La pêche miraculeuse
pos: 10:45.657N 040:12.096W / Cap 275 (26.11.21 /UTC 16h10)
Lundi 22 novembre La pêche miraculeuse
Quand on
traverse une immensité comme l’Océan Atlantique, on rêve de pêcher le poisson de
sa vie, donc au moins un magnifique thon pour nourrir pendant plusieurs jours
l’équipage. Comme responsable de la pêche sur Brainwave c’est à moi qu’incombe
cette difficile mission. Bon, il faut savoir que mon expérience de la pêche se
limite à une semaine par année passée sur de petits lacs au Québec avec mon fils
Adrien. Nous y avons pratiqué la pêche à la truite à partir d’une barque équipée
d’un moteur électrique. On a pris de nombreuses et belles truites dans ce
contexte, tout un exploit pour nous, l’Océan c’est tout autre
chose… Prenant
ma mission très au sérieux, j’ai installé la canne à pêche dans le support prévu
à cet effet, à la poupe de Brainwave, côté tribord. Cette canne est un objet de
collection. Offerte par Blaise, grand navigateur devant l’Eternel, marin
expérimenté et ami de longue date de Nicolas. C’était celle de son père, elle a
donc toute une histoire de poissons pêchés à son actif. Cette canne est ancienne
et très robuste. Lundi
matin, le 22 novembre, je mets un Rapala (appât) en bout de ligne dans l’espoir
de pouvoir remonter un thon. Bon, la vitesse du bateau est trop rapide pour
pêcher mais l’envie dépasse la raison. Alors, encouragé par mes petits camarades
je fais des essais. C’est à une vitesse du bateau de 6 à 8 nœuds que je laisse
se dérouler le fil sur une distance d’environ 150 mètres. Le Rapalat plonge et
reste sous l’eau durant quelques heures. Tout à coup le moulinet se met en
marche, un poisson a mordu au Rapala, le fil se déroule à une vitesse
phénoménale. On sort le filet, Claude enfile ses bottes, Georges prépare le JB
pour endormir le poisson, Nicolas prends des photos du futur exploit, Mario
tente de ralentir le bateau, Marco et Kim encouragent la manœuvre. Complètement
énervé, je freine doucement pour ralentir le déroulement du fil mais le poisson
est tellement gros et puissant, l’allure du bateau beaucoup trop rapide, boum,
un choc puissant rompt le fil nylon qui est pourtant prévu pour prendre de gros
poissons. Immense déception !!! Tout est à recommencer. Ne perdant pas
courage et comme il me reste suffisamment de fil je mets un nouvel appât en
forme de poulpe avec un hameçon adapté pour la pêche à la traîne. La poulpe
artificielle vogue à la surface, derrière le bateau, jolie image. Quelques
heures plus tard même scénario ! Trop gros poisson, trop de vitesse et
cette fois c’est le restant du fil qui part avec la prise…La pêche miraculeuse
n’a pas eu lieu mais j’ai acquis un peu plus d’expérience… Mes amis
équipiers m’ont désigné King of the Day pour récompenser ma ténacité dans
mon rôle de responsable de la pêche. Merci pour cet encouragement les amis,
grâce à vous je garde le moral !
Pour le reste Georges a bricolé un nouveau fil avec des appâts, mais le
poisson n’est toujours pas au rendez-vous ! Finalement, sans le vouloir, on
a quand même pris un peu poisson, mais des poissons volants que l’on retrouve
souvent, le matin, échoués sur le pont, même qu’il y en a deux qui sont entrés
par le hublot du carré et ont atterri à mes pieds pour l’un et l’autre sur
l’oreiller de la couchette de Georges…Je suis certain que la pêche sera plus
prolifique dans les Caraïbes, surtout au marché aux poisson de Fort-de-France en
Martinique. Juste
avant de vous quitter je dois vous dire encore que nous avons, ce jour-là, fait
une rencontre magique, celle d’un cachalot qui nageait en sens inverse de notre
bateau, nous l’avons croisé à moins de 50 mètres et donc pu l’observer un court
instant. Superbe cet animal d’environ 10 mètres. Belle
lecture et bien à vous Denis Alber
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