pos: 08:35.567 S 127:10.672 W (entre Galapagos et Marquises)

En 1842, le navire français La Reine Blanche arrive en baie d’Atuona, sur la rive sud de l’île d’Hiva Oa, dans l’archipel des Marquises. Les habitants de l’île, se sentant menacés, le prennent pour cible. Réplique des colons français, à coups de canon sur le village. Plusieurs chefs marquisiens sont ensuite capturés, puis exilés à Tahiti pour « Trahison ». Evidement : ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’histoire. La Baie des Traîtres porte ce nom depuis ce sanglant épisode. C’est notre objectif final de traversée. Sympa, non ?

Le village d’Atuona, dominé par le Mont Temetiu, plus haut sommet des Marquises avec ses respectables 1’262m, est donc le chef-lieu de la plus grande des îles Marquises qui, elles-mêmes, ne sont qu’une des composantes de la Polynésie française. Il y a également les Tuamotu et, à 1’500km de là, Tahiti et ses îles plus connues.

La présence de nombreux polynésiens – probablement 100'000 - est attestée depuis le 16ème siècle, notamment avec le développement d’une architecture monumentale pour les cérémonies (les fameux Tiki) et un type d’habitat sans comparaison dans cette région pacifique.

En « dézoomant » encore plus, il faut comprendre que la présence de l’homme en Polynésie représente ni plus ni moins que la dernière étape du peuplement de la planète, en raison de son éloignement avec… tout ! Les Marquises étant, à l’exception de l’île de Pâques, les plus orientales de toutes les îles, il semble logique qu’elles aient été parmi les dernières à être découvertes par les aventuriers partis d’Asie du Sud-Est, probablement de Chine et de Taïwan. Au bénéfice de connaissances atronomiques incroyables pour l’époque, les marins se repéraient en suivant le Chemin d’étoiles, les « rua ou ». Au fil de la nuit, sur le pont de leurs grands catamarans à 2 mâts pouvant accueillir 50 passagers, ils reconnaissaient les étoiles-guides qui apparaissaient à l’horizon, dans la direction de l'île à explorer.

Retour au siècle passé. En 1920, la population autochtone, décimée par les maladies apportées par les colons, est en voie d’extinction. On ne dénombre plus guère que 2'000 habitants, chiffre aujourd’hui quadruplé.

Nous découvrirons bientôt cette île sauvage et préservée, bien éloignées des clichés d’atolls Bora-Boresques. Et, avec un peu d’audace, nous irons peut-être voir KAHA…

Vivement demain ! HP