Vendredi 15 au Mercredi 20 octobre, en détail + PHOTOS !!

Arafura
Sat 23 Oct 2010 09:04
Vendredi 15 octobre

Aujourd’hui, plusieurs objectifs : visiter l’île en vélo, faire du snorkling et manger un steak. Il est trop tôt pour aller louer les vélos et nous décidons de faire une petite plongée masque-tuba sur les bords de la baie. A peine la tête immergée, que déjà la spectacle est incroyable. Des poisons à perte de vue, de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. En nageant un peu plus loin, on découvre des coraux extraordinaires. En profondeur, des coraux de la forme d’une table avec un pied central, à plus faible profondeur des sphères bleues, vertes, jaune ou rouge formant parfois de grosses circonvolutions qui offrent des abris optimaux pour les plus petits poissons. Laurent connaît quelques problèmes d’étanchéité avec son masque à cause de sa moustache. Pas facile de concilier le style et l’efficacité. Du coup le lendemain il abandonnera le style et rasera sa moustache.

Après cette formidable entrée en matière avec la partie immergée de l’île, nous prenons le chemin de l’office du tourisme pour se renseigner sur un itinéraire à faire en vélo pour tout voir en un jour. L’île est quand même grande et le tour en vélo sous cette chaleur ne paraît pas raisonnable. Nous nous décidons à voir une grotte, à remonter sur le haut plateau à 250m d’altitude et à faire une petite plage pour plonger à nouveau et voir quelques fameux crabes rouges au passage. En effet, au mois de novembre, les crabes rouges migrent vers la mer. Les routes sont fermées à la circulation à certaines périodes tant le trafic de crabes est dense. Au niveau du repas de midi, ça ne va pas être facile, car il n’y a pas d’endroit pour rassasier deux estomacs, aussi la dame de l’office nous conseille-t-elle de passer par le supermarché pour faire quelques courses avant de partir.

Nous allons tout d’abord faire un aller-retour jusqu’à la grotte. Après quelques kilomètres, un petit chemin s’éloigne de la route et finit sa course devant ce grand trou. C’est bel et bien une grotte, ouverte par le côté, immergée sur fond de sable. Au fond de la grotte, une faille s’enfonce et nous pouvons entendre le souffle des vagues qui se fracassent contre les rochers de l’autre côté. L’eau est fraîche et la baignade fait du bien. Nous repartons à l’assaut du supermarché et de la grande montée qui s’ensuivra.

Au supermarché, les prix sont incroyablement élevés car tout y est importé par bateau depuis l’Australie. Nous cherchons de quoi remplir des sandwiches, genre du jambon ou du salami (ou de la viande séchée des Grisons), en vain. La caissière nous promet que le jambon doit arriver avec le prochain bateau. On décide de miser sur la présence d’un gril, comme on en a vu au bord de la plage bordant la baie et achetons finalement des côtes d’agneau et une entrecôte de bœuf. Après une montée fatigante pour nos jambes qui n’ont rien fait pendant 5 jours, nous arrivons en haut à la recherche du fameux gril. Après une heure de recherches, d’aller et retour, nous trouvons enfin le gril électrique. Après quelques combats contre les mouches nous savourons notre viande, avec les doigts, sans assaisonnement, entre deux bouts de pain. Un vrai régal. On décide de regarder la carte pour voir notre itinéraire, il est déjà 13h passées. Nous décidons de prendre un petit chemin qui coupe et de redescendre faire une plongée vers le bateau puisque d’après les autochtones, c’est quand-même là-bas le plus beau spot de snorkling de l’île.

Nous ne trouverons jamais le petit chemin qui est sensé raccourcir notre itinéraire. Nous ne croiserons que des camions énormes (36 mètres) transportant du phosphate et quelques crabes rouges traversant la route entre leurs congénères déjà aplatis par leur rencontre avec une roue de voiture. Nous repartons à sens inverse et décidons de refaire une plongée dans la baie, comme le matin même. La digestion a dû favoriser ce genre de prise de décision : au plus vite en bas, tranquilles. Après une deuxième immersion avec autant de poissons que le matin, nous reprenons quelques trucs essentiels au bateau (l’ordinateur) et après un passage aux douanes pour récupérer les papiers pour partir le lendemain, nous allons prendre l’apéro dans LE bar du coin, qui est jumelé à un bon restaurant. Après la dégustation de quelques bières australiennes entourés de locaux très festifs (oui, c’est le week-end), nous nous laissons tenter par le fameux filet de bœuf, sauce champignon, frites, salade et pain à l’ail. Un véritable festin ! Repus, après encore une bière, un coup de téléphone à ma belle et un coup d’internet pour gérer des problèmes de Service civil qui seront d’ailleurs très bien gérés par mes deux secrétaires, nous rentrons au bateau pour une nuit bien méritée.

Samedi 16 octobre

Je me fais réveiller à 4h du matin par ma petite chérie qui va se coucher et qui a dû rater son calcul de décalage horaire. C’est le jour du départ vers Coco’s Keeling Islands, territoire lui aussi australien. Avant de partir, plusieurs choses essentielles : refaire une plongée, faire le plein d’essence et réparer la grande voile puisqu’un trou est apparu tout en haut, à l’endroit même où nous l’avions déjà faite réparé avant de partir.

