L’atoll de Fakarava

BRAINWAVE
Nicolas
Wed 31 May 2023 17:08

 

pos : 17:29.310 S 149:32.395 W (Tahiti, arrivée à Papetee au matin du 31.05.23 à 06h55)

 

 

Nous avons passé quatre nuits sur l’atoll de Fakarava, une au nord, une au centre, deux au sud.

Au nord se trouve l’aérodrome et le petit village de Rotoava. Nous avons débarqué à 11h45, alors que les quelques magasins du village fermaient pour la sieste. Nous avons juste pu acheter quatre bouteilles de Schweppes à la station-service avant de nous mettre en route pour le seul établissement ouvert, le Pearl Havaiki Lodge. Vacances scolaires obligent, les autres restaurants étaient fermés. Le village est tout en longueur, articulé de part et d’autre de la rue principale, peut-être la seule rue. 45 minutes de marche sous un soleil de plomb. Ben et Janette de Liberty, Denis, Caroline et moi avons pris notre courage. Nicolas nous a accompagné un moment, dans l’espoir de manger avant de plonger, mais les contraintes horaires (eh oui, même sous ces latitudes) ont conduit notre tour-du-mondiste à renoncer. Chemin faisant, nous avons vu l’école de l’atoll, une seconde épicerie, une boulangerie, un très joli magasin de perles et de bijoux, une pizzeria à l’emporter. Un grain arrive. Nous nous réfugions tous hilares sous le petit toit d’un ancien débit de glace ou de boissons pour échapper à la brève pluie diluvienne. Enfin nous arrivons au Pearl. Nous y retrouvons Torsten (de Seeside) et mangeons de délicieux poissons crus. Dans le village, l’ambiance est bon enfant et la population très sympathique. Au retour, nous faisons nos achats.

Le lendemain, en descendant vers le sud, nous découvrons au bord du chenal un délicieux petit havre. Nicolas ne résiste pas. Après un repérage en annexe, nous jetons l’ancre au milieu de nulle part. La végétation sur la côte est vierge. Le bord de l’atoll recèle quelques patates de corail, gage de richesse piscicole. Le bateau ancré, nous passons aux choses sérieuses pour un moment inoubliable de snorkling au milieu d’une multitude de poissons colorés batifolant autour de coraux jaunes, bleus ou ocres. Une nature vivante. Un grand moment. Déjà le soleil faiblit. C’est le moment de monter en tête de mât pour voir les choses de haut. La vue circulaire est extraordinaire. L’atoll révèle une partie de ses secrets, l’océan au-delà des cocotiers, la houle qui se fracasse sur les récifs de corail, les cocotiers dans les couleurs chatoyantes du soir. Un moment paisible loin de la fièvre humaine.

Nous avons ensuite passé deux nuits au sud, devant le village de Tetamanu, au bord de la passe sud de cet atoll. Un village en pierre ou plutôt en corail a été édifié sur le principal motu à la fin du 19ème siècle. Eglise, maisons diverses, allées bordées de pierres verticales. Deux rue principales, parallèles et une diagonale constituaient le village de l’époque. Malheureusement, un raz-de-marée a tout emporté en 1906. L’église refaite subsiste, de même qu’une maison qui arbore fièrement son année de construction 1867. Pour le surplus, il ne reste que des carcasses des maisons de l’époque et les allées qui continuent à structurer l’atoll. Repeuplé depuis, le motu abrite une petite communauté familiale très sympathique et accueillante, sauf Rosina, la tenancière de la pension qui ne nous considérait pas comme des clients, à notre grande surprise, et qui refusait de servir quelqu’un de mouillé (ce qui est le comble au bord du lagon et à côté du centre de plongée, partie intégrante de la pension). Des petits bungalows très simples ont été construits au bord du lagon, pour les besoins de la pension. L’essentiel de la population vit dans des maisons un peu plus à l’intérieur, pour certaines très bien tenues, pour d’autres plus simples et plus aléatoires. Tous est ouvert en permanence, compte tenu de l’humidité ambiante. Les allées de l’époque sont bordées de lampadaires. Un petit pont en bois permet d’accéder à un modeste motu contigu sur lequel sont construits une douzaine de petits bungalows plus simples. A noter qu’ils sont plus sportifs. Lors d’une houle de 7 mètres en 2020, les hôtes ont dû être évacués encordés au travers de l’hoa (espace recouvert d’eau entre les motus), le courant ayant emporté le petit pont et menaçant d’en faire de même des touristes.

Le snorkling dans la passe sud, en se laissant porter par le courant, s’est révélé exceptionnel. Plusieurs requins dormeurs, de nombreux requins gris et autant à pointe noire, trois raies manta, des poissons Napoléon, perroquets, et une multitude d’autres espèces jaunes, bleues, rouges, couleur de pierre, zébré, multicolores. Un vrai régal. Deux grandes périodes de snorkling n’ont pas suffi pour tout voir. Nous étions comblés. Nicolas, grand plongeur a même compté 303 requins gris.

Sur le plan gastronomique, nous avons été très déçus à midi par la cuisine de la pension. Pizzas et lasagnes quelconques, poisson un peu dur. Le soir en revanche, nous avons eu la chance de manger chez Sab et Joseph un somptueux repas de poisson cru au lait de coco, de ceviche, de poisson perroquet cuit, de fines tranches de bœufs parfaitement épicées et de poulet. Pour le dessert, des crêpes à la noix de coco. Quel régal pour nos papilles. Nos hôtes ont mangé avec nous. Nous avons pu discuter de leur vie (ils se sont trouvés sur Facebook, mais si, mais si), des deux enfants de Sab qui sont adultes, des deux enfants de Joseph restés aux Marquises dont il est originaire, de l’alimentation en électricité (fournie par un prestataire qui loue l’installation), des activités quotidiennes. A part l’accueil de touristes pour des repas, Joseph pêche au harpon, mais craint de plus en plus en raison de l’abondance des requins. Ces mammifères ont repéré le bruit du harpon et fondent sur le pêcheur pour lui voler sa proie, en parfait opportuniste. Avec la protection des espèces, corolaire de l’inscription de l’atoll au patrimoine de l’UNESCO, plus moyen de chasser le requin pour en réguler le nombre. Joseph fait en outre des nattes avec les palmes de cocotiers. Pour ce faire, il convient de tremper les palmes pour les assouplir, puis de tresser les branches de chaque palme, enfin de les assembler pour faire des pans de toit ou de mur des bungalows. Un magnifique moment de partage.

 

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