Morombe, la vérité ! (+photos)

Arafura
Fri 11 Mar 2011 19:09
L’existence est vraiment imprévisible, ou du moins plus ou moins imprévisible.

Avant hier, nous faisions voile vers Morombe. Hier, nous sommes bien à Morombe, comme prévu. Mais ce qui n’était pas planifié du tout (mais alors pas du tout) c’était de heurter une patate de corail avec notre safran. Une patate de corail, c’est simplement une excroissance à la Cyrano, qui pointe son nez vers la surface. Un safran, c’est une pale immergée et pivotante qui permet de diriger un voilier. Notre mésaventure est donc simple et résume bien les dangers du cabotage : Une rencontre fortuite entre deux éléments qui ne devraient pas se rencontrer. Un grand bruit, Arafura s’est arrêté net. Nous débloquons le safran et continuons au moteur dans un dédale de patates et nous finissons par rejoindre la passe d’entrée qui donne accès au mouillage. Nous démontons le tout. Bilan de l’opération : le tube de safran est plié de quelques degrés, la safran a perdu quelques centimètre carrés et la voûte a été enfoncée sur une dizaine de centimètres.

Ce n’est pas la fin du monde. Avec la chance que nous avons (habituellement), nous tombons sur une congrégation de prêtres (un suisse, deux Malgaches et trois polonais qui vivent à Mada depuis une éternité (41 ans pour le Suisse). On y a trouvé une bonne table, trois merveilleuses petites chambres pour une sieste parfaite et un atelier de mécanique. La congrégation comptait une vingtaine de prêtres suisses il y a une quarantaine d’années. Manque de vocation, manque de fonds… Il y a toutefois 900 enfants scolarisés et l’évêque (polonais) cherche à faire venir de jeunes prêtres pour continuer le travail. Rien n’est moins sur que cela soit possible et il y a de fortes chances pour que cet havre de bonne volonté retourne à la poussière dans quelques années…

En quelques minutes, la mèche de safran est redressée et il ne reste qu’à rafistoler le safran pour qu’il reprenne du service. La voûte attendra l’Afrique du Sud. Arafura sera prêt à repartir demain ou après demain avec quelques cicatrices de plus. Un mot sur la cartographie de Mada : elle est lacunaire, c’est le moins que l’on puisse dire. Et lorsque des cartes existent, leur précision n’est pas terrible. Laurent va nous concocter des liaisons sat avec Google Earth, histoire de checker si de nouvelles îles n’ont pas apparu ici et là…

Le paysage nautique demeure extraordinaire : tous les pêcheurs naviguent à la voile et les goélettes transportant du fret sont partout. Nous avons croisé une flottille de ces rafiots majestueux en descendant depuis Modorava. Incroyable image qui rappellent les peintures hollandaises du XIXe où les silhouettes à peine gîtées des voiliers fleurissaient sur l’horizon. Un vrai voyage dans le temps. Brest en mieux !

Et dernier scoop qui en intéressera certaines, oui, Laurent s’est rasé aujourd’hui… Y a pas photo, il a l’air plus gentil sans barbe et sans moustache !

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