un aperçu d'Agalega, récit du 1 0 au 13 novembre

Arafura
Sun 14 Nov 2010 18:43
11.10.46s 53.23e


Mercredi 10 novembre, l’arrivée à Agalega

Pas de Lune ce soir. Par prudence, nous fixons le point d’approche plus à l’ouest de l’île Sud puis nous remonterons plein Nord. Le calme sur l’eau nous confirme la présence, sur notre droite, de l’île, qui masque la houle du Sud-Est. Après une heure de remontée dans le noir total, un dernier virage perpendiculaire pour rejoindre le mouillage, à côté de la jetée : Port St-James. Aucun balisage mais juste la faible lumière d’une maison. On distingue la plage de sable blanc qui ressort de cette nuit d’encre, mais il faut se rapprocher avec précaution. Après deux tentatives (sondage), l’ancre est posée par environ 15 mètres de fond. On se réjouit de voir où l’on se trouve exactement, demain matin !


Jeudi 11 novembre

Agalega est constituée de deux îles rapprochées. Nous aurons l’occasion de visiter deux des trois villages : « La Fourche » et « Vingt Cinq », sur l’île Nord. Rattachée à Maurice, les habitants sont créoles. Agalega est gérée par un Administrateur délégué par l’Ile Maurice. Tout le monde, ici, travaille pour le gouvernement. Beaucoup sont envoyés une année en mission : Police, Coast Guards, météo, …. Mais un certain nombre d’habitants sont des natifs. Deux fois par an, un navire ravitaille l’île.

Ce matin du 11 novembre, une barque des Coast Guard vient visiter le bateau. L’accueil est très chaleureux. Nous n’avons pas d’autorisation pour cette escale. Les seules adresses email ou fax en notre possession étaient erronées. Heureusement, tout le monde est arrangeant.
La vue que nous offre le paysage ce matin est des plus belle. Une plage d’un blanc éclatant, des cocotiers et conifères, une eau couverte de dégradés, renforcés par la présence de cumulus dans le ciel.
A terre, les premières maisons décorées de peintures variées et le sourire des habitants rappèlent bien l’Ile Maurice.
Nous complétons les quelques formalités chez les Coast Guards qui nous servent une très bonne citronnade, puis plus tard nous invitent également à partager le repas de midi. Finalement, nous seront leurs invités pour les deux prochains jours !
Après le repas, ils nous emmènent en jeep, au sud de l’île, pour visiter le village de « Vingt Cinq ». La piste traverse une forêt de cocotiers et conifères assez dense, avant de déboucher sur la piste d’atterrissage d’environ 1.5 km ; jamais vu une piste faite de corail, c’est d’un blanc aveuglant et l’atterrissage doit y être fabuleux.
« Vingt Cinq », ce petit village d’une centaine d’habitants est charmant. Les habitations sont proches, un garage pour les quelques véhicules et machines plutôt anciennes, une petite église, l’école primaire et secondaire toute décorée de peintures vives et finalement une « boutique » où nous ne pourrons riens acheter, n’ayant pas de roupies mauriciennes. Nous avons bien essayé de changer dans un petit bureau de poste, mais ce n’est pas possible. Il y a quelques années encore, l’argent ne circulait pas ici. Un système de « voucher », délivrés par le gouvernement, permettait aux habitants d’acheter quelques biens courants.

De retour au quartier des Coast Guards, une surprise nous attend. L’équipe d’officiels organise ce soir une grande grillade en notre honneur et aussi car lundi, le bateau viendra pour la relève ; certains rentrent à Maurice. Une équipe du village voisin sera également présente.
Nous n’avons pas l’habitude de policiers aussi polyvalents, accueillants ou serviables ! Pour occuper leurs journées, ils vont à la pêche, jouent au foot avec les enfants du village, cuisinent (très bien !!), bricolent et réparent la mécanique défectueuse.
Grosses festivités ce soir. Bonnes bières fraîches, vin rosé de Maurice et bien sûr du Rhum. Les différentes préparations de poissons grillés ou frits, que l’on pensait constituer le plat principal sont en fait les amuse-gueules… viendra ensuite le plat de consistance ! Lorsque l’on mange le poisson, il est frais de quelques heures !
Pour nos deux nuits sur l’île, nous sommes hébergés et profiterons d’un bon matelas à terre.


Vendredi 12 novembre

Après le repas de midi, toujours chez nos amis de la police et en présence de villageois, nous organisons une partie de pêche sur Arafura. Le caporal, son collègue et deux enfants du village nous rejoignent sur le bateau, avec leur barque. Avec une pieuvre comme appât, la pêche est exceptionnelle : une bonne dizaine de poissons, pour la grillade de ce soir. On a préparé aussi du pain sur le bateau, en même temps. Olivier a cartonné dans cette session pêche !


Samedi 13 novembre

Dernière journée à Agalega, il ne faut pas abuser des bonnes choses. Une session de snorkling nous permet d’apercevoir une murène. Hier nous avions aussi vu une tortue, nageant au fond de l’eau.
Petite expédition en jeep aussi pour ramener des noix de cocos, plus particulièrement une variété « rose », moins fréquente et meilleure. Un des enfants du village, qui nous a accompagné, nous impressionne par son agilité à grimper sur les cocotiers à force de main et pieds.
Dernière photo de groupe, adieux et retour sur Arafura alors que la nuit tombe. Il nous faut une bonne demi-heure pour remonter l’ancre qui est crochée probablement sur du corail.

19h, nous mettons cap sur Madagascar, Antsiranana (Diego Suarez), à une distance de 445 miles.

Un grand merci à tout l’équipe d’Agalega pour son hospitalité !