Samedi 17 mai 2014

 

20ème jour de mer, distance fond parcourue depuis hier à 22h00 UTC : 160 NM, reste à parcourir : 1784 NM.

 

Hier le vent avait beaucoup faibli tombant à moins de 6kts par instant. Depuis la deuxième partie de nuit il est remonté à 14-18kts.

Comme la mer ne se calme pas à la même vitesse que le vent, le bateau, son équipage et le gréement est en fait plus malmené. Lorsque le vent remonte en puissance, le gréement est bien plaqué en permanence contre les mâts avec les écoutes bien tendues (uniquement au portant car au près les écoutes restent molles) et les coques en "V" profond écrêtent en souplesse les crêtes de vagues.

Il y a une houle moyenne de S-SE pas trop gênante pour un catamaran, par contre elle est croisée par une petite houle de S-SW parallèle à notre route qui fait dandiné latéralement le bateau.

 

Nous longeons actuellement une crête de montagne sous marine qui se termine par un piton passant en peu de distance de -4000m à -532m. En jetant un coup d'œil plus au nord, il y a mieux : le banc Germaine aux environs du 5°N et 108°W qui depuis un fond de 4000m fait apparaitre deux tétons à  seulement 20 et 22m de profondeur.

 

Bertrand vient de finir le livre passionnant du norvégien Thor Heyerdahl né en 1914, qui avec son épouse avaient en 1937 décidé de vivre "le retour à la nature" à Fatu Hiva aux Marquises dans le cadre de leur études. Ils étaient conscients que le progrès rendait les gens de moins en moins libres et de plus en plus esclaves du système et ils pressentaient l'éclatement de la deuxième guerre mondiale.

Lorsqu''en 1595 les premiers Conquistadors espagnols débarquèrent dans cette même ile, elle était alors surpeuplée. Après avoir été bien accueillis, ils exterminèrent les chefs et par pur plaisir de tuer, massacrèrent des centaines d'autres personnes, puis n'ayant pas trouvé d'or  ils repartirent en laissant en cadeau  aux  survivants des virus (syphilis, peste, grippes, moustiques inconnus de l'île...).

Par contre lorsque Thor et son épouse Liv y débarquèrent il n'y avait plus que quelques dizaines d'habitant répartis dans 2 vallées de la côte ouest. Il s'installèrent en haut de la vallée d'Omoa la plus au sud  et sans rentrer dans les détails de leurs aventures, ils trouvèrent de nombreux indices : statues de pierres, cranes, fruits et légumes etc qui démontraient que les premiers habitant de ces Iles étaient originaires d'Amérique du sud dans la région du Pérou alors que le dogme scientifique de l'époque disait que la colonisation de la Polynésie s'était faite depuis l'ouest contre vents et courants. Par la suite dans les année 1950 il le démontra à bord du radeau KonTiki.

 

A+

Bertrand & Marie-Hélène