Du 15 novembre au 28 novembre 2011: Retour à Chichime, l`ile où Marwan a fait ses premiers pas; 09:35.26N 78:5 2.77W.

Nous
partons le matin de très bonne heure pour parcourir les 60 milles qui nous
séparent des San Blas. Marwan est toujours aussi à l`aise sur le bateau,
Clarisse a un peu plus de mal à s`acclimater. Nous
sommes portés par le courant et filons à une vitesse de presque 7 nœuds. Nous
arrivons à Chichime vers 16 heures, ce qui nous laisse le temps de nous
dégourdir les jambes sur la plage. Nous retrouvons Denis et Graida autour d`un
bon plateau de fromages et de charcuteries ramenés par Clarisse, luxe suprême
sous ces latitudes. Depuis le
précédent séjour d`Hicham à Chichime, une nouvelle « balise » signale
l’entrée de Chichime mettant en évidence les nombreuses cayes bordant la passe
étroite. C`est une épave d`un beau voilier français qui s`est échoué là
bêtement, il y a quelques jours. Il a fait tout ce qu`il ne fallait pas
faire : arriver de nuit, sans lune, en se fiant uniquement aux cartes
électroniques, à la voile, sans moteur, et en plus bourré!!! D`autant que ce
voilier s’était déjà échoué 2 ans auparavant sur les récifs de Porvenir. C`était
sa première sortie après 2 ans de réparations avec un moteur neuf (seulement 10
heures au compteur!). Encore une
fois, la mer nous fait savoir qu’elle ne pardonne pas.
Tout
bateau s’échouant sur les récifs devient, par une loi tacite, propriété des
indiens Kunas qui se jettent dessus et le désossent complètement en un rien de
temps, laissant une épave complètement nue. A l’occasion, un marché aux puces
nautiques s’improvise sous les cocotiers avec des prix défiant toute
concurrence. Il faut dire qu’il n’existe aucun shipshandler à 500 km à la ronde.
Et ainsi, le malheur des uns fait le bonheur des autres…
Chichime
c’est avant tout l’ile aux copains. Tout le monde est là. Il y a Denis et
Graida, Fab et Mel, Linh, Thomas, et surtout Marco, le compère d’Hicham pendant
ces trois mois de célibat. Trois mois d’aventure entre la Colombie et le Panama
à transporter des « back packers » entre les deux pays, ce qui ne
s’est pas du tout révélé être aussi lucratif qu’on le pensait, mais au moins ça
nous a permis de vivre trois mois gratos à naviguer d’ile en ile et de fête en
fête… Au grand
bonheur d’Hicham, Marwan adopte tout de suite Marco, ce qui est très rare. Au
bout d’à peine une heure, Marwan lui faisait déjà des gâtés ! Les enfants
reconnaissent certainement parmi les adultes, ceux qui ont le cœur encore pur et
qui ont préservé une âme d`enfant.
Petit à
petit, Clarisse rencontre tous les copains et nos journées s’écoulent rythmées
par les sorties plage, les siestes de Marwan (quand il veut bien dormir !),
la chasse sous marine, les parties d’échecs, les barbecues, la préparation des
repas, les apéros et les ragots… Il faut dire que Chichime, c’est un peu le
village où tout le monde se connait et où chaque nouvel arrivant fait l’objet de
commérages… Marwan
obtient une nouvelle promotion : il porte le gilet de sauvetage, ce qui lui
permet d`être debout dans l`annexe et même de la conduire. Il est très fier et
très sérieux, le regard à l`horizon, la main sur la barre.
Sur la
plage, Marwan s`est fait un copain, Gua, un petit garçon kuna. Ils se courent
après, jouent avec le sable, … Pour que
les kunas prononcent bien le prénom Marwan, on a l`habitude de dire `Mar` comme
`el mar` (la mer, en espagnol), et `wan`. On a appris depuis peu que `wan` veut
dire en kuna `zizi`. Marwan, le zizi de la mer!
Depuis quelques jours,
les aliz Mais bon,
voilà déjà 2 semaines que nous sommes à Chichime. C`est pas tout ça, mais on a
un peu de boulot. Il faut aussi qu`on remplisse notre bouteille de gaz à West
Limon, et qu`on mette à jour nos droits de navigation dans le Kuna
Yala. |