Le vent se fait attendre mais gare au retour de baston

Planète Rouge II
Daniel CANTINEAU
Fri 29 Jun 2012 15:39
37:28.970 N
16:56;900 W
 
Vendredi 29 juin 2012, 14h45 UTC
 
Peu de nouveautés depuis deux jours, on est toujours tantôt au moteur seul, tantôt voile et moteur, moins souvent sous voiles seules hormis quand on profite des larges grains orageux qui nous tirent pendant une heure rarement plus. Actuellement la houle monte un peu avec des creux un peu supérieurs à un mètre, elle nous vient sans doute de très loin au NO car elle vient sans le vent qui la lève.
Samedi les prévisions nous donnent 15 à 18 kt de vent du nord qu'on prendrait donc au petit largue, allure favorable pour faire une bonne vitesse.
Dimanche, les choses deviennent plus sérieuses, nous serons à 250 Nm des côtes portuguaises le vent est annoncé fraichissant à 20-25 kt un peu plus NNE ce qui va donner une allure de bon plein avec vagues sur le quart avant et houle de NO résiduelle, ça va bouger un peu, mouiller beaucoup, mais au moins ça va avancer bon train si la mer n'est pas trop méchante sinon c'est la (le) baston.
Une ombre se dessine au tableau des prévisions à 4 jours : un flux d'Est s'installe en méditérranée, particulièrement en mer d'Alboran (entre Espagne et Maroc) et le couloir de Tarifa à Gibraltar pourrait être plus difficile à franchir. Heureusement la fiabilité à 4 jours est très moyenne et en méditerranée tout change très vite, mais il faudra que j'aille voir en météo ce qui se passe dans le golfe de Gènes.
Nous avons profité cet après-midi d'un calme relatif seulement mâtiné de grande houle pour transvaser nos réserves de gasoil (GO) en bidons dans le réservoir le plus entamé pour ne pas avoir à le faire par mer formée et voilà 135 litres qui passent ainsi des bidons au tank tribord avec la "branlette" (tuyau à amorçage par une valve à bille qu'il faut secouer énergiquement de bas en haut pour amorcer le siphonnage). Pratiquement pas de GO répandu malgré la houle et les manipulations successives de bidons, l'équipe est très rodée, Denis sort et rentre les bidons de la soute en les nettoyant au passage, je régule le débit avec le doigt dans le tuyau et la main dans l'entonnoir filtrant (indispensable après les ennuis de colmatage d'il y a une semaine), Pierre tient, surélève, incline les bidons à la demande et manipule le 'tuyau' avec dextérité, Martine fait la navette avec l'essuie-tout et prend des photos à la dérobée. Finalement Pierre nous attribue un 19/20 mérité pour l'opération.
Bref l'important est que nous aborderons le détroit avec la sécurité d'un tank plein sur les deux. Cela donne au bas mot 84 heures d'autonomie soit 3 jours et demi, or c'est à peu près le temps qu'il nous faut pour rejoindre en théorie Gibraltar et nous ne sommes pas encore à la moitié de l'autre réservoir donc pour le moment, je touche du teck, on est à l'aise.
A bientôt,
Daniel