Vendredi et samedi 19 et 20 juillet 2024

Après une bonne nuit de sommeil et un déjeuner copieux nous décidons de descendre l’annexe et d’installer le moteur Suzuki à la découverte de Lady Musgrave Island. Nous devons slalomer autour des patates de corail et des hauts-fonds et nous arrivons devant une plage de coraux morts et de sable fin. Il y a d’autres annexes sur le sable, tous attaché à un rocher avec une chaîne ou un bout. Zut nous avons oublié de prendre une corde afin de fixer l’annexe. Nous sommes à marée basse de petite amplitude. Nous poussons encore un peu l’annexe sur le sable afin d’avoir plus de sécurité.

Lady Musgrave est l'île la plus méridionale de Capricorn Cay et la seule île corallienne de la région entourée d'un vaste lagon turquoise. Situé sur un récif vivant de 12 km2 le lagon protégé s'étend sur huit kilomètres autour de l'île. L'île est entièrement constituée de polypes coralliens et recouverte d'une forêt dense de pisonias, de chênes verts et de pandanus. À l'exception d'un sentier de randonnée à travers la forêt, de toilettes à compost pour le camping et d'un "phare", le reste de l'île est entièrement vierge.

Pierre-Yves et moi déambulons sur le sentier puis le long de la plage. C’est tout simplement magnifique. Nous traversons le camping ; il y a quelque tentes… que peuvent bien faire ces campeurs à cette époque de l’année ; probablement du snorkeling ! Nous continuons notre balade et tombons sur une équipe de 7 volontaires qui déracinent des plantes qui ne sont pas endémiques. Ce sont les oiseaux qui viennent du continent et dont les fiantes ont des graines. Nous papotons un peu : ils sont là pour 4 jours et c’est eux qui dorment dans les tentes. Nous continuons notre balade le long de la plage, contemplons la belle nature. Tout d’un coup je vois au loin notre annexe qui navigue toute seule au milieu des coraux… M et M la marée est montée plus rapidement que nous le pensions. Pas besoin de réfléchir que faire : à fond je cours, enlève mon pull, et mon bonnet, laisse mon natel sur la plage et pas le temps pour enlever les pantalons et le reste et heureusement que j’avais mis des bottes. A grandes enjambée je marche sur les coraux (attention de ne pas tomber car les coraux coupent) et plantes aquatiques afin d’essayer de rattraper l’annexe qui s’éloigne tout tranquillement. Ouf j’y arrive et la ramène au bord de la plage… quelle erreur de néophyte et on n’y reprendra pas !

Retour sur Brainwave et on remonte l’annexe et le moteur. Je profite de me baigner dans l’eau du lagon. 25,4 degrés au thermomètre de Brainwave… je n’y crois vraiment pas car je reste à peine 2 minutes que je suis déjà congelé. 2 petits requins de récif passent et Pierre-Yves les voit terrorisé. Lui qui vient d’acheter tout l’équipement de snorkeling, il n’est pas prêt de mettre un pied dans l’eau. Le soir nous mangeons les délicieux reste de la veille.

Nous quittons Lady Musgrave Island le matin à 08h00. Prenons le même itinéraire pour sortir de l’atoll. À l’extérieur du résif nous hissons la GV avec un ris puis déroulons le génois. Il fait un temps magnifique, 10-15 Nd de vent du nord et presque pas de vagues. Nous serons au près pour environ 30 MN. Afin d’arriver à notre destination du soir, nous devrons faire quelques virements ce qui va prolonger notre parcours d’environ 30 %. Il faut donc se préoccuper de l’horaire afin de ne pas arriver de nuit à notre prochain mouillage.

En début d’après-midi le vent mollit et nous mettons en route Obélix ; après 90 minutes le vent reprend et change de quelque 20 degrés de direction, ce qui est top pour nous car plus besoin de faire des virements pour atteindre notre mouillage et donc un gain de temps. Le voilier glisse sur l’eau a 8,5 Nd. À tour de rôle nous prenons la barre ; quel plaisir et quelles sensations. À 15h30 nous arrivons tout près de l’entrée du canal. Nous affalons les voiles, préparons l’ancre et deux amarres s’il y a la possibilité de se mettre à la bouée. Tout gentiment nous entrons dans l’estuaire car il y a plein de hauts-fonds et la profondeur ne dépasse pas les 3,5 mètres. Nous sommes à marée montante et le courant est déjà fort : 2,5 Nd. Au fond de la baie, bien à l’habit, il y a beaucoup de voiliers, des catamarans pour la plupart car la profondeur de l’eau ne dépasse pas deux mètres (le tirant d’eau de Brainwave est de 2,45 m). Deux bouées sont libres à l’extérieur, malheureusement pas très à l’abri du vent important qui est planifié pour la nuit. Approche très lente vers la bouée. Pierre-Yves couché sur le balcon de Brainwave afin de récupérer la corde de la bouée. Brainwave est très haut au balcon et malheureusement Pierre-Yves n’arrive pas à prendre la corde et en même temps perd la gaffe qui tombe dans l’eau. Il faut absolument la rechercher avant que la marée l’emporte trop loin. Il y a le courant et les hauts fond … ouf on peut récupérer la gaffe depuis la plateforme arrière de Brainwave. Nous décidons de prendre la bouée depuis l’arrière du bateau Pierre-Yves se met sur la plateforme. Je cule gentiment et arrivé à la bouée Pierre-Yves peut passer notre amarre dans la boucle de la corde de la bouée. Bon après tout ça il faut faire pivoter le bateau afin que Brainwave soit amarré depuis la proue ! Voir croquis. Pour faire pivoter Brainwave je m’aide avec Obélix et aussi avec le propulseur d’étrave (Le propulseur d’étrave est une petite hélice positionnée à l’avant du bateau, sur son étrave. En fonctionnement, son tournoiement va pousser l’eau perpendiculairement à l’axe du bateau, et donc aider à le diriger. Selon son sens de rotation, elle va permettre de faire pivoter l’étrave à bâbord (gauche) ou à tribord (droite). Sa place n’est pas choisie au hasard, mais de façon millimétrée. Il doit être placé sous la ligne de flottaison, mais en même temps être proche de l’étrave du bateau) mais rien n’y fait et en plus une amarre vient se bloquer dans le propulseur qui devient inutilisable. M de M. Le soleil se couche et il nous reste que quelques minutes avant la nuit et après il n’est plus raisonnable d’aller dans l’eau pour servir de repas aux requins. Donc en trois minutes je mets ma combinaison de plongée, mon masque, Pierre-Yves me prête ces palmes et je plonge dans l’eau froide et foncée. Le courant est tellement fort que Pierre-Yves me tire avec un bout jusqu’à l’étrave et je parviens qu’à moitié à enlever la corde qui entoure le propulseur. Je nage jusqu’à la bouée pour mettre une autre amarre mais malheureusement celle-ci est trop courte !!! Retour sur Brainwave en perdant une palme dans le courant ; avec le courant et le vent le voilier pivote et la corde se libère du propulseur. Après plusieurs tentatives, nous arrivons à amarrer Brainwave proprement à la bouée ! 120 minutes pour le faire … alors qu’on se met à une bouée en 5 minutes !

Petite douche chaude et apéro. Pierre-Yves nous prépare de délicieuses pâtes à l’huile, ail et parmesan ; un régal