Brainwave jours après jours (du 25 mai au 27 mai 2023)

BRAINWAVE
Nicolas
Mon 29 May 2023 22:57

 

pos : 15:48.205 S 146:09.163 W (les Tuamotu / atoll Toau, anse Amyot)

 

 

Jeudi 25 mai 23

Durant la nuit il y a eu un gros grain qui est venu nous perturber avec de violentes rafales. Brainwave a tourbillonné dans tous les sens, l’ancre a bien tenu.

Réveil à 07h00 et nous allons directement snokeler au bord du rivage. Comme certains requins se montrent trop intéressés par notre présence, nous allons jusqu’au rivage en annexe. La journée est nuageuse et donc la visibilité sous l’eau est moins bonne. Une fois encore nous admirons tous ces poissons, espionné à bonne distance par des requins a pointe noir.

Retour sur Brainwave puis on monte l’ancre afin de nous diriger à Fakarava sud. Durant le trajet petit déjeuner ; nous naviguons dans le canal et faisons attention aux quelques patates de corail éparpillées sur notre route. 3 heures plus tard nous jetons l’ancre au sud de l’atoll. Comme on nous avait prévenu qu’il y avait beaucoup d’ogives volcaniques au mouillage et que nous ne voulons pas que la chaîne s’enroule autour d’une ogive, après deux longueurs d’eau de chaîne nous accrochons tous les dix mètres un par battage afin de faire flotter la chaîne (voir photo). Je plonge afin de contrôler que l’ancre est bien plantée et que les par battages jouent leur rôle. Bon je m’aperçois que l’ancre tient bien mais qu’il n’y a pas d’ogive volcanique ou de patate de corail. Je suis à moitié convaincu de la solution des par battages car il y a moins de chaîne qui repose sur le fond et donc que le mouillage est moins sûr s’il y a un fort coup de vent.

Nous mangeons un petit quelque chose puis prenons nos affaires de snorkeling pour nous déplacer avec l’annexe en-dehors de la passe sud. Il est 13h30 environ et le courant vient de commencer d’entrer dans l’atoll. A un endroit déterminé, Caroline, François et moi sautons à l’eau et nous nous laissons dériver le long de la passe. Denis reste sur l’annexe, le moteur en marche et peu venir nous rechercher à tout moment s’il y a un problème. L’eau est d’une limpidité incroyable ; on voit à 20 mètres de fond sans problème. Nous voyons des requins dormeurs tout au fond de la passe, des requins gris de récifs et des requins à pointe noir qui viennent près de nous. 2 gros poissons Napoléon, et 3 raies manta nagent à nos côtés. Le courant est d’un nœuds et nous nous laissons dériver jusqu’à être dans le lagon. C’était une expérience magnifique.

Denis s’approche de nous et nous montons dans l’annexe. Objectif : aller à la découverte d’une plage au sable rose qui se situe à environ 1,5 MN de la passe. Il faut contourner un plateau corallien pour y arriver. On se croirait comme des explorateurs à la découverte d’îles désertes. Après 30 minutes en annexe, nous y arrivons. Un paysage à couper le souffle, et ce sable rose. En même temps la marée monte dans le lagon et des petits îlots de sable disparaissent. Nous marchons au travers des cocotiers et sur le sable et profitons de ces instants magiques.

Retour au village afin de boire une bière et d’essayer de réserver une table. Les 3 pensions de famille annoncent complets. Ils prennent des externes à manger mais il faut s’inscrire le matin déjà. Notre bière consommée nous retournons manger sur Brainwave.

 

Vendredi 26 mai 23

Le vent forcit durant la nuit ; entre 10 et 15 Nd. Vers 04h00 je contrôle sur le programme navionic qui est installé sur mon iPad la position de Brainwave. Il me semble que le bateau a bougé de 30 mètres !

Le matin à 07h30 je plonge pour aller contrôler. L’ancre n’a pas bougé d’un pouce ; c’est probablement la chaîne qui c’est tendu. Comme il n’y a pas d’ogive volcanique, je plonge pour enlever une bouée afin que la chaîne puisse bien être posée sur le sol ; ainsi l’ancre joue pleinement son rôle de charrue.

09h00 François m’amène au village car j’ai réservé deux plongées dans la passe. Nous serons 2 à plonger plus le prof. Le prof nous fait un vrai briefing sécurité et plongée. Nous mettons tout notre équipement et ensemble nous faisons encore le contrôle ABC. Très pro le Jean. 10 minutes en hors-bord et 1-2-3 nous sautons en arrière dans l’eau bleue de la passe. Profondeur 20 mètres et tout d’un coup nous nous retrouvons au milieu d’une cinquantaine de requins gris d’une taille d’environ 2,5 mètres. Ils étaient tellement près de nous qu’on aurait pu les caresser. Les requins se mettent à contre-courant afin de pouvoir se ventiler au maximum. Nous continuons notre plongée au milieu de milliers de poissons, malheureusement sans appareil photo car la batterie est déjà vide. Les plongées aux Galápagos c’était bien mais ici c’est encore mieux tellement la luminosité est bonne. Poissons chirurgien, baliste géant, perroquet, Napoléon, tétrodon a points blanc, diodon… requins étoiles de mer, coraux de toutes les couleurs ; il y a tellement de choses à observer sur 360 degrés. 53 minutes plus tard nous remontons à 3 mètres afin de faire un palier de décompression puis remontons dans le hors-bord. Cette plongée était fantastique et j’en ai eu plein les yeux. Je me réjouis de la prochaine l’après-midi car on m’a dit que la luminosité serait encore meilleure.