Nous commençons par le plus simple, la plongée. Encore une fois exceptionnelle et Laurent cette fois est bien étanche puisque sa moustache n’est plus qu’un mauvais souvenir.

Passons aux choses pénibles : la voile. Pour descendre la voile, c’est presque aussi compliqué que de trouver du jambon sur cette île. Il faut monter au mât avec la drisse de spi avec la chaise faite maison en prenant le curseur de la fermeture éclair qui ferme le fourreau pour l’ouvrir jusqu’en haut. Une fois en haut, il faut défaire la corde qui tient la têtière en haut du mât et tout lâcher en bas. Petite précision, le mât fait 13 mètres, c’est un tube carbone aussi souple qu’une canne à pêche et la tête de mât oscille de plus de 2 mètres une fois que le pantin de 65 kg a atteint le sommet. Bref, une fois cela fait, j’abandonne l’idée de recoudre le trou, bien trop grand pour coudre une pièce à la main et décide de mettre du scotch américain recto verso. Une fois de nouveau en tête de mât il faut hisser la voile depuis en haut, la rattacher en tête de mât et redescendre avec le curseur de fermeture éclair.

La dernière mission est d’aller prendre de l’essence. On s’inquiète pour faire du stop mais tant à l’aller qu’au retour, nous n’avions pas commencé à lever le pouce qu’une voiture était déjà arrêtée. Trop facile cette dernière mission.

Nous levons l’ancre ou plutôt nous quittons la bouée vers 11h en longeant l’île, protégés de la houle, sur eau plate. Nous découvrons la plage que nous aurions dû voir en vélo. L’île est maintenant derrière nous et seuls quelques magnifiques oiseaux nous rappellent encore la présence de cette île. Les conditions sont idéales, nous filons à 7 nœuds avec une houle gentillette. Nous profitons le soir pour nous faire une séance de cinéma : Masters and Commanders. On s’y croirait presque.
Dimanche 17 octobre à mercredi 20 octobre

Conditions plutôt calme. Petite houle du sud mais le vent est mal établi, il passe même au nord-est. Nous sommes très vent arrière pour toute la traversée ce qui fait que nous ne soyons pas très rapides. Notre progression est ponctuée par l’écoute de « Voyage au centre de la terre », par quelques grains orageux et de nombreuses baignades derrière le bateau. A noter aussi que toute tentative de pêche s’est avérée infructueuse.

En milieu d’après-midi, nous cherchons sur l’horizon l’archipel des Cocos. D’après le GPS, nous ne sommes qu’à 8 milles nautiques de la première île mais nous ne voyons toujours rien. Il faut dire que le point le plus haut de l’archipel culmine à 4 mètres d’altitude ! Nous mettons le moteur pour ne pas arriver de nuit dans la passe qui mène au milieu du lagon. Nous nous rapprochons des îles qui n’ont l’air habitées que par les cocotiers. Les GPS ne sont pas d’accord sur la position de la passe et nous restons très vigilants. Une fois à l’intérieur du lagon, nous cherchons l’île sur laquelle la police nous a dit de rester. La couleur de l’eau passe au turquoise, avec quelques tâches sombres par moment lorsque le corail a pris le pas sur le sable. C’est un vrai décor de carte postale qui s’offre à nous. Nous mettons l’ancre à 50m de la plage. Je décide d’aller vérifier la tenue du mouillage avec le masque et le tuba. Prêt à sauter, un requin passe sous le trampoline du bateau. Il s’agit d’un petit requin pointes noires de plus ou moins 1m20 de long. J’hésite à me jeter à l’eau à la merci de ce prédateur féroce. Bon, aller, c’est pas la petite bête qui va manger la grosse. Je me jette, il fuit. Plus tard, nous replongeons avec Laurent au milieu de ces petites bêtes pour faire quelques photos et films. On est sur le qui-vive, on se retourne constamment de peur de se faire surprendre par derrière. En repérant un autre « copain », je décide de le suivre pour faire un film, mais en un coup de queue, sa vitesse ne laisse aucune chance à mes palmes. J’abandonne la poursuite car je l’ai perdu de vue. Laurent est à côté de moi quand tout à coup le requin revient et vient droit sur moi. Il n’a pas dû aimer la poursuite.

Après cette plongée, nous allons voir l’île. Elle doit faire 1 ou 2 km de long pour 300m de large. Sable blanc, cocotiers, personne à l’horizon. Une vraie carte postale. On a l’impression d’être des naufragés. Quelques tentes de camping sont montées, deux toilettes, un réservoir d’eau, une cabane avec téléphone et un gril témoignent de la présence de quelques touristes occasionnels. Nous retournons au bateau pour manger, se faire un petit film et dormir. La nuit tombée, nous remarquons que nos copains à ailerons sont toujours là, à tourner autour du bateau. L’eau est si claire que nous pouvons voir distinctement le fond. Après avoir un peu joué avec les requins en essayant de les attirer, nous allons nous coucher. Toute la nuit, la pluie tombe violemment ce qui n’aide pas le bateau à sécher. Tout est humide à l’intérieur.

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