At noon we tried to find a place to eat and discovered that the small "snack" place where we had dinner the previous night was the only possibility, and that the owner was out of almost everything.  She did have eggs, however, so we ended up with huge servings of bacon, ham, and mushroom omelets with mountains of fries (Michel had rice) that were delicious.  This evening we had a very different dining experience, perhaps prompted in part by JM's hearing two Rally boats, one Swedish and the other Danish, on the VHF and calling one of them to offer advice on transiting the pass.  The Swedes invited the Danes and us to their boat for drinks and hors d'oeuvres, and the scene was a bit surreal.  Here we were, anchored in the back of beyond just off a tiny village that runs out of all but the most essential food items when the supply ship runs late, downing smoked salmon, orange fish eggs (I did not ask what kind, but they were very good) and at least six other bite-sized goodies while drinking pretty much whatever anyone wanted--I opted for Campari and soda because I could not remember the last time anyone had specifically offered one (or in my case two).  We spent a very pleasant two hours and could have stayed longer, but there was  a celebration in the village hosted by the newly elected mayor that Jean-Michel and Michel wanted to go to. 

 

 

 

 

Alors Jean-Michel et moi avons laissé Robby à la vaisselle et sommes partis sur le dinguy dans le noir armé d'une lampe électrique pour déceler les blocs de corail qui n'ont pas manqué, en fait on s'est mis dans le banc principal, et après moult marches arrières et détours on a finalement accosté au pied des préparatifs de la fête de bienvenue du Bremen, un paquebot de croisière rempli d'Allemands, attendu dimanche matin à 8h. Une bonne partie du village était là, les percussions faisaient un bruit assourdissant, des femmes tressaient des feuillages pour décorer les stands de présentation des produits artisanaux de l'ile, nous avons visité la mairie qui vient de changer d'équipe, puis s'apercevant que le buffet organisé par le nouveau conseil municipal que certains nous avaient annoncé n'était pas au rendez-vous, nous avons rejoint la halte bière près de l'épicerie où après avoir acheté 5 bouteilles juste avant la fermeture, 3 pour les trois piliers de Pouheva, nous les avons sirotées dans l'amitié et la confraternité. "La France doit payer" m'assénait Pierre le pêcheur en frappant dans ses poings qui sont le double des miens, "après les crimes qu'elle a commis à Muruora" Il a travaillé trois ans là-bas de 81 à 83 et me racontait, avec un vocabulaire assez limité (à combien de bières en était-il depuis que le week-end avait commencé?), les explosions, la terre qui tremblait, les mini tsunamis provoqués. C'était assez confus, il fallait payer, ça c'était sûr.

Et quand je lui rappelais sa promesse de nous emmener ce matin à la pêche, sa langue disait oui, mais ses yeux se brouillaient et je craignais qu'il nous fasse défaut ce matin ce qui n'a pas manqué effectivement!

Après l'avoir fait appeler par le haut-parleur de la fête, puis avoir poussé jusqu'à sa maison, Jean-Michel et moi, Robby étant resté sur le bateau non pas pour faire la vaisselle, il n'y en a pas tant que cela et il lui rste beaucoup de loisirs, mais pour échapper au soleil de la pêche et épargner sa jambe qui va mieux, Donc nous avons fait notre travail de touristes, admirant les stands, regardant le groupe de danseuses se déhancher gentiment en chantant (c'est la paroisse qui menait la danse, rien de lascif!), et procédant à quelques achats pour certaines personnes de notre entourage.Puis on est rentré au bateau pour snorkeler et en rentrant à force de persuation, de chantages et de taquineries, j'ai enfin réussi à mettre Robby à la cuisine pour qu'il nous fasse son plat gastronomique à base de corned beef et deux heures plus tard, mourant de faim, nous avons dévoré son truc en trouvant qu'étonnamment c'était assez bon et n'avons laissé que trois miettes...

L'après-midi de ce dimanche a été une période studieuse: Jean-Michel, équipé de ses outils et de ses manuels, assis dans l'étuve de la salle des machines, a démonté la pompe de la climatisation dont il rêvait pour se reposer au frais dans sa cabine, en vain finalement, moi sous prétexte de débarrasser le gouvernail de ses coquillages, j'ai passé un bon moment dans l'eau, et Robby méditait sur son lit en pensant à sa jambe et au jour prochain où il sera encore poussé dans la cuisine pour concoter une des recettes que ses amis lui ont plaisamment fournies...