Journal de bord Polynésie 2014 Les Pittets Bora Bor a et départ

Voilier JOMAY autour du monde
José & Maité
Mon 29 Dec 2014 18:51

Lundi 16 juin 2014, soirée

Apéro, brunch de midi  puis petit moment de tranquillité vont nous permettre d'atteindre la fin de journée.
Arrive les 05.45 PM, il est temps de penser à ranger le bateau car demain c'est le départ de Bora direction Raietea et oui toute bonne chose a une fin, non !, souper et dodo,m'en pensant encore à ce que nous avons eu la chance de vivre aujourd'hui.

Mardi 17 juin 2014,

Oui, il est déjà 06.30 AM et nous déjeunons, un peu en silence, certainement un peu  d'ennui de penser que c'est l'heure d'inverser la vapeur, de commencer à revenir sur nos pas. Mais comme toujours sur JOMAY on ne se laisse pas démonter, c'est à 08.15 AM que nous levons l'ancre, direction Raietea. Le temps est un peu comme nous, nuageux et accompagné de grins, à quelque part on se dit que c'est plus facile de quitter ce coin magique comme ça. Sorti de la passe, tout suite nous sommes confronté, comme prévu, à du vent et de la mer, nous croisons le Taporo (navire ravitailleur) et quelques pêcheurs en train de lever leurs filets. Nous avons également une petite pensée pour les passagers du "Wind dreamer" beau 4 mats de croisière, car venir à Bora, une nuit et une journée et voir cette Isle sous les grins c'est vraiment dommage. Après une ou deux heures par chance pour eux tout a l'air d'être rentré dans l'ordre, le soleil est à nouveau là.
Nous entrons par la passe Ouest de Taha, une petite pour Tei et Philo et nous voilà arrivant au CNI, José fait part de son étonnement, il trouve qu'il y a beaucoup de bateaux. Mais nous, sur JOMAY, rusé comme des renards, avions déjà flairé la bouée du fameux Guliver. Le sachant à Bora jusqu'à mercredi ou jeudi, on se jette sur sa bouée, en y prenant garde de ne pas utiliser ces amarres en direct, afin de moins les solliciter.
Nous retrouvons Aqua Blue, Jean et Simone, qui affairé à désarmer leur bateau viennent tout de même nous faire un coucou.
Nous nous rendons à la base afin de trouver Cyprien, souvenez vous, le problème du pilote, à priori il aurait trouvé une solution.
En effet, c'est soulagé qu'après s'être rendu sur le bateau et raccordé lui même le pilote, que l'on puis faire le constat que tout était revenu à la normale. Ce Cyprien, personnage très sympathique et très compétent dans ce domaine, il a en effet réparé ce bon vieux calculateur. Bravo et merci.
Nous re préparons le bateau à la navigation et, apéro, comme toujours mérité, souper et dodo.
Oups, j'allais oublié, Jean et Simone, on fait cadeau de victuaille qu'ils leur restait dans le bateau, merci. Le soir même nous avons mangé les Barillas numéro 5 avec une petite sauce, excellent.

Mercredi 18 juin 2014,

Lever 06.30 AM, déjeuner et 08.30 AM nous quittons le mouillage du CNI. Nous naviguons dans le lagon afin de rejoindre la passe Est de l'ile.
Très vite nous rendons compte quelle chance nous avons d'avoir le pilote réparer, en effet nous débutons notre navigation, durée estimée à 24 heures, comme si nous étions pris dans une machine à laver, non pas pour illustrer le problème de l'eau, mais bien pour le mouvement que génère la mer, et ce n'est pas encore le pire à entendre Maité et José. Petite explication, nous partons de Raietea direction Papeete, soit cap au Sud Est, on nous annonce du vent orienté Est - Sud Est (donc en plein dans le nez) entre 12 et 16 nds, (25 nds dans les grins et rafales), à cela s'ajoute une houle d'Est, un peu de mer de vent Est - Sud Est et pour couronner le tout une houle de Sud Ouest de 2 m, ce qui vous l'aurez compris génère cet effet "machine à laver". Nous mettons tout de même les cannes à pêche en service, des fois qu'il y aurait du poissonet !
Très longtemps nous avançons tout en ayant toujours Raietea et Huahine en vue.
Puis la nuit arrivant, nous organisons les quarts, de 9 à minuit, c'est moi, de minuit à 3 heures José et les filles feront le dernier ensemble.
Petit apéro avant repas,et dodo.
Avant de démarrer, il y a un petit briefing du capitaine, sur les consignes et sécurité.
Puis nous refaisons la route car notre vitesse moyenne est très faible, ce qui nous obligerait à reconsidérer notre point d'arrivée. Nous envisagions de stopper sur Moorea (baie d'Opunohu), car, si les conditions persistes, nous arriverions au milieu de la nuit du 19 à Papeete, et ça de nuit, c'est marqué dommage.
Ben, maintenant je vous laisse, j'ai mon quart à faire.
À+

Jeudi 19 juin 2014,

Bonjour à vous tous, cette nuit c'est bien passée, José a du modifier sa route un moment, car un immense grin menaçait, pour les filles, elles ont bien tenu le cap, et on même pu corriger quelque peu la route, le vent ayant baissé. Pour moi, à part quelques grins sur les côtés qui perturbent un peu la marche du bateau, c'est juste un petit moment de montée d'adrénaline quand, croyant passer mon quart tranquille, alors qu'il me reste à peine dix minutes avant minuit, quand, regardant à l'avant je vois une lumière, telle la croisière s'amuse, non de bleu !! Pour rester poli !  faut faire quelque chose il m'arrive dessus, je jette un oeuil sur le radar, ne voit rien de particulier, revient, prend la barre en lieu et place du pilote, me déroute, puis après deux longues minutes je m'aperçois que c'est cette bonne vielle lune qui sort de derrière un nuage, ouf, je reprends mes esprits et re confie la barre au pilote!
Attention, juste pour ceux qui pourrait croire qu'on avait peut-être trop abuser à l'apéro, sachez que c'est également arrivé à plein de marins expérimenté, parole de José, lui aussi, l'a vécu !
D'options en options, nous finissons pas opter pour passer par le sud de l'isle de Moorea, bien que José n'aime pas passer au vent de l'isle, mais au moment ou nous prenons la décision, nous avançons plus vite sur le bord en question !
En final, à part un petit moment, de crainte au passage, du sud de Moorea ou des talus laissaient présager une traversée assez, voir très pénible, ben non tout c'est bien passé et nous avons pu prendre la passe de Taapuna, passe étroite est indiquées comme dangereuse par houle d'Ouest, sans difficulté, ouf ! On trouve énormément de monde au mouillage, mais une bouée "nous fait tout de même signe". Nous amarrons et stoppons notre brave moteur, qui je vous le rappel ronronnait depuis près de 28 heures !
La suite, apéro, mérité et attendu, baignade, apéro du soir, souper et dodo !
Oui demain il y a visite de Papeete, donc Diane debout, comme d'hab.

Vendredi 20 juin 2014,

Lever comme convenu, comme d'hab. Puis déjeuner, et très vite le ballet traditionnel de la mise à l'eau de la limousine, et hop en route pour :
- email à cette équipe de mon.... chez DHL
- confirmation voyage de retour des Pittet (nous) directement à l'aéroport
- visite du marché de la cathédrale et des petites boutiques qui les entoure.

En résumé, DHL, je crois que c'est ok ça suit son cours. Pour la confirmation du voyage, ben non, sur place à l'aéroport on nous renvoie au centre ville, pas grave me direz vous, de toute façon on allait s'y rendre.
Pour la visite du marché, tout avait bien commencé, on sentait déjà l'apéro poindre le bout de son nez, le bar "Le Rétro" pour ceux qui connaissent, très bonne adresse , nous faisait déjà signe!. En tourniquant dans ces ruelles, le public de chaque petit bar était attiré par le match en cours, France-Suisse, évidement comme vous le savez nous n'étions pas trop à l'honneur (score 5-2 pour les bleus...) enfin oh! surprise, une rencontre impromptue, alors qu'il y avait peu, José nous parlais de la course après le cochon avec le Fritz des Gambier (Cosimo doit bien voir de quoi je parle) Ben, il était là, sous nos yeux, assis en train de boire une Bière, embrassade rappel de souvenirs, c'est juste incroyable de se retrouver là !
Puis, comme nous sommes au source, voir peut-être même à l'origine du tatouage, ben ... voilà ça c'est fait !.....et par un Marquisien d'Uapou...considérer comme les meilleurs.
C'est en fin d'après-midi, de retour, en bus local à la Marina de Taina, que nous décidons de nous faire un petit repas Italien au Casa Blanca avant le spectacle de tamouré prévu à l'hôtel Intercontinental de Papeete (spectacle haut de gamme joué avec l'équipe du Balet de Tahiti).
Cette fois, comme nous avions réserver nous n'étions pas obligé d'emprunter la tenue des riches pour rappel, être désagréable en tout point de vue. :-)
Super spectacle, avec comme thème générique, la vie de Gauguin en Polynésie Française, et accompagné d'un petit cocktail local, qualifié d'incontournable, soit rhum, coco et tout pis tout.. délicieux !

Samedi 21 juin 2014,

Dernière journée, petit déjeuner, mise à l'eau de l'annexe, petite baignade et dernière visite des patates de Taina, dernier passage de la raie léopard, juste sous le bateau, comme pour nous dire au revoir les Pittet.
Pendant les préparatifs de départ, José et Maité vérifient s'il n'y a pas d'autres bouées de libre, car, comme ils l'avaient sentis, cette bouée était réservée. Par chance, Gérald, toujours ennuyé avec sa chaîne, nous informe qu'il a trouvé une bouée pour JOMAY, vite nous nous pressons pour nous y rendre et ce sera alors pour nous notre "dernière navigation" 2014 sur JOMAY.
Comme nous sommes prêt des pirogues "habitables" transformées en bar flottant, que cette nuit c'est la fête de la musique en Polynésie, il apparaît judicieux que nous mettions nos bagages à l'abri dans le bateau et non les laisser sur le pont comme prévu, c'était sans compter que ce changement de programme allait quelque peu chambouler notre départ, prévu je vous le rappel à 4.00 AM, le dimanche 22 juin, mais cette anecdote là, je la garderai pour moi et seuls ceux qui me le demanderons de vive voix en saurons plus ... :-)

Voilà, c'est comme toujours avec un peu de tristesse que l'on quitte nos amis avec lesquels nous avons passé 28 jours de bonheur ensemble.
La dernière fois que nous les avions quitté, c'était au Marin, en Martinique, le 29 septembre 2011, après presque un mois de navigation.
À ce moment j'en voulais un peu à ce fichu bateau qui m'avait pris mon collègue avec lequel j'avais partagé près de 15 superbes années de boulot, ça compte non ! et voilà que pour cette carcasse en alu appelé OVNI, ils décident lui et Maité de tout lâcher et foutre le camp.
Eh ben aujourd'hui, je confirme, ils ont rudement bien fait et ce dans tous les sens du terme, à savoir ils ont vu et découvert ce que beaucoup aimerait voir, ils ont eu des contacts extraordinaires, ils ont su s'adapter à cette vie que l'on a trop vite tendance à classer comme belle vie, oui elle est très belle, mais pas toujours si facile. Ils on su régler tous les petits bobos, bichonner ce bateau comme rare le sont et je dois dire que quand j'imagine par où ils ont du passer parfois, JOMAY leur l'a bien rendu. Alors je, nous, ne pouvons que souhaiter bon vent à ce trio pour la suite de leur magnifique choix de vie


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