0:16S 83:18W le mercredi 7 Mai 2 014 à 19h00 UTC
GRAND PHA
Bertrand et Marie-Helene FERCOT
Wed 7 May 2014 18:58
Mercredi 7 mai 2014
Hier alors qu’en matinée nous avions eu jusqu’à 26kts de vent. Il s’est
assagit dans l’après-midi et vers 16h00 le vent tournant trop au SW nous
avons viré pour refaire du plein sud à 2-kts puis à 18h30 revirement cap à
l'W-SW à 2.5kts. Décidément cette foutu ligne équatoriale est difficile à
franchir. Heureusement le vent forcit un peu et c'est à 23h00 (04h00 UTC)
que nous franchissons enfin la porte des mers du sud . Il
faudra s'habituer au sens inversé de rotation des dépressions et bien noter Sud
en entrant les latitudes dans les instruments de navigation. Et maintenant que
le ciel se redégage de plus en plus, se familiariser avec les nouvelles
constellations de l'hémisphère sud.
En deuxième partie de nuit le vent s'est à nouveau affaibli pour ne revenir
avec un peu plus de vigueur que vers 10h00. Nous naviguons bâbord amure à 50° du
vent apparent pour maintenir une vitesse de 3 à 5 kts. En principe nous devrions
conserver cette allure jusqu'à l'arrivée en passant progressivement au largue au
fur et à mesure de la rotation du vent vers l'est et de la rotation de notre cap
vers l'ouest.
En fait depuis la sortie du golf de Panama nous utilisons l'énergie éolien
des alizés. Mais de par et d'autre de l'équateur la force de Coriolis ou plus
exactement l'effet Coriolis ( car ce n'est pas une force) ne se manifeste pas et
donc l'air de surface de part et d'autre de l'équateur thermique (qui est une
énorme pompe thermique dont la position fluctue en fonction de la position
du soleil plus ou moins nord ou sud au rythme des saisons) aspire l'air de
surface des tropiques.
Pour être simple l'effet Coriolis est le même phénomène que le vent
apparent sur un voilier.
L'atmosphère est entrainée d'ouest en est par la rotation terrestre avec un
léger glissement, soit à une vitesse tangencielle approchant 40000km/24h
(1666km/h) sur la bande équatoriale large de 2 à 3 degrés,, mais d’environ
20000km/24h (830km/h) au niveau de la France et de 0km/h aux pôles.
Donc, ces masses d'air venant du nord et du sud vers l'équateur thermique
ayant une vitesse "ouest-est" plus faible que la vitesse de défilement de la
bande équatoriale terrestre sera pour un terrien bien ancré quelque part sous
les tropiques (en dehors de la bande équatoriale) un vent venant plus ou moins
de l'est selon le différentiel de vitesse, tout comme sur le pont d'un navire
dés qu'il se déplace sa girouette va changer d'orientation.....
Et c'est ce qui explique que les systèmes dépressionnaires amorcent leur
vaste vents circulaires dans le sens inverse des aiguilles d'une montre au nord
de l'équateur et à l'inverse au sud car l'air au lieu d'aller directement
de la périphérie au centre de la dépression est dévié vers la droite dans
l'hémisphère nord et l'inverse dans le sud....
Par contre la rotation des système dépressionnaires ne peut pas
s'amorcer dans la bande équatoriale, ce qui explique pourquoi il n’y a pas de
cyclones près de l’équateur et que certains apprécie de vivre aux San Blas
(archipel et région de Panama).
Cependant la bande de l'équateur thermique ( zone de convergence inter
tropicale) est très loin d'être le paradis : ascension d'air saturé d'humidité
générant de spectaculaires sons et lumières et des grains accompagnés de vents
imprévisibles en direction (créé par le brusque refroidissement de la zone
arrosée)....
La vie à bord s'écoule tranquillement selon les humeurs de la mer: lisse ou
légèrement agitée. Chaque matin inspection du gréement, remise à l'eau des
pauvres petits poissons volants piégés par le pont du bateau, nettoyage des
fientes de nos compagnons de nuit qui reviennent chaque soir pêché à la lueur
des feux de navigation.
Nouveauté du jour, des espèce de charançons découvert dans des patates
douces achetése à Haïti. Désolé pour ces petites bêtes très peu comestibles qui
ont rejoint l'océan en même temps que leur habitat.
Grand PHA file maintenant à 5kts cap au 245°, pourvu que ça dure ....
Désolé pour la longueur du texte, mais se déplacer à 1666,66666...km/h + la
vitesse du bateau, ça dérouille la cervelle.
A+
Bertrand & Marie-Hélène |