Marquises_Dinghy aux soins intensifs_TXT

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Tue 12 Oct 2010 03:21
Bonjour,

Ce matin, nous nous levons tôt, comme à l'habitude. Au petit déjeuner, nous réunissons l'équipage au complet pour décider de l'ordre du jour. Est votée à l'unanimité, une balade en annexe vers les plages du nord de Tahuata. Le temps est clair, le vent semble calme, la mer apaisée. C'est le moment où jamais de faire un raid vers ces plages inaccessibles!

Nous dégustons les merveilleux fruits qui garnissent la table du cockpit : ananas juteux et sucrés, pamplemousses réputés pour leur douceur des Marquises. Un régime de bananes est encore vert et pend au portique. Les mangues attendent leur heure. Le petit déjeuner, accompagné d'une citronnade faite de citrons cueillis à l'arrière de la cocoteraie devant l'étrave, est goulument avalé.

La table déblayée, et nous jetons un regard, vers notre fidèle compagne, notre annexe. Elle a drôle d'allure ce matin. Elle cède à un spleen aussi féroce que si elle avait passé la nuit avec Baudelaire. Cabotine? Non, elle est complètement à plat. Dom, joue les grands seigneurs, et il lui regonfle le moral. Cela arrive à tout, le monde, une mauvaise passe. Surtout à notre dinghy. Depuis que nous l'avons, il se dégonfle régulièrement. Pas complètement, pas suffisamment pour être inutilisable. Il n'a jamais été au top de sa forme. Mais, ce matin, il est visiblement en très mauvaise forme!

Le problème semble plus sérieux qu'un coup de cafard passager. Mis à l'eau, il siffle, souffle, couine, s'évente... Elle est blessée en quatre endroits stratégiques. Comment cela a-t-il pu lui arriver?

Un plan de sauvetage est mis sur pied. Les promenades bucoliques sont renvoyées dans l'échéancier. Le moteur hors-bord est retiré, le capitaine, s'empare des pagaies et rame vers la plage. Il hisse le grand malade à l'abri de la mer. Un seau, du savon... Très vite, les faiblesses sont localisées. Quatre trous et une valve fuient abondamment.

Dom se loge à l'abri de cocotiers qui déploient leur parasol généreux et le protègent du soleil. Il travaille toute la matinée. Son moussaillon prépare à bord de quoi le requinquer à son retour. Et en fin de matinée, je vais le rejoindre pour l'aider à panser les plaies de notre indispensable compagnon.

Hé oui, sans lui, nous serions cantonnés sur notre bateau, impossible de s'approvisionner, de visiter, de s'échapper. Il nous reste un kayak, monoplace, mais il n'est pas suffisamment stable pour imaginer faire les courses avec lui.

Nous n'avons pas élucidé la cause de cette dépression passagère. Mais l'important est de lui trouver un bon traitement. Nous sommes trop loin des grands centres nautiques pour imaginer un remplacement. Pendant que je vous parle, il se repose sur la plage, sous les cocotiers. Nous irons lui rendre une petite visite demain matin, voir comment il se porte.

C'est formidable, car ici, sans craindre qu'elle disparaisse, nous pouvons laisser notre annexe sur la plage, toute la nuit. Il y a peu d'endroits sur cette planète où nous aurions cette confiance!

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Nat et Dom
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