La Grande Traversee vue de terre..

Ce fut un crève cœur que de voir s’éloigner Noeluna, hier, au milieu des 26 autres
bateaux qui ont quitte l’ile de Santa Cruz
aux Galapagos. Marguerite et moi avions decide depuis longtemps deja, de descendre a terre et de nous balader au Chili avant
de rejoindre les Marquises par avion. Ferdinand lui a prefere rester avec
Matthieu, Xavier et Henri pour faire partie des 200 navires par an qui
franchissent l’océan. Arrivee estimee :
entre le 25 et le 31 mars... oui ca fait une belle fourchette, il faudra en
demander plus a Matthieu dans quelques jours... A midi nous nous sommes donc installées
sur un taxi aquatico (les petits bateaux a moteur qui permettent aux
plaisanciers d’aller a terre) pour saluer la
flottille de la World Arc.Cela ressemblait a une parade d’animaux avec les voiliers, tous tres
differents dans les couleurs de leurs coques, de leurs voiles et dans leurs
lignes, qui avaient l air de chevaucher les flots chacun a leur maniere ;
certains se cabraient, d autres se penchaient et tournaient en rond pour
essayer de calmer leurs ardeurs en attendant le depart. Puis tout a
coup, des que la corne de brume s est faite entendre, tous les bateaux sont
partis dans un grand elan harmonieux vers le meme cap. Noeluna sest
debrouillee pour passer tout pres de nous et nous faire des adieux joyeux. Nous
etions un tout petit peu moins gaies... Sur notre taxi aquatico se trouvaient egalement Serge et
Annie, notre equipage de La Libertad a Galapagos, qui ont apprecie le
spectacle vraiment etonnant. Nous leur avons dit au revoir hier soir avec
regret, apres avoir passe 3 semaines ensemble. Nous n’avons
pas ete tres bavards ces derniers temps. C’est
que, encore une fois, et malgre tout ce que l on peut imaginer, nous
sommes un peu occupes... Le CNED est en fait assez prenant, dans
la mesure ou, faute de combattants feminins, nous ne pouvons travailler en mer,
et ce malgre toute la devotion que j ai pour les pilules de mercalm...Matthieu
quant a lui, est pas mal sollicite pendant la navigation, et a aussi besoin de
se reposer. Ceci dit, il arrive quand meme a faire des maths et de la physique
dans des creux de 4 metres, et j en eprouve une certaine admiration...pour les
enfants aussi. La maintenance et l approvisionnement du bateau prennent
egalement du temps, et puis surtout, nous voulons profiter de notre presence
dans des endroits souvent magiques, pour pouvoir les
apprecier pleinement. Imaginez etre aux Galapagos... D autre part, les derniers mouillages dans lesquels
nous nous sommes arretes, San Cristobal et Puerto Aroya sur l ile de Santa
Cruz, n etaient pas des plus stables. Il nous est meme arrive plusieurs fois d
avoir le mal de mer... et pas qu a moi. Ces mouillages ne sont
accessibles que par taxi aquatico, ces fameux teufs teufs qui accompagnent les
gens de la terre a leurs bateaux et vice versa. Les dinghy sont
interdits sur terre. C est tres bien et ca fait marche le commerce du coin. C
est juste terriblement dangereux, compte tenu du fait que la houle permanente dans
le port nous obligeait a faire de savants calculs pour savoir a quel moment il
etait judicieux de poser le pied sur l une des deux embarcations , il y avait
parfois des creux de 1 m 50 . Finalement pas de blesse grave . Un de nos
collegues est tombe deux fois a l eau et est rentre en Angleterre ou il aura
probablement a se faire operer pour son epaule salement luxee, une de nos
collegues est egalement tombee deux fois perdant pour toujours son appareil
photo, je me suis moi meme foule le genou, et Matthieu a recupere in extremis
son porte feuille. Les dollars sechaient, etales sur la table, a cote des
cartes de visite, derniere reminiscence de sa vie d avant... Serge,
incroyablement souple s en est extremement bien sorti... Les mouillages, cela signifie aussi une vie plus spartiate
pour l eau, le electricite et les douches. La prochaine marina´sera Tahiti fin
avril... Mais les Galapàgos, avant d etre la derniere etape avant la
traversee du Pacifique est avant tout un endroit incroyable ou les animaux sont
les principaux habitants... Voila, maintenant nous attendons avec impatience notre
retour sur le bateau. Qui l eut cru... Ciao, Marie-Anne, maintenant terrestre, comme les tortues |