Galapagos_Isabela_ formalites sortie et... compensation_photos_163

EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Wed 14 Apr 2010 18:10
Objet : Visite à la capitaineria, notre porte-feuille encore plus allégé et un clin d'oeil de notre mascotte.

Photos : caroline, tout son éducation est à faire!

Bonjour,

Hier temps gris et humeur pluvieuse dans le bureau du capitaine du port.

Nous avions rendez-vous à 15 heures. Nous arrivons, ponctuels. Le capitaine nous reçoit pour nous dire, sans explication, qu'il faut revenir à 18heures. Nous lui disons que c'est bien tard. Le soleil sera couché et la marée étant basse, revenir en dinghy au bateau au travers des écueils par nuit noire n'est pas faisable. Il comprend et nous dit de revenir à 17h 30.

Nous utilisons notre temps à faire le plein de victuailles et à récupérer notre lessive. Il reste quelques minutes pour aller jeter un coup d'oeil à nos messageries sur Internet (qui ô miracle! Fonctionne!). Le débit, il ne faut pas rêver, ne s'est pas amélioré. Mais nous parvenons à télécharger nos messages. Nous avons des nouvelles de notre agent basé sur Santa Cruz qui nous réclame 100 dollars. C'est de bonne guerre, bien qu'il n'ait rien fait, puisque non présent sur l'île d'Isabela, il faut le payer. Il veut notre numéro de carte bancaire. Là, c'est un NIET TOTAL! Nous faisons une e-carte bleue. Très pratique, pour un montant déterminé, via le site Internet de notre banque nous créons un numéro de carte, avec une échéance proche, pour le montant demandé. Pas de clonage possible, pas de réutilisation possible et nous pouvons nous acquitter de notre dette.

Il est temps d'aller voir le capitaine. Il est visiblement de très mauvaise humeur. Il nous présente pour notre zarpe de sortie une facture de 114 dollars. L'addition est déjà salée. Avec frais d'agent, nous en sommes à 360 dollars rien que pour avoir le droit de respirer dans les eaux équatoriennes. Nous demandons à voir le détail. Il nous compte à nouveau les mêmes frais qu'à l'entrée : l'utilisation des fréquences radio, frais de réception, balises, bouées, accès au canal (?) et contrôle de contamination... (ces postes n'ont rien à faire dans une sortie!) En plus des postes déjà comptés en arrivant, il nous comptabilise en tant que bateau non commercial posant l'ancre dans son domaine. Et en tant que bateau commercial posant l'ancre dans son domaine.

La moutarde nous monte au nez! Mais nous gardons notre calme. Et... comme l'agent vient de nous proposer son aide contre les 100 dollars qu'il vient de recevoir il est temps de faire appel à son arbitrage.
Téléphone... Le capitaine lui parle, et notre Johnny (c'est son nom) nous dit que les frais sont normaux puisque nous n'avons payé à l'entrée que 31 dollars!
Trente et un dollars??? Mais non...
Il me demande si j'ai la facture du premier paiement. Ben oui... au bateau.
Le johnny parle anglais. Je m'exprime donc plus aisément, et reste ferme en lui disant que non, j'ai payé 360 dollars. Il est hors de question de payer plus. Je lui ajoute que rentrant sur territoire français, je n'ai pas besoin de son Zarpé, et que si son copain le capitaine continue à jouer au méchant, je parts illico. Le Johnny me redemande à parler au capitaine.

Nous retournons dans son bureau. Il efface la cuenta de son ordinateur. Il ne coche plus que quelques cases et l'addition tombe à "40" dollars. De guerre lasse, nous lâchons deux billets de 20. Et tout comme je le disais dans le document précédent. Malgré la guerre des nerfs, une fois que les billets sont sur la table. L'atmosphère se détend. Les mains se serrent, l'humour refait surface... Et on rentre chez soi!

Cela dit, je ne suis pas fâchée de quitter cette ambiance où il faut sans cesse se dépatouiller dans les méandres des logiques floues des administrations corrompues. Entre Venezuela et Galapagos, nous avons joué le jeu depuis quelques années déjà. Nous nous y sommes prêtés de bonne grâce, avec bonne humeur et entrain. Mais il est temps de passer à autre chose et d'aller reposer nos manières philosophiques ailleurs...

En partant, je lui ai demandé quand est ce qu'il retournait sur le continent. Réponse : en décembre. Les équipages de l'an prochain auront donc droit à un autre traitement... Lequel???

Pour finir par une notre joyeuse, car il n'est vraiment pas dans mes habitudes de laisser une si vilaine carte postale. Notre Caroline a besoin d'un brin d'éducation...
Ce matin, j'étais affairée à ranger  la lessive. Le capitaine était tout entier à ses occupations. Lorsque je m'occupe de tâche que je n'aime pas, je me mets toujours de la musique dans les oreilles, et je trimbale mon baladeur en sifflotant. Je vous raconte ça, pour que vous compreniez ma surprise. En sortant vers le cockpit pour pendre le linge, qu'elle ne fut pas ma surprise de me retrouver le nez dans les moustaches se Caroline. Tout était bien fermé, le cockpit barricadé, néanmoins, elle a bousculé nos affaires, s'est hissée sur la table et de là observait tous les faits et gestes dans le bateau.

Quel voyou!!! En plus du travail prévu, voici que se rajoute à mes tâches la désinfection de ladite table et du cockpit. Devant les outils de nettoyage, notre Caroline bat en retraite sur la jupe arrière. Je lui parle, lui dis que je ne suis pas contente... Et ... regardez les yeux qu'elle me lance...

Voilà les deux visages des Galapagos réunis en un seul courriel. Nous oublierons très vite les paperasseries. Et nous ne garderons en tête que la belle expérience vécue chaque jour en compagnie de la faune, mais aussi les gentillesses de Fani, la postière à terre... et de Fabricio... et des villageois, discrets et accueillants.

De la vie, il ne faut prendre que le meilleur... Car nous n'avons pas assez de temps pour le reste!
Nat et Dom
www.etoiledelune.net



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