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EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Mon 12 Apr 2010 17:36
Objet : Visite aux Islas Tintoreras

Photo : pingouins, otaries australes à fourrure, Grapsus grapsus...

Bonjour,

Le mouillage où nous sommes est protégé par un écrin d'ilots volcaniques qui fait partie de la Réserve naturelle des Galapagos. Pour ne pas enfreindre les lois de préservation de l'environnement édictées par le gouvernement de l'Equateur, nous avons pris un guide pour découvrir cet espace si proche de nous.

Fabricio vient nous chercher à 14 heures au bateau. En montant à bord de sa barque, Dom et moi avons la même pensée :
« tant pis si ça ne vaut pas le coup... »

Pourquoi cette réflexion?

Parce que nous pourrions très bien nous y rendre seuls, les lagunes sont à portée d'annexe. Nous ne comprenons pas, pourquoi cet espace n'est pas libre d'accès? Et puis, vu du mouillage, il semble qu'il y ait un amas de lave, sans autre intérêt que les contrastes de couleurs. En plus, les otaries, les pingouins, nous les voyons tout autour du bateau... Pas besoin d'une excursion spéciale pour partir à leur rencontre...

Mais la curiosité est trop forte, après tout, nous ne risquons que les 10 dollars que cela coûte.
En réalité, nous passons 3 heures bouche bée.
L'excursion se fait pour partie en barque, à pied sur des sentiers balisés, et à la nage dans les eaux calmes des lagunes.

Cette excursion accompagnée de Fabricio a donné une tout autre dimension à notre perception de la faune marine. Vous le savez, nous sommes entourés d'animaux dont la familiarité n'est plus une légende. Les animaux marins jouent avec notre quille, s'installent à bord de notre Etoile depuis le début du séjour. Mais... nous ne soupçonnions pas l'ampleur de la population de pingouins, d'otaries et des iguanes adultes. J'avais, pour être sincère, l'impression qu'il y avait une grosse famille de pingouins, et une ou deux familles d'otaries. Au bout de quinze jours, je pensais avoir fait connaissance avec tous les individus. A présent, je sais que c'est une tâche impossible.

Les Tintoreras sont des lagunes vraiment particulières, elles abritent bon nombre des animaux endémiques des Galapagos : fous à pieds bleus, pingouins, iguanes... Et puis aussi, nos incontournables amies à moustaches!

Des amas de lave acérée ressemblent à d'immenses lézards lovés autour de lagons de couleur émeraude. Des croissants de lune noirs érigent leurs picots incisifs face à la houle rageuse qui s'abat en rouleaux menaçants. Le dos rond, les îlots protègent des plages blondes. A l'ombre des palétuviers, sur le sable frais, des centaines d'otaries somnolent. Les couples sont allongés côte à côte. Quelques mâles gardent leur nageoire sur le flanc de leur compagne. Un gros oeil rond nous surveille derrière un tronc. Un museau plein de sable se soulève et bâille...

Leur plus féroce prédateur est le requin. Il rôde dans les parages et attend les proies faciles à la sortie des Tintoreras. Par contre, à l'intérieur de cet archipel lilliputien, les espèces opèrent une trêve. Les otaries et les requins viennent s'y reposer. Les requins par centaines ont jeté leur dévolu sur un couloir exigu, une particularité géologique qui est devenue leur hamac à sieste.

Heureusement que ces requins respectent l'antre des Tintoreras. Car ils seraient responsables d'un vrai carnage s'ils s'en prenaient aux pingouins qui lézardent à la surface de l'eau. Ils sont comiques. Ils font du snorkeling... S'ils sont assez petits pour servir d'amuse-bouche aux requins, ils sont néanmoins agiles et suffisamment rapides pour leur échapper. Les pingouins, originaires des eaux froides des océans boréaux, ont dû profiter de courants portants pour parcourir près de 14 000 km et s'établir aux Galapagos. Les îles du nord aux eaux plus chaudes n'ont pas de colonies de pingouins. Ces derniers préférant les eaux froides du sud de l'archipel et s'établissent de préférence à Isabela.  

Sur la côte au vent des ilots, nous trouvons les roches tapissées d'iguanes de mer. Je vous en parlais l'autre jour, nous avions rencontré quelques adultes. A Tintoreros, toute la population est de garde. L'emploi du temps de la communauté est bien réglé. Le matin, les adultes partent en mer. Ils se jettent dans les rouleaux de l'océan, prennent une grande goulée d'air et passent 40 minutes au fond de l'eau, à brouter les pâturages d'algue. Lorsqu'ils remontent à la surface, ils doivent déjouer les facéties des otaries. Celles-ci ne leur veulent aucun mal, mais à la faveur d'une humeur badine, elles leur attraperont la queue, les décrocheront de leur aire de nourriture... Pauvre lézard. Il n'a pas le tempérament joueur! Ca se voit! Lorsqu'ils retrouvent les roches calcinées par le soleil, il leur faut de nombreuses heures pour réchauffer leur corps. Ils passent donc le restant de la journée, au soleil à éternuer.
Pourquoi éternuent-ils?
Ils doivent évacuer le sel emmagasiné dans leur nourriture. Ainsi, les voit-on envoyer du fin fond de leurs narines des gerbes d'eau.

La zone est également prisée par les fous à pieds bleus. En période de reproduction, ils perpétuent leur drôle de parades amoureuses. Levant leurs pattes le plus haut possible, dévoilant leur panache avec ferveur. Le bleu de leur patte est immanquable!

La balade se termine en masque tuba palmes. Les grosses tortues sont là, toujours aussi nombreuses, peu farouches, elles dînent tranquillement à quelques mètres de nous. Les requins pointe-blanche se font discrets et laissent le champ libre aux demoiselles. Je veux parler de ces adorables poissons noirs aux nageoires et à la bouche jaune. Leurs lèvres pulpeuses envoient en permanence de gros bisous. Ils sont confiants, curieux de mon appareil sous-marin et viennent beaucoup trop près. Je n'ai pas le réflexe de programmer ma caméra en mode macro et je rate une série inouïe de clichés! (aie aie aie... les amateurs!)

Lorsque nous revenons au bateau, mademoiselle Caroline est là... tranquillement, elle lève un quart d'oeil pour s'assurer que c'est bien nous. Et replonge dans sa sieste, à l'ombre de notre taud.

Suivent trois autres courriels, l'internet marchotte, je dirais même "marchotouille"... alors on relance la machine tant qu'elle le veut bien

Nat et Dom
www.etoiledelune.net

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