 

Nous allons chercher Caroline et Denis pour manger à la table de l’auberge familiale. C’est un buffet … mélange de pizza, salade, gratin de viande hachée, morceaux de poissons (mais on ne sait pas lesquelles). Vraiment pas excellent… la digestion s’en fait ressentir ! 

L’après-midi je refais une plongée ; nous sommes 4 plus l’instructeur. Nous plongeons de l’extérieur à l’intérieur de la passe puisque le courant est entrant. Un régal pour les yeux; nous longeons le tombant, le courant est fort et tout d’un coup nous nous trouvons au milieu de 150 requins gris qui se reposent, faisant des aller et retour sur quelques 100 mètres. C’est un spectacle incroyable, grisant inimaginable. Être aussi près de ces animaux à la fois terrifiant et élégants. Nous nous accrochons comme nous pouvons aux rochers sans toucher les coraux. Avec le courant c’est difficile d’avoir une position stable. Avec la main gauche je m’agrippe : mon corps est le plus près possible des rochers et avec la main droite je mitraille avec l’appareil photo. Nous restons ainsi accrochés pendant 20 minutes contemplant la dance de ces requins. De temps à autre l’un vient s’approcher a quelques 3 mètres puis à l’apparition de nos bulles s’écarte rapidement. Nous continuons notre plongée le long du récif à la découverte des fonds marins. Nous croisons à nouveau un banc de requins gris d’une centaine d’individus et nous les contemplons durant 15 minutes, accroché aux rochers car le courant a encore augmenté.

Plus nous remontons le long du récif et plus les couleurs des poissons et des coraux deviennent éclatantes. Après 65 minutes de plongée et encore juste 40 barres dans ma bouteille nous remontons sur le hors-bord. C’était une plongée 5 étoiles.

Après une bière avec l’équipe de Brainwave et les deux moniteurs nous retournons sur le bateau pour se doucher.

Vers 19h00 Caroline, François et moi partons manger chez l’habitant. Denis, fatigué veut rester seul sur le bateau. Sab et Joseph nous reçoivent avec le sourire chez eux au jardin ; ils craignaient que nous ne venions pas ! Ceviche de poissons pêché le même jour, thon cuit avec riz et frites, bœuf mijoté et pour finir des crêpes. C’était un festin préparé avec amour et gentillesse. Elle, Sab est une native de Fakarava et lui Joseph vient des marquises. Ils se sont trouvés via Facebook ! 😝. Nous refaisons le monde une bonne partie de la soirée. Joseph se plaint du manque de poissons ; en effet depuis que l’UNESCO a décréter Fakarava comme une des îles protégées des Tuamotu pour l’humanité, les requins pullulent et mangent tout le poisson des pêcheurs. Sab tresse avec des branches de cocotiers des palissades pour les maisonnettes des vacanciers. Après une si belle rencontre, nous retournons sur Brainwave pour la nuit.

 

Samedi 27 mai 2023

Comme c’était annoncé depuis quelques jours à la météo le vent forcit durant la nuit. Vers 03h00 du matin un gros grain accompagné de vents violents vint nous réveiller. Denis et moi dormons dans le cockpit et nous nous sommes vite fait mouiller. Je surveille les instruments durant la fin de la nuit (25 Nd de l’ESE et une houle grandissante).

A 06h00 je réveille tout le monde car nous avons décidé de changer d’île pour aller à Toau: 80 MN en passant à l’intérieur de l’atoll de Fakarava et en longeant à notre bâbord l’atoll de Toau avant d’entrer dans l’anse Amyot. Avec 4-5 BF nous devrions être à l’anse Amyot ETA 16h00.

Malheureusement en remontant l’ancre, la corde de l’orin se coince dans le propulseur d’étrave ! Merde ! Je dois plonger pour essayer de démêler cette corde. J’y arrive presque mais la porte de propulseur se referme automatiquement après 10 minutes d’inutilisation et un bout de corde reste coincé à l’intérieur dans les hélices. Je coupe la corde et laisse un bout dans l’hélice puis remonte sur Brainwave. Le propulseur est donc inutilisable et bonjour pour trouver le mode d’emploi. Ayant perdu assez de temps nous finissons de remonter l’ancre ainsi que l’annexe et départ ! On aura perdu 45 minutes donc ETA probable anse Amyot 17h00.

Nous naviguons avec seulement le génois à 6,5 - 7,5 noeuds et franchissons la passe nord de Fakarava à 11h30, une heure avant ma planification. Dehors la houle est très forte avec des creux de 3 mètres. Tout le monde est bien secoué … heureusement que Caroline a pris ces médicaments contre le mal de mer. Comme prévu à 17h00 nous arrivons à l’anse. Ouf, il reste encore 2 bouées. Le vent a encore forci et sans propulseur d’étrave il est difficile de prendre la bouée par l’étrave. Dès qu’on s’approche de la bouée et que je mets le moteur au neutre le museau de Brainwave part à tribord. Il faut être rapide dans la manœuvre de prise de la bouée. Après 2 essais infructueux je décide d’aller en reculant à la bouée ce qui sera plus facile avec ce fort vent. Au même moment le skipper d’un catamaran vient avec son annexe nous aider et prend la bouée avec nos amarres. En 3 minutes c’est fait ; heureusement il commençait à faire nuit. Andreas le skipper vient boire une bière avec nous. C’est un Danois qui fait en famille 2 ans de voile. Il nous donne le no de WhatsApp du couple qui fait à manger au bord de la plage et nous dit que tous les bateaux qui sont ici à la bouée sont danois (il y en a 5).

Salade de choux, steak haché et nouilles avec un bon verre de vin rouge pour le repas du soir. Le vent souffle à 25 Nd dans le gréement.

 

 

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