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Les gens voient la navigation comme des moments de calme et de farniente, hors, il n’en n’est rien. Beaucoup de tâches journalières font partie de notre quotidien.

Au lever, préparation du petit-déjeuner. En général nous mangeons de la salade de fruits préparée avec des fruits mûris naturellement, que c’est bon. Pain, tartines et yogourt, café ou thé à choix, un œuf ou un morceau de fromage viennent compléter ce repas. Vaisselle, puis préparation du thé pour la journée, voire d’un bouillon pour les malades, c’est important de boire du chaud même dans un climat tropical.

Après le petit-déjeuner nous faisons chaque matin une réunion pour faire le bilan des quarts de la nuit, le moral de chacun, l’organisation des prochaines vingt-quatre heures.

Suivent le contrôle des niveaux d’huile du moteur principal et du deuxième moteur qui est une génératrice qui sert à recharger les batteries et à faire fonctionner le désalinisateur, contrôle de certains boulons sur le mât et la bôme, contrôle du niveau des batterie. Il est très important de vérifier le matériel technique. Nous devons mettre tous les atouts de notre côté, même si l’on n’a pas retrouvé le jeu de yass apporté par Claude.

Il faut également nettoyer les toilettes, désinfecter les mains courantes du carré et des balcons. Tout faire pour que le bateau soit bien propre, éviter un maximum les bactéries avec cette chaleur et la promiscuité. Il nous arrive aussi de faire un moment de sieste durant la journée. Nous préparons à manger pour le souper. A midi, généralement on mange des sandwichs ou une salade faite avec les restes de la veille, tout dépend de la météo.

Le soir nous commençons le tournus des quarts à partir de vingt heures. Chaque quart dure trois heures, ce qui en fait quatre jusqu’à huit heures du matin. Les quarts de jour sont organisés de manière plus flexibles. Durant la nuit, par gros temps, même si l’on s’étend dans notre couchette, il est difficile de fermer l’œil tant on est secoué dans tous les sens avec les grincements de la structure du bateau et le déferlement de l’eau sur la coque. Quand on navigue de nuit et que les conditions sont difficiles, comme on les a régulièrement eues, c’est très stressant. Heureusement que nous avons un radar qui permet de détecter les grosses vagues, depuis cinq mètres, les autres bateaux, dont des cargos de transport divers, et surtout les grains qui amènent des vents violents et du mauvais temps, là les zones indiquées sur le radar sont rouge foncé, alors il faut être très vigilant en prévoyant en réduisant la voilure au plus vite pour éviter le sur toilage.

Chaque jour amène son lot de surprises et de bonheur. C’est une expérience qui vaut vraiment la peine d’être vécue.