Colombie_Santa marta_ L'aventure c'est l'aventure...

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Wed 4 Nov 2009 20:32
Objet : « Il pleut à boire debout ! »
 
Bonjour,
 
Depuis Guairaca, le fin fond de la Sierra Nevada, aller à Santa Marta est toute une aventure.
 
Personne à Guiraca ne possède de voiture. Les plus riches pêcheurs de cette baie ont une barque en bois motorisée, les autres se fabriquent les barques que vous avez vues dans le courrier précédent. Pour sortir de la Sierra, il faut donc de l'ingéniosité. Notre ami Reinaldo n'en manque pas. Il ne peut appeler quiconque, puisqu'il n'y a pas ici de téléphones cellulaires qui captent de signal, aucune ligne téléphonique... Vous pensez ! Il n'y a déjà pas d'électricité publique amenée jusqu'ici. Comme le dit notre ami :
« Esta no problema »
 
Il nous entraîne donc, vers la route principale, c'est à dire, un chemin cabossé qui a encore, par endroits, le souvenir du bitume posé le siècle dernier. Avant d'y parvenir, il faut traverser la forêt sur un petit tronçon en terre battue. Nous sommes en pleine saison des pluies et les moustiques adorent trouver dans cette parcelle ombragée et humide de nouvelles gambettes à grignoter. Toute la stratégie consiste pour nous, à garder quelques bouts de peau vaillants et donc de marcher plus vite qu'ils ne volent...
 
La prochaine fois, promis, nous penserons à « Monsieur OFF », ou tout autre produit qui les repousse efficacement !
 
Arrivé sur la "grand-route", Reinaldo attend un certain temps qu'une bonne âme motorisée passe. Nous sommes au soleil, les moustiques n'aiment pas cela, nous pouvons donc patienter. Un taxi passe... Un taxi ? En fait, j'appellerais cela une camionnette jaune avec l'inscription Taxi écrite en très petit. Reinaldo l'arrête par de grands signes. Le chauffeur amène de la marchandise aux pêcheurs de Neguange, la baie au nord de Guairaca, il est loué pour toute la journée. Mais il veut bien revenir le lendemain pour nous conduire à Santa Marta. Palabres autour du prix... Ben, oui! Il faut accepter qu'il nous prenne pour des touristes, mais il ne doit pas pousser, non plus, le bouchon jusqu'à ce que ça fasse trop mal...
 
Rendez-vous est pris pour le lendemain (hier) huit heures local. Deux autres équipages se disent partant pour la visite, nous serons donc 7 à partager « le taxi »... Les garçons se dévouent pour voyager sur la plage arrière, et les filles sont invitées à l'intérieur de l'habitacle, à côté du chauffeur. Il reste une place ?
« Ha... ben, Dom... elle est pour toi, tu auras ton matériel de vidéo à l'abri »
 
Les garçons ne croyaient pas si bien dire ! Si au matin, le soleil radieux leur donnait raison de vivre l'aventure cheveux aux vents, la tête au soleil. L'après-midi, le ciel s'assombrit. Alors qu'Eric, notre chauffeur, nous conduit vers la Quinta de San Pedro, la demeure où EL LIBERTADOR Bolivar a passé ses derniers jours, les vannes du ciel s'ouvrent en grand. La plateforme arrière de notre taxi se transforme en jacuzzi, il ne manque que le savon ! Quelle rincée ! Les garçons se protègent derrière un morceau de carton grand comme une carte postale. Ils sont trempés !
 
Eric a pitié d'eux. Il répète...
« Les pauvres, ce n'est que la deuxième fois de la saison que nous subissons une pluie pareille. »
 
En moins de dix minutes, les rues se transforment en torrents de boue. Eric change nos plans et nous conduit, chez lui. Sa charmante femme accueille les garçons dégoulinant et leur prête des serviettes. Nous attendons que cela se calme, dans une atmosphère familiale. Malheureusement, nous ne pouvons rester indéfiniment à Santa Marta. Nos bateaux sont seuls à Guairaca, la route pour revenir ne peut s'effectuer de nuit. Il faut donc trouver un système D.
 
Je vous l'ai dit, nous sommes au pays de la débrouille. Eric transforme la plage arrière en cockpit habitable, couvert d'une bâche.
 
En route et que l'aventure continue...
 
A plus pour d'autres nouvelles.
Nat et Dom
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Michel du bateau Flash 5, est heureux de l'ingéniosité de notre chauffeur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les rues se transforment en torrent.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La jolie femme d'Eric a pitié des naufragés.
Par son sourire elle apaise les coeurs trempés.
En Colombie, l'accueil est un art de vivre.