Du 10 au 19 janvier 2011: Portobello; 09:33.45N 79:39.67W.

Yapa around the world
Benmoussa Hicham
Thu 26 Jan 2012 02:29


Nous avons choisi d`aller à Portobello pour accueillir Mamido, le but étant de faire un grand avitaillement. On manque d`huile d`olives, de miel, chocolat, beurre, parmesan, …, denrées essentielles pour l`équipage de Yapa, introuvables dans le Kuna Yala. On achète quelques petites choses en plus (4 caddies pleins à craquer…) et casons tout ça comme on peut. Yapa manque de rangements. Nous avons eu à un moment donné l`illusion de faire de notre cabine arrière une vraie cabine. Ca n`a jamais pu être réalisé depuis le début de notre voyage. Elle sert d`espace de stockage de denrées alimentaires, cosy, siège-auto, jouets de Marwan, …

Mamido arrive comme prévu le 12 janvier à Panama où Clarisse et Marwan sont venus l`accueillir. Elle nous ramène plein de bonnes choses, saucissons, foie gras, charcuterie corse (merci Hind), …. Il a fallu que malgré la fatigue du voyage, elle défende la charcuterie, contre des douaniers panaméens zélés voulant en faire leur diner. Elle n`a pas lâcher le morceau (c`est le cas de le dire), et l`équipage de Yapa, ainsi que les amis, exilés de France depuis longtemps, s`en régalent chaque jour.

A Portobello, nous retrouvons également Marco, qui a trouvé là-bas, un travail avec gite et couvert. Il aide une dame seule à remettre en état son bateau. Hicham et Marco sont heureux de se retrouver après plus d`un mois de séparation. Marwan reconnait immédiatement son copain.

Nous attendons un vent favorable pour partir pour les San Blas. Les alizés se sont renforcés à 20-25 nœuds avec des creux de 3 à 4 mètres en haute mer. Le 18 janvier, le vent se calme, on se décide à partir le soir. Malheureusement, Marwan déclare une diarrhée importante avec un peu de fièvre. Il n`est pas question de risquer la déshydratation, on attendra le lendemain.

Le 19 janvier, Marwan va mieux, il retrouve son sourire et des selles à peu près normales. On partira le soir. Il a bien fallu toute la journée pour ranger le bateau et faire en sorte que notre bazar ne se ballade pas dans tout le bateau, d`autant qu`on sera au près, bâbord amure. A cette allure, le bateau gite beaucoup et subit l`assaut des vagues de face. On fait pour le mieux, on est prêt à partir à 22 heures du soir. Nous avons un équipier supplémentaire, Marco, qui désire ramener son bateau de Chichime à Portobello pour en faire un hotel pour backpackers. Très bien, les garçons s`occuperont de la nav, Clarisse de Marwan et Mamido d`elle-même.

Une faible brise nous accompagne pour sortir de la baie, mais dès que nous ne sommes plus protégés par la côte, ce n`est plus la même histoire. Le vent est fort de 20 à 25 nœuds, avec une houle de 2-3 metres. Yapa se comporte bien, mais au près serré, le courant contre lui, n`avance pas bien vite. C`est 15 heures de calvaire pour Mamido, qui pas très bien amarinée, est malade du début à la fin du trajet. Qui connait le mal de mer, saura que c`est terrible. Malheureusement, ce n`est pas comme en voiture, on ne peut pas s`arrêter un peu puis reprendre la route. Il faut subir. Nous rencontrons également quelques avaries, de l`eau plein les cales, mélangée avec de l`huile moteur. Avec la gite, une bonne flaque glissante se forme dans le carré. Hicham réveille Marco qui dort dans le peu d`espace qui reste dans la cabine arrière pour voir ce qui se passe dans le compartiment moteur. Il y a là aussi pas mal d`eau et il est certain que l`eau vient de là. La pompe à eau de mer ne fonctionnant plus, il faut écoper à la main. C`est Marco qui s`y colle. On ne peut pas faire grand-chose en nav qu`écoper. Hicham en bon capitaine décide de faire nuit blanche, entre Mamido malade qui ne peut plus bouger du pont, le vent fort, et cette voie d`eau d`origine encore inconnue. Seconde avarie, notre pilote automatique Raymarine ne répond plus. Détail important pouvant expliquer l`origine de la panne, Marco sans faire exprès, du bout du pied, allume le pilote à vérin alors que le pilote Raymarine travaillait. C`est le pilote à vérin qui a gagné, la courroie du pilote Raymarine s`est rompue. Le pilote à vérin est plus performant mais est très consommateur d`énergie. On évite de l`utiliser la nuit car l`éolienne ne suffit pas à charger les batteries. Mais là, on n`a pas le choix.

Heureusement, Marwan s`est mis en mode hibernation et dort une bonne partie du trajet. Il a été un peu malade, mais a vite compris qu`on était mieux allongé.

Il est 11 heures du matin, plus que 10 milles. Tout le monde en a marre, Hicham est fatigué, Marwan impatient de bouger, et Mamido, n`en parlons pas. On patauge dans l`eau graisseuse, notre beau rangement s`est cassé la figure, il y a un bazar innommable dans les cabines. Les San Blas, ça se mérite, mais pour une première nav, on aurait souhaité un peu mieux pour mamido.

On arrive vers 13 heures 30, après 15 heures de navigation au près, à Chichime. L`équipage et le bateau sont bien fatigués, Mamido n`est même pas en mesure de découvrir les iles de cocotiers des San Blas. Quelle galère !!! Pour arriver au Paradis, il faut passer par l`Enfer.