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Yapa around the world
Benmoussa Hicham
Mon 13 May 2013 17:21

12 Mai 2013

 

16H30 GMT

 

Vent: SSE force 6 ;  Cap: 210° ;  Vit.: 7 nds!;  Allure: LARGUE GV 2 ris, Génois 1/3 enroulé.

 

Je suis heureux de voir mes vœux exaucés!

 

Premièrement, hier, j’ai pêché une jolie petite Dorade coryfène de seulement 1,5 kgs, ce qui me fait un peu plus de 500g.... De filet! La dorade Coryfène appelée aussi Mahi Mahi est selon moi, le plus succulent de tous les poissons.

Deuxièmement, eh bien, je voulais du vent, j’en ai du vent!

Hier, je me réveille en plein milieu de la nuit, j’entends l’eau bouillonner le long de la coque tribord et les vagues taper sur bâbord. J’entends le gréement trembler, la barre gémir, les poulies grincer et l’éolienne qui commence à s’affoler…

Yapa n’est pas bien…

Je regarde mes instruments, 8 nœuds au compteur et un cap un peu trop au sud, le vent est trop fort, Yapa lofe.

Anémomètre 21, 22, 23 nœuds de vent par l’arrière!

Avec ma vitesse, au largue, on peut dire que c’est plus de 25 nœuds de vent bien établi.

Il est grand temps de réduire la voilure!

J’enroule le génois d’un tiers, je le borde bien afin d’aller au près. L’écoute de GV choquée, je prends mes ris. Toutes mes prises de ris sont encore en pied de mat…

La nuit est noire, des paquets d’eau arrosent le pont. Eh bien ! Je peux vous dire que ce n’est pas un truc de tafioles d’aller prendre 2 ris en pied de mat dans ces conditions!

Mais quelle belle poussée d’adrénaline! J’adore ça!

Yapa a retrouvé son aisance sur la mer.

Je reprends mon cap et je rentre bouquiner un peu, le temps nécessaire pour calmer mon rythme cardiaque.

Je suis serein, avec 2 ris dans la GV et le Génois enroulé au tiers, il ne peut plus rien arriver.

Et c’est ainsi que je m’endors d’un sommeil profond.

Et je rêve, ainsi, tout seul au milieu du Pacifique.

Je rêve de Clarisse et de Marwan, je rêve de douceur et de chaleur.

 

Un drôle d’équilibre !

 

Je rêve de ma petite femme et de mon petit bonhomme.

Un rêve doux et tendre, aux couleurs chaudes, à la lumière diffuse un peu comme sur une vieille photo.

Alors que je suis tout seul au milieu du Pacifique, je rêve de chaleur et de famille.

 

Ce qui me fait penser, qu’au contraire, quand je suis en famille, je fais très souvent des rêves d’aventures où je me retrouve dans la peau d’un homme entre James Bond et Indiana Jones. Seul, je cours contre la montre sur des chemins labyrinthiques, parfois sous-terrain, ou en pleine nature, des chemins semés d’embûches.

Je fais souvent des rêves d’aventure à la poursuite d’un trésor. Je suis poursuivi, je me cache ou je suis à la recherche d’indices, constamment sur le qui-vive;

Bref, de l’adrénaline pure!

 

Je me réveille le matin, quittant ce personnage qui lui-même doit bien aller dormir après avoir vécu tant d’aventures,

 

Et je me demande, « à quoi cet homme doit-il bien rêver? »

 

Eh bien, il doit certainement rêver de la chaleur d’une famille, d’un sourire de la femme qu’il aime, de son enfant qui lui saute au cou dans un lieu loin de tous dangers, loin de tout tracas.

Un lieu où il est encore possible de vivre sa vie sans constamment être harcelés.

Peut-être sur une île à l’autre bout du monde? …

 

Peut-être rêve-t-il de moi?

Peut-être rêve-t-il de ma vie, avec Clarisse et Marwan, sur notre voilier, dans les îles?…

 

Ainsi la boucle est bouclée et Rêves et Réalité se rencontrent…

 

Mais alors…

 

« Qui est en train de rêver de qui, là, maintenant?…»

 

À demain!