Tout est sujet à bonne humeur
EtoileDeLune
nathalie & dominique cathala
Fri 23 Oct 2009 16:43
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Aruba le 23 octobre 2009 Sujet : La politique, c'est beaucoup plus facile qu'on ne le pense! La preuve en image... bonjour, Lors de la visite de nos amis suisses du bateau New Life, nous retournons à Oranjestad. C'est l'occasion pour nous de constater la fuite des bateaux des riches vénézuéliens. Ceux-ci veulent échapper aux nouvelles règlementations du Président Chavez, et se réfugient à Aruba, le temps de trouver une solution à leurs "petits problèmes" fiscaux.  Grâce à nos amis, nous rencontrons Maria. Elle est rémunérée par les hôtels, pour faire la liaison entre ceux-ci et les plages, dans un petit "shuttle" électrique. Celui-ci, lorsque la circulation impose des arrêts, a des réticences à redémarrer. Mais cette pseudo panne à répétition n'entache absolument pas la bonne humeur de Maria. Par un violent coup de rein, qu'elle donne depuis la position stratégique qu'elle défend derrière son volent, elle remotive le petit moteur électrique, qui toussote sous le poids des arguments et redémarre... En quelques minutes, nous savons tout d'elle. Elle est née en 19XX, elle est du 18 décembre. Sagittaire, comme moi, nous nous sentons en famille, et elle révèle que le 18 est son chiffre fétiche. Ce sera donc le jour de son anniversaire, qu'elle se mariera. Elle ouvre son porte-feuille et nous montre son heureux élu, beau-grisonnant, les tempes brillantes, l'oeil vif... Nous lui souhaitons du bonheur, celui qu'elle attend. Elle a vécu en Belgique de 1977 à 2006, ses enfants, y vivent toujours et viendront pour les noces... Quand elle parle, Maria mélange tout, le français, l'espagnol, l'anglais et le flamand. Elle représente à elle seule, le Papiamento (langage des îles ABC) Son accent belgo-créole assure la cohésion de l'ensemble : une pure merveille! Elle rayonne d'une généreuse gaieté. Lorsque nous passons devant le parlement, Dom lui dit qu'il se souvient avoir vu une manifestation lors de notre passage en 2008. A cette évocation, notre Maria s'allume comme un lampion. Zébulon est sorti de sa boîte! A l'époque, les jaunes étaient au pouvoir. Elle fait une grimace qui en dit long sur ce qu'elle en pense. Ils ont si mal géré l'île qu'ils l'ont conduite au bord du gouffre. Les insulaires, en colère de voir leur île dépérir, ont assiégé le parlement. Le premier ministre prisonnier de ses locaux, n'a pas apprécié. Il a déclenché une bombe dans l'enceinte parlementaire. "Tu peux encore voir les trous dans la toiture." Pour étayer ses dires, Maria prend à droite (nous étions sensé continuer sur la grand-route...) Elle fait le tour. Effectivement, le toit ressemble à un vrai gruyère, un peu comme si des météorites étaient passées au travers des tuiles. Et dire que nous pensions que l'île était l'une des plus calmes de l'arc antillais... C'est que les habitants, sur leur petit caillou perdu dans l'eau, trouvent à s'occuper... Mais attendez, ce n'est pas tout.  Maria nous raconte que le premier ministre
assiégé, a manqué d'intelligence. Il a appelé les forces de l'ordre,
faisant croire que c'étaient les manifestants qui avaient occasionnés
des dégâts à la bombe. Mais tout seul face à ce remue ménage, il a dû
sortir... Morale de l'histoire : des élections anticipées. Conséquences d'actes irréfléchis : un procès pour l'ancien premier ministre. Et des insulaires vigilants! Le 25 septembre dernier, les VERTS ont gagné, nous dit Maria en levant un bras vainqueur, comme s'il s'agissait d'une partie de catch! Elle y croit beaucoup, ce sont des démocrates écologistes. Elle veut que son île vive et vive bien, et en bon ordre, et surtout avec une bonne gestion. Maria, tout comme ses compatriotes, est fière de son île. Elle était si peinée de voir les dégâts infligés à ce qui représente la loi (à laquelle elle croit encore), qu'elle et ses compatriotes, ont travaillés pendant plusieurs semaines à restaurer le parlement. Armés de pots de peintures, les habitants, se sont mis à l'ouvrage en dehors de leurs heures de travail pour redonner du lustre au bâtiment qui les représentent. UNE BELLE LEÇON DE CIVISME! N'y a-t-il pas, pour nous Occidentaux qui ne croyons plus à rien, de la graine à prendre de ces gens, qui s'arment de pots de peinture pour remettre en état ce qui leur appartient, soit les bâtiments publiques? Les commerçants de l'île ont tous contribué à fournir les matériaux pour réparer les dégâts. Ils sont encore en train d'y travailler au moment où nous passons. Maria revient côté rue principale. Elle arrête sa machine infernale, et dans de grands éclats de voix et de klaxon, elle alpague, un homme qui nous fait coucou. Nous faisons un grand coucou, nous aussi, et je prends la photo... Maria, nous dit ensuite, que nous venons de photographier, l'un des sept ministres nouvellement élus. C'est bien la première fois de ma vie que j'assiste à une sortie ministérielle. Heureusement que j'ai pensé à prendre un cliché. Vous le voyez... ici, tout se passe avec tellement de naturel. Pas de chichi, les ministres, les insulaires, les touristes, tous sur le même échelon. C'est pas beau ça? Je pensais que la politique c'était beaucoup plus compliqué que ça... Qu'il était difficile, une fois un homme élu, de le rendre à la raison. De lui rappeler, qu'il travaillait pour nous, car c'était nous qui étions derrière le bulletin de vote et que l'argent qu'il utilisait était le nôtre... à nous tous. Qu'il fallait qu'il fasse attention et gère cette bourse en bon père de famille soucieux de ses ouailles... Dans l'île d'Aruba, les insulaires ont su rappeler à leurs élus quelques principes de vie et de respect. Chapeau bas! Espérons que le prochain gouvernement réponde à leurs attentes. Sur ces bonnes pensées à méditer, je vous laisse jusqu'au prochain clin d'oeil. Toute notre amitié marine Nat et Dom de l'Etoile de lune  La marina de Oranjestad bondée de bateaux vénézuéliens. Pour la première fois de sa vie, le manager a dû ouvrir une liste d'attente. Sander ne croit pas que cette situation perdurera, certains propriétaires trouvent des arrangements, afin de rentrer au pays. Du jour au lendemain, la marina peut se vider.  Le 18 décembre Maria sera aux bras de son époux sur les marches du palais du gouverneur. C'est là que se passe le mariage civile, après, ils iront à l'église.  Il reste dans l'île encore quelques belles maisons d'architecture coloniales. Elles mélangent créolité et style hollandais, dans des couleurs vives. Ici, de "suikertuin" : le jardin du sucre |