14:33.000N 75:57.000W Le Mercre di 08 Avril 2020 à 23h59 (UTC-0 5h00) : Du Panama à la Bretagne

GRAND PHA
Bertrand et Marie-Helene FERCOT
Thu 9 Apr 2020 16:10
8ème jour de mer. Distance parcourue (sur le fond) depuis Linton: 683 NM NM ( à 23h59). Distance du jour (sur le fond)  de minuit à minuit: 95 NM.  Éloignement en direct de Linton 365 NM (676 km) et distance en direct de Brest: 4100 NM (7593 km).
 
Bonjour

J’entame déjà ma 2ème semaine de mer. La houle est plus courte que les jours précédents ce qui fait cabrioler un peu plus ma monture.
Depuis plusieurs jours la mer charrie des algues munies de petits flotteurs. Je me demande comment ont elles été arrachées du fond?

Après avoir fait le point de minuit, je vire sur tribord amure route au 354° à 4.8 kts

A 11h20 à la position 14°55N 76°40O, voyant que le vent refuse en me faisant faire trop de NO, je revire sur bâbord amure afin de me repositionner un bon coup plus à l'Est.
Le vent faiblit un peu mais j'arrive à mieux régler les voiles pour garder une vitesse de 5kts sur l'eau. Comme hier à ce cap je suis face à un  courant d'un bon nœud avec une dérive quasiment nulle.

J'ai fait un tri de la nourriture urgente à manger ou avariée et j'ai été déçu de devoir jeter des grosses racines de yuka que je comptais conserver longtemps et qui ont pourri à partir de blessures faites sans doutes à leur récolte.

J'ai finis de lire le livre de Dominique Guyaux "Quand je serai seul avec la mer" . Ce livre m'a littéralement émerveillé par la qualité de son écriture et le message d'espoir qu'il apporte à tous ceux qui sont diagnostiqués ayant une maladie incurable.par leur médecin. Il est utile également à tous ceux qui ne se sentent pas en pleine santé.
Il a été très désorienté lorsque de retour parmi ses amis, plein d’enthousiasme à partager son expérience, il s'est senti rejeté, totalement impuissant  à leurs faire changer leurs croyances inculquées par tous les dogmes imposés par notre société dès notre naissance. Incroyable les habitudes, c'est trop confortable de ne pas accepter de les remettre en cause, ce sont des" habits qui tue".

Je connais ce sentiment d'être impuissant à aider des personnes proches ou des amis à retrouver une pleine santé car le plus souvent elle préfèrent "se faire soigner" en s'inoculant des béquilles chimiques qui occultent leur symptômes sans s'occuper du pourquoi de ces symptômes. !!!!!!

Je ne peux résister à recopier la 4ème page de couverture de son livre :

"Un jeune homme gorgé de vie vacille soudain alors qu'il n'a pas 30 ans. Il vient d'apprendre qu'il est atteint de sclérose en plaques. Cette horrible maladie va l'amputer progressivement, tout se passera comme dans un film d'épouvante. L’ennemi frappe n'importe où, n'importe quand. La guillotine est sélective, il ne saura jamais de quel membre ou de quelle fonction vitale il sera privé demain.
Après une période de désespoir qui l'emmène aux portes du néant, il décide de fuir le regard des autres.Il vend le peu qu'il possède pour s'acheter un petit catamaran et aller vivre ses rêves dans les iles Caraïbes avant qu'il ne soit trop tard. Il ne subira plus la pitié, le vague mépris, l'ignorance cruelle.Quand le moment sera venu, choisi par le destin, il sera seul face à l'immensité de la mer.

Et puis un jour, sa vie bascule une deuxième fois quand il découvre qu'en mangeant cru les symptômes régressent et les crise disparaissent. Alors, d'ile en ile, il mènera une vie de sauvage, se nourrissant de pêche et de cueillettes au fil de ses escales. Il ne le sait pas encore, mais il vient de découvrir le mode alimentaire fondamental de l'homme. A ce moment là de sa vie il ne peut rien démontrer, tien prouver, il ne peut que s'incliner devant les faits : quand il se nourrit comme un cueilleur il vit debout, lorsqu'il redevient culinaire, il a essayé plusieurs fois, il lui suffit de trois semaines pour sombrer dans une crise.

Dominique Guyaux a tiré de son aventure un récit poignant et  plein d'espoir. Avec une franchise troublante de sincérité, il y raconte l'irruption du mal, ses batailles pour survivre et ses retraites dans l'enfance, auprès de son père quand la vie était trop insupportable. Jusqu'à sa résurrection, car c'est bien de çà qu'il s'agit, et de son retour chaotique parmi les hommes.
La réédition de "Quand je serai seul avec la mer", 25 ans après sa première publication, sachant le chemin parcouru depuis par son auteur, donne une profondeur considérable à ce récit."


A bientôt

Bertrand