler avec les locaux plutôt que de pêcher nous-mêmes. Nous trouvons que dans la situation économique actuelle de l'archipel, ce ne serait pas juste de nous servir. Ils ont besoin de cet apport pour leur survie.
 
Parfois des petites familles au destin plus difficile viennent à nous. Là, les baluchons de vêtements que j'ai préparés depuis Curaçao font des miracles. Nous les leur donnons, et cela leur plait, car le lendemain, ils reviennent un grand sourire traversant le visage d'une oreille à l'autre... Là, c'est du bonheur partagé !
 
J'avoue que pour notre deuxième visite à Rosario je suis sous le charme. Lors de notre première visite, la première nuit, quatre moteurs hors-bord avaient mystérieusement quitté leurs annexes pour ne plus jamais revenir. Cette fois, l'ambiance est beaucoup plus détendue. Chacun semble de bonne volonté pour tirer parti de la présence des plaisanciers sans vouloir les effrayer.
 
Un coup de génie!
 
Les initiatives pleuvent, mais celle qui a le plus de succès est celle de Felipe. Avec son compagnon Benito, il pêche langoustes, lambis, crevettes, poissons. Au lieu de les vendre vivant aux bateaux, il rentre chez lui, les fait cuire, et il prépare des petites assiettes mélangeant le tout avec des oignons, un zeste de citron et accompagné de toasts. Il passe de bateau en bateau... Il fait goûter les mets... et y goûter, c'est y adhérer... L'idée est géniale, car le lambi c'est bon, mais il faut le battre pendant des heures et le résultat n'est pas toujours à la hauteur. Lorsqu'il est préparé par les locaux, c'est savoureux. Tout le monde s'y retrouve, il vend l'assiette 5 dollars. C'est raisonnable pour nous et de son côté il ramasse plus d'argent que s'il vendait sa pêche non cuisinée. Grâce aux bénéfices de son "petit" commerce, il a pu s'acheter un moteur et agrandir son rayon d'action!
 
Rosario est fait de multiples îles, les voitures ne sont pas nécessaires, elles sont si petites qu'on s'y déplace à pied. Par contre, les distances maritimes sont relativement importantes et tout le monde n'a pas les moyens de se déplacer avec en barque motorisée. Qu'à cela ne tienne, tout ce qui flotte sert. Ainsi, les troncs d'arbres évidés sont les moyens de locomotion les plus utilisés. Il y a aussi, une belle proportion d'anciennes planches à voile. Les locaux y prouvent leur sens de l'équilibre. Ils parviennent sur ces planches à livrer des marchandises de tout ordre, tout en ramant assis sur celles-ci...
 
A plus pour d'autres nouvelles...
Nat et Dom
 
 
PS : pour ceux qui désirent des nouvelles de Sully, mon amie Pat est restée à Curaçao et vous livre les dernières nouvelles sur son blog : www.svnewlife.blogspot.com