Eh oui, nous y sommes, mais le boulot est
plutot exigeant.
Partis le 20 septembre au soir des Marines de
Cogolin (golfe de St Tropez) il nous a fallu 2 jours pour rejoindre
Minorque et faire etape a Mahon au mouillage apres refueling. Repartis le
lendemain pour Malaga-Benalmadena ou Martine et notre couple d'amis
allemands Erich et Doris nous rejoignent le 27 au soir, mer variee, vent
variable, pas trop de bobo et pas mal de moteur. Au final
apres 3 jours et demi nous sommes a l'heure et tout l'equipage
est a bord.
Nous partons le lendemain 28 septembre a
16h30 pour la branche Malaga-Madere 540 Nm (nautic miles), environ 1000 km
avec le detroit de Gibraltar a franchir, la crainte des navigateurs. A
juste titre car nous rasons la cote pour profiter du contre courant cotier
et nous nous faufilons a proximite du rocher de Gibraltar entre des
dizaines de cargos tous immenses et rapides. Nous sommes ejctes du detroit
a presque 10 kts (1 knot = 1 noeud = 1 mile/h) avec un vent
forcissant a 24-26 kts rafales a 30, nous sommes brasses et poursuivis par
des rouleaux impressionnants de 4 a 6 metres de creux qui deferlent de
temps autre sur notre arriere mais sans nous envahir, c'est l'endroit ou
la Mediterranee rencontre l'Atlantique et ou transitent des millions de m3
qui changent de sens avec la maree, bouillons garantis. Cela ne rate pas
une vague malicieuse profitant de la nuit vient nous visiter par babord et
nous lecher les pieds avec seulement 100 litres d'eau dans le cockpit, un
hublot interieur mal verrouille lui permet de rendre une petite visite a
Martine en train d'essayer de dormir sur sa couchette et voila tout
le lit matelas et oreillers mouilles et sales pour un bout de temps,
luttant contre tant de mauvaise foi de la mer, elle prend son courage a
deux mains defait le lit deshabille les matelas et stocke tout dans le
carre sachant que cela ne sechera plus avant l'arrivee. Le courant
s'inverse et malgre un serieux vent le bateau avance a 8 kts sur la mer et
recule de 2 kts sur le fond, apres une journee on quitte un peu plus ces
mauvais parages et se succedent 3 jours avec un bon vent tantot
largue et vent arriere avec un peu de pres et aussi du moteur. Les quarts
se succedent assez vite et la fatique s'installe d'autant que deux
equipiers sont trop peu experimentes pour barrer la nuit.
Apres 4 j et 6 h nous arrivons a Madere ou
malgre la nuit le skipper fou decide de se mettre a l'abri et au repos en
faisant une entree de nuit dans un port inconnu, stress garanti pour tous
mais des trous dans l'estomac du skipper. Entree au port et amarrage quasi
parfaits et Ouf decompression.
Un bar ouvert a 23 h nous tend les bras pour
parfaire notre bonheur et notre fierte, surprise voila 4 ou 5 equipages du
RIDS (Rallye des Iles Du Soleil) deja la a siroter leur biere,
accueil chaleureux, partage d'experience, racontage de secouages
etc...
Pb materiels : plus de pilote automatique
(gros pb) plus de propulseur d'etrave, découverte d'un bricolo abominable
par un professionnel odieux et cachotier (1 boulon et des colliers rilsan
pour fixer une platine porte filtre), pas de tel Iridium carte SIM pas
arrivee, pas de systeme de reception meteo operationnel, changement de la
totalite du parc de batteries par negligence et mauvais usage
invraisemblable des derniers locataires qui se pretendaient bons marins
mais ont bousille les batteries et des elements electroniques vitaux,
insupportable, grosses depenses mal supportees, et ce n'est pas
fini.
Ici, a la marina Quinta Do Lorde, le site et
les gens sont super, formidablement accueillants et souriants,
efficaces, il fait chaud 32° humide, heureusement il y a les aperos
et les nouveaux amis avec des rapports chaleureux et une foule
d'experiences et de connaissances a partager.
A bientot,
Daniel |