Mardi 13 juin 2023

Après le petit déjeuner déplacement sur Raiatea. Départ à 10h00 et navigation de 20 MN avec vent de 18-22 Nd et une mer formée avec

Une houle de 3 mètres environ. Nous sommes avec vent de travers et parcourons ces milles sans problème. C’est Marlies qui est à la barre tout du long et arrivons dans l’atoll vers 15h00. Personne n’a été malade durant cette traversée. Nous nous mettons à l’ancre près d’un motu de cocotiers. C’est un peu le stress pour les équipières car il faut s’approcher du banc de sable, tout en évitant les patates de corail, le tombant passant de 25 mètres à 5 mètres. Marlies est à la manœuvre et moi je vais à l’étrave afin d’analyser le sol où on va planter l’ancre. Il faut vraiment s’approcher de la bande de sable et Marlies me crie que je dois retourner à la barre car elle est trop stressée ! Nous jetons l’ancre à une profondeur de 12 mètres environ. La manœuvre terminée, je plonge dans le bleu afin de contrôler mon ancrage. Tout est ok ; l’ancre charrue est bien positionnée dans le sable et je mets au total 50 mètres de chaîne. Je laisse mon programme navionics enclenché afin de vérifier le positionnement de Brainwave et ainsi me rendre compte si l’ancre tient bien.

Après la manœuvre nous allons sur le motu des cocotiers faire la visite de cette petite île. Des milliers de noix de cocos jonchent le sol et il y a autant de crabes qui disparaissent dès notre approche. Sympathique promenade puis retour sur Brainwave avant la nuit, avant de se faire piquer par des hordes de moustiques ; moi je ne me fait presque pas piquer mais Ioulia oui ; elle n’a pas un centimètre carré sans piqûres. Repas spaghettis bolognaise avec un vin rouge suivi de chocolats suisses. L’équipage d’un catamaran, également à l’ancre à nos côtés fait un immense feu de joie sur l’île.

Mercredi 14 juin 2023

Nous nous déplaçons au moteur jusqu’au temple Taputapuätea. Taputapuätea est le berceau de la civilisation Mä’ohi. Il se situe au centre du « triangle polynésien », immense étendue maritime constellée de petites îles éloignées comprises entre Hawaï’i, l’île de Pâques et la Nouvelle-Zélande. Grand territoire océanique nommé Te-Moana-Nui-ö-Hïvä, occupé par l’ancienne civilisation Mä’ohi, elle serait la dernière région à avoir été peuplée par les sociétés humaines il y aurait environ 1’000 ans. Carrefour religieux, intellectuel, culturel et politique rassemblant tous les archipels du Triangle polynésien et au-delà, Taputapuätea a été le centre d’expansion et de convergence de réseaux de lignages et de souveraineté s’étendant à une échelle considérable, plusieurs siècles durant.

Les vestiges du site de « Tahua Marae Taputapuätea i Öpöa » forment un ensemble religieux, culturel et politique ancien qui a joué un rôle primordial dans l’histoire du peuple Mä’ohi: il s’étend sur près de 6 hectares, positionné entre terre et mer, sur l’extrémité de la péninsule Mätähiraitera ´i. Emblématique des marae de grandes chefferies dont les généalogies font remonter les plus anciennes bien avant le Xe siècle, l’histoire de ce haut lieu débute avec le mythe cosmogonique et le dieu créateur de l’univers mä’ohi, Ta ´ arao- Nui, et nous amène jusqu’à sa dernière période avec le dieu ´Oro, dont le culte fut largement diffusé en Polynésie orientale. De nombreux marae Taputapuätea ont été fondés sur des îles importantes de ce vaste réseau d’expansion océanique à partir d’une pierre originelle provenant de Taputapuätea i Öpöa. Lors de notre promenade nous avons ressenti une énergie très spéciale.

Après la visite nous mangeons un thon cru à la sauce noix de coco et un verre de blanc à l’hôtel Atiapiti.

Puis nous remontons sur Brainwave pour nous déplacer au moteur à Uturoa. Rapidement le ciel s’assombrit et orages sur orages avec éclaires et pluie violante viennent s’abattre sur Brainwave. La luminosité est sombre ; difficile de voir les bouées qui tiennent les nacres (qui produirons des perles). Il y en a partout. Ioulia se tient à l’étrave, complètement trempée afin de nous indiquer les champs de perles. Arrivé devant le port de Uturoa les bouées d’amarrage ont été enlevées et le port est complet. Il pleut toujours des cordes et dans 60 minutes il fera nuit noire.

J’appelle notre guide de demain sur WhatsApp afin de lui demander si on peut déjà aller s’amarrer sur ces bouées ! « Ok pas de problème ». Il reste encore quelques milles à parcourir… on arrivera malheureusement de nuit et en plus avec la pluie. Après 45 minutes nous entrons dans la baie étroite ! On y voit absolument rien ; Ioulia et marlies sont devant avec leur lampe frontale… pas facile de slalomer entre bateaux à l’ancre et récif corallien. J’appelle Noé pour qu’il vienne nous montrer le chemin. Quelques minutes après il arrive sur son canot moteur et sa lampe frontale nous montrer le chemin. Même il nous aide à prendre la bouée. Nous sommes trempés jusqu’aux os main content d’être à l’a bouée. Noé se joint à nous pour boire une bière bien fraîche